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Changement climatique
18e Conférence des Nations unies à DOHA
Vendredi 22 février 2013
"Nous sommes un pays gazier en premier lieu, c’est dire que nous ne sommes pas pollueurs tant que le gaz est une source naturelle propre", a affirmé le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville et président du Groupe "77 + Chine", Amara Benyounès, présent à Doha pour négocier les modalités d’application de la Convention de l’Onu sur le changement climatique.
Le changement climatique est l’un des plus gros défis de l’humanité pour les prochaines années. Hausse des températures, pluies violentes, canicule ou vagues de froid sévères, sécheresse, inondations, cyclones se multiplient et gagnent en intensité. Le réchauffement de l’eau et la fonte des glaces font monter le niveau des mers - un phénomène qui fait courir à l’humanité un risque majeur, des menaces terribles dont les pays les plus pauvres seront les principales victimes. Le 21e siècle voit déjà apparaître le phénomène des "réfugiés climatiques".
La première période du protocole de Kyoto a expiré en décembre dernier avec des engagements non tenus et l’avenir climatique ne s’annonce pas de bon augure. En effet, plusieurs pays, notamment les plus polluants, refusent ou hésitent à se relancer dans une seconde période, rendant de même incertaine la conclusion d’un accord global beaucoup plus contraignant pour les années à venir.
Après Bali (2007), Pozna (2008), Copenhague (2009), Cancun (2010) et Durban (2011), la conférence des Nations unies a élu domicile à Doha, au Qatar, du 26 novembre au 7 décembre 2012 pour 13 jours de débats et de discussions autour des mesures à prendre sur la question climatique et la redéfinition de l’après- Kyoto. Doha a accueilli deux manifestations : la 18e Conférence des Parties (COP-18) signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) conclue à Rio en 1992 et la 8e Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto.
L’enjeu majeur de la Conférence était de parvenir, comme les assises précédentes, à trouver un consensus afin de prolonger le protocole de Kyoto pour une deuxième période d’engagement, sur la réduction des gaz à effet de serre (GES), expiré fin décembre et la négociation d’un accord global engageant toutes les nations dans la lutte contre le réchauffement, à partir de 2020 La conférence de Doha a réuni plus de 190 Etats parties au Protocole de Kyoto, seul instrument juridique imposant des objectifs de réduction des GES à l’origine du réchauffement climatique.
Il est à rappeler qu’au terme de cet instrument juridique contraignant, adopté en 1997et entré en vigueur en 2005, 37 Etats parmi les plus industrialisés et les pays en transition vers une économie de marché, se sont fixés des limites contraignantes à respecter en matière d’émissions ainsi que des réductions programmées. Cependant, les États- Unis, ne l’ont jamais ratifié puis le Canada, le Japon et la Russie se sont retirés par la suite. Enfin, la Chine, l’Inde et le Brésil, qui n’étaient pas impliqués, sont désormais comptabilisés parmi les grands émetteurs de GES.
L’Algérie à la conférence de Doha "Nous sommes un pays gazier en premier lieu, c’est dire que nous ne sommes pas pollueurs tant que le gaz est une source naturelle propre", a affirmé le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville et président du Groupe "77 + Chine", Amara Benyounès, présent à Doha pour négocier les modalités d’application de la Convention de l’Onu sur le changement climatique.
Cependant, l’Algérie, partie prenante à la Convention sur les changements climatiques et fidèle à ses positions, est présente pour “aboutir à des résultats concrets, à savoir l’accès aux technologies et le respect des modalités de la Convention des Nations unies”. Pour notre pays, les organes intergouvernementaux doivent honorer leurs précédents engagements en matière de financement pour rembourser les pertes des pays en voie de développement causées par le changement climatique dont la responsabilité historique incombe en premier lieu aux pays les plus industrialisés.
Les objectifs poursuivis par l’Algérie permettraient d’atteindre de meilleurs résultats en faveur des pays en développement, particulièrement en matière d’adaptation(*) aux effets des changements climatiques et d’apport de ressources financières. Il est question également surtout de promouvoir les intérêts des pays les moins avancés (PMA), beaucoup moins polluants. En effet, c’est aux pays puissants, grands pollueurs, qu’il appartient de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et de respecter les engagements pris dans le cadre de la convention des Nations unies et non de tenter d’imposer des quotas aux pays en voie de développement.
En ce qui la concerne, l’Algérie a élaboré, depuis des années, des plans pour la protection de l’environnement impliquant le recours aux énergies renouvelables, le métro et le tramway électrique et le reboisement... etc.
