Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

samedi 7 avril 2012

Madame Irina Bokova directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation Alger 2012


La directrice générale de l’UNESCO sera demain à Alger

Les dessous d’une visite


La Bulgare espère rentrer à Paris, siège de l’organisation, avec, dans ses bagages, une promesse des autorités algériennes de renflouer les fonds d’urgence de l’Unesco.

Irina Bokova, directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), sera à Alger dès demain. Elle y restera jusqu’au 11 avril. Il s’agit du premier déplacement de la DG de l’Unesco en Algérie depuis qu’elle a été élue en octobre 2009. Une visite dont l’objectif principal est tout simplement l’argent. La Bulgare espère rentrer à Paris (siège de l’organisation) avec, dans ses bagages, une promesse des autorités algériennes de renflouer les fonds d’urgence de l’Unesco.
C’est qu’il y a une véritable crise financière au sein de l’organisation, et ce, depuis que les Américains ont décidé de ne plus payer de contribution annuelle. Une décision prise en novembre 2011 suite à l’admission de la Palestine à l’Unesco. Le retrait américain a eu pour conséquence une perte sèche pour l’organisation de 65 millions de dollars, soit 22% du budget global. Un manque à gagner qu’Irina Bokova espérait combler en incitant les pays membres (196 depuis l’introduction de la Palestine) à faire des dons en plus de leurs contributions annuelles.
Il y a quelques jours, la directrice était en Angola, dans l’espoir d’inciter ce pays pétrolier à faire des dons. Selon des sources proches de l’Unesco, Irina Bokova est revenue bredouille de son périple africain. L’Algérie sera-t-elle plus coopérative ?

Sauf le Qatar

C’est loin d’être évident. Au contraire, tout indique, sauf surprise, que la directrice de l’Unesco ne réussira pas sa mission. Les raisons en sont nombreuses. Il y a d’abord le fait qu’aucun pays arabe n’a accepté d’octroyer des dons. Seul le Qatar déroge à cet accord tacite. Cheikha Mouza, la première dame de l’émirat, avait promis, le 11 décembre 2011, un don de 20 millions de dollars. La décision des pays arabes aurait été prise en signe de protestation contre la politique instaurée par Irina Bokova depuis son investiture. Une politique qu’ils considèrent “trop occidentale”.
Une orientation qui s’est même accentuée ces derniers mois. L’une des meilleures illustrations est la décision de l’Unesco de vouloir ouvrir un second bureau (en plus de celui de New York) à Washington, alors que les états-Unis boycottent l’organisation.
D’ailleurs, les pays arabes se préparent à l’après-Bokova. Un candidat s’illustre déjà. Le Brésilien Marcio Barbosa, ex-directeur général adjoint de l’Unesco (2001-2009). C’est l’une des nombreuses personnes éjectées par la directrice générale dès son installation.
Depuis sa sortie de l’organisation, il a pris le poste de directeur général d’une des fondations de cheikha Mouza. Selon des sources proches de l’organisation, Marcio Barbosa prépare son retour dans l’espoir de prendre le poste de directeur général lors des élections de septembre 2013. Il aurait le soutien du groupe des 77 et de plusieurs pays de l’Amérique latine.
L’épisode Amine Khan
Un refus de l’Algérie d’octroyer un don est donc plus qu’envisageable. Le pays a toujours été, concernant l’Unesco, dans une position de solidarité avec les autres États arabes. L’Algérie avait ainsi appuyé la candidature de l’Égyptien Farouk Hosni en 2009 (pour le poste de directeur de l’organisation) dans cette perspective, alors même qu’un Algérien, en l’occurrence Mohamed Bedjaoui, était en lice. Le niet est d’autant attendu qu’Alger a une dent contre Irina Bokova.
Cette dernière, quelques mois après son installation, avait évincé l’un des plus hauts fonctionnaires algériens en poste dans une institution internationale. C’était en juin 2010. Irina Bokova avait écarté, malgré les protestations d’Alger, Amine Khan, sous-directeur général pour l’administration. En février 2011, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s’était déplacé en personne à Paris pour faire revenir la DG sur sa décision. Peine perdue.
Toutefois, l’Algérie a, à ce jour, toujours honoré sa contribution financière à l’Unesco qui est de l’ordre de 300 000 dollars par an.
Même les Africains…
Les pays africains semblent se ranger du côté des pays arabes. Cependant, leur reproche à la DG est en relation avec l’“affaire” du prix Obiang (un prix voté sous l’ère Koïchiro Matsuura, directeur général de l’organisation de 1999 à 2009). Irina Bokova, sous l’influence des Américains, avait voulu le supprimer. Cette attitude d’Irina Bokova avait beaucoup irrité les pays africains. Malgré cela, deux ans après, lors de la dernière session du conseil exécutif, les Africains se sont réunis en force pour exiger que le prix Obiang soit maintenu. Une “mission” qu’ils ont réussie. Reste maintenant à savoir quels seront les résultats de la mission algérienne d’Irina Bokova.
Par : Salim KOUDIL LIBERTE

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