Acte II du Protocole de Kyoto : un nouvel instrument juridique sur le climat à l’horizon 2015 Les négociations de l’Onu sur le changement climatique à Doha ont pris fin avec un accord donnant naissance à l’acte II de Kyoto avec de nouvelles règles de fonctionnement, plus vertueuses, notamment sur l’utilisation et le report des crédits carbone même s’il est constaté de nouveau un faible engagement des pays développés en matière d’aide financière aux pays en développement sachant, par exemple, que d’ici 2015 - soit d’ici trois ans - le coût marginal de l’adaptation en Afrique est évalué entre 13 à 19 milliards de dollars par an en l’absence d’actions appropriées prises dans l’immédiat.
L’acte II de Kyoto engage l’Union européenne, l’Australie et une dizaine d’autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020. Cette seconde période d’engagement, après la première qui a expiré fin décembre 2012, s’étalera du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2020. Elle concerne l’Union européenne, la Croatie et l’Islande, et huit autres pays industrialisés dont l’Australie, la Norvège et la Suisse, soit 15 % des émissions globales de gaz à effet de serre (GES) dans le monde.
Comme pressenti à Durban, les Etats- Unis, le Japon, le Canada et la Russie ont refusé de prendre leur engagement au nouvel accord, malgré les critiques internationales. Les pays en développement insistent pour garder en vie cet instrument qui oblige les pays du Nord à agir, au nom de leur "responsabilité historique" dans le changement climatique. Concernant les financements pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux conséquences des changements climatiques, la perspective virtuelle de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 avait déjà été adoptée en 2009 à Copenhague. La conférence de Doha semble ne rien apporter de nouveau sauf l’introduction d’un article qui fait débat puisqu’il stipule que ces engagements financiers ne seront honorés que quand les circonstances financières des pays le permettront. Pour cause, les pays du Sud ont réclamé 60 milliards de dollars d’ici 2015 pour faire la transition entre l’aide d’urgence de 30 milliards de dollars décidée pour 2010-2012 et la promesse des 100 milliards par an d’ici 2020. Alors que les grands bailleurs de fonds se sont refusés à s’engager pour une telle somme.
Pour résumer, les représentants des 195 parties à la convention se sont accordés sur un ensemble de textes, la "Passerelle de Doha pour le climat" ("Doha climate Gateway for the future") qui reprend les principaux enjeux identifiés à l’ouverture de la conférence, à savoir : la seconde période d’engagement au Protocole de Kyoto ; le travail sur l’action de coopération à long terme dans le cadre de la convention ; les financements à moyen et long termes ; la négociation du futur accord mondial sur la base de la plateforme de Durban ; Aide financière aux pays du Sud pour faire face au changement climatique ; Réparation pour les "pertes et dommages" causés aux pays du Sud par le réchauffement.
Le texte de Doha "presse", entre autres les pays développés, à annoncer de nouvelles aides financières "quand les circonstances financières le permettront" et à soumettre au rendez- vous climat de 2013 à Varsovie "les informations sur leurs stratégies pour mobiliser des fonds afin d’arriver à 100 milliards de dollars par an d’ici 2020".
A Varsovie, des "arrangements institutionnels, comme un mécanisme international, seront décidés pour s’occuper de la question des pertes et dommages liés aux impacts du changement climatique dans les pays en développement particulièrement vulnérables".
Ce point a été très discuté entre les pays du Sud, qui s’estiment victimes des actions du Nord ayant déréglé le climat, et les Etats-Unis, qui ne voulant pas débourser plus que ce qui a été déjà convenu dans les accords de l’Onu sur le climat, craignent qu’un tel "mécanisme" ne mène un jour à des actions en justice.
L’accord trace ainsi un agenda d’actions d’ici 2015 et décide "d’explorer en 2013 les options concernant les actions qui peuvent combler l’écart d’ambition". Il prévoit une réunion des ministres des Finances en 2013 et une autre des chefs d’État en 2014, comme l’a souhaité le SG des Nations unies Ban Ki-moon. Il est prévu également de présenter "un projet de texte" de négociations fin 2014 pour être débattu en mai 2015. En attendant, les premiers bilans pourront être dressés vers la fin 2013 et ce, à l’occasion de la 19e conférence de l’Onu qui se tiendra à Varsovie, en Pologne.
De Bali à Qatar, les conférences des Nations unies sur le climat se succèdent pour préparer l’après-Kyoto avec cette volonté partagée d’arriver à un accord global beaucoup plus contraignant et des engagements plus considérables en mesure d’assurer, entre autres, les réductions nécessaires des émissions de gaz à effet de serre et une adaptation au climat plus adéquate pour les pays en voie de développement, y compris africains.
(*) Ce sont toutes les actions visant à prendre en compte les changements climatiques actuels et à venir. Il est question de projets et de programmes qu’il faudrait financer dans les domaines de gestion durable des terres et des ressources en eau, la résilience climatique dans les secteurs économiques clés, la gestion des catastrophes, etc.
Par Hamida Adjadj, El Djeich
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