Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

samedi 9 février 2013

Algerie Allemagne Europe partenariat équitable Dr Mr Nils Schmid, ministre des Finances et des Affaires économiques 2013



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Dr Nils Schmid, ministre des Finances et des Affaires économiques du Land de Bad-Wurtemberg (Allemagne)

“Nous proposons aux Algériens un partenariat équitable”

Par : Meziane Rabhi
Le vice-président et ministre des Finances et des Affaires économiques du Land de Bad-Wurtemberg (Allemagne), le Dr Nils Schmid, a effectué une visite, du 3 au 6 février derniers, en Algérie, accompagné d’une importante délégation. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le Dr Nils Schmid est revenu sur sa visite et a évoqué les axes de coopération identifiés avec ses interlocuteurs. 
Liberté : Vous avez été reçu par plusieurs ministres et visité des entreprises, peut-on connaître vos premières  impressions sur l’Algérie ? 
Dr Nils Schmid : L’Algérie a un projet d’industrialisation et de développement d’infrastructures très ambitieux. D’un autre côté, les Allemands sont les bienvenus en Algérie. On compte sur la performance de nos entreprises, de notre industrie pour accompagner le développement de l’Algérie. La qualité allemande est reconnue depuis longtemps. C’est pourquoi je suis convaincu qu’il y a un potentiel énorme pour redynamiser et approfondir les relations économiques entre les deux pays.
Mais, concrètement, quels sont les axes de partenariat que vous avez évoqués avec vos interlocuteurs ?
Nous avons discuté de plusieurs axes. Il y a, entre autres, tout ce qui est lié à l’amélioration des infrastructures. Nous avons beaucoup de bureaux d’études et d’entreprises de génie civil qui peuvent aider à réaliser des projets prévus en Algérie. Pour nous, il s’agit d’abord d’informer nos petites et moyennes entreprises sur les projets en cours en Algérie et sur les appels d’offres. Le vice-président de la Chambre des ingénieurs de Bad-Wurtemberg a proposé que nous remettions la liste des ingénieurs compétents au ministère des Travaux publics. Le deuxième axe concerne la politique énergétique, tout ce qui tient aux énergies renouvelables. On a visité le site du projet de la compagnie Centrotherm, qui participe à la construction de la toute première usine de fabrication de panneaux photovoltaïques, à Rouiba, un projet phare pour développer la filière photovoltaïque en Algérie. En tant que ministre de l’Économie, j’ai suivi de très près l’évolution de ce projet. Je soutiens Centrotherm à réaliser ce projet. Mais avec le ministre de l’Énergie, M. Yousfi, j’ai aussi parlé de la coopération en matière de recherche appliquée. Pour développer la filière, il faut ajouter les instruments de la recherche. Au Bad-Wurtemberg, nous avons une forte concentration d’instituts de recherche appliquée en matière d’énergies renouvelables. Ce sont notamment les instituts Fraunhofer, un réseau national d’instituts de recherche appliquée. On s’est mis d’accord pour qu’une mission d’experts algériens effectue un déplacement au Bad-Wurtemberg pour visiter les entreprises allemandes et les instituts de recherche. On peut donner l’occasion aux étudiants doctorants algériens de collaborer avec les instituts de recherche de Bad-Wurtemberg. Ils pourraient participer à des programmes de recherche dans le cadre de leur thèse de doctorat par exemple. Avec M. Yousfi, nous avons aussi évoqué les ressources minières de l’Algérie et la nécessité d’avoir des compétences supplémentaires pour l’exploration et la cartographie. Je lui ai proposé d’identifier les entreprises et les instituts compétents en la matière, en Allemagne. Le troisième axe concerne le développement du tissu industriel. Nous avons rencontré M. Rahmani, ministre de l’Industrie. Le 19 février, il y aura une journée d’information sur la sous-traitance automobile en Algérie. Il nous a invités à y participer. Nous allons envoyer des représentants de la sous-traitance automobile de Bad-Wurtemberg. En plus, il y a beaucoup de projets en préparation pour le printemps. Nous allons préparer une journée d’information pour nos PME dans les différentes filières industrielles, pour qu’elles puissent se renseigner auprès des différents responsables des agences, des entreprises du secteur industriel algérien, pour savoir quels sont exactement les projets précis que le ministère souhaite mettre en œuvre en 2013. Pour nos PME, il est très important d’avoir des informations, pour qu’elles puissent s’impliquer. Au niveau politique, nous avons défini une série de projets et de champs de coopération. Ce que les Allemands ont à proposer aux Algériens, c’est un partenariat équitable. C’est-à-dire que nous sommes prêts à développer la production industrielle en Algérie et aussi à partager notre savoir-faire en matière de recherche. Notre histoire d’industrialisation nous a enseigné qu’il faut toujours miser sur l’innovation et les nouvelles technologies.
Les entreprises allemandes, notamment les PME, ont été les plus critiques sur les dispositions introduites dans la loi de finances complémentaire de 2009 notamment la règle des 51/49% régissant l’investissement étranger. Est-ce que le jugement de ces entreprises a évolué ou rebutent-elles toujours sur cette disposition?
Je comprends les raisons pour lesquelles le gouvernement a instauré cette règle. Mais j’ai tout de même expliqué au ministre que cette règle peut s’avérer un véritable obstacle, notamment psychologique. Ce n’est pas seulement une question juridique. Vous savez, les PME du  Bad-Wurtemberg sont possédées et gérées par des familles. Pour les propriétaires d’une entreprise, il est extrêmement important de savoir ce qui se passe dans l’entreprise et d’être proche de sa société. Ils n’aiment pas être minoritaires, je dirais dans leur maison. Ils ne veulent pas dominer, mais ils préfèrent être majoritaires, parce que la proximité, l’identification avec leurs sociétés est importante. Souvent, ces PME ont comme règle générale de n’accepter que des participations de plus de 51%. Nous avons visité l’usine ZF qui réalise le montage de boîtes de vitesses. Cela marche très bien. Mais, à l’époque, ZF Allemagne pouvait avoir 80% de la société. Nous avons beaucoup de compréhension dans la démarche du gouvernement algérien, mais il faut dire que cette mesure peut dissuader des PME du Bad-Wurtemberg à investir en Algérie. Ce qui serait dommage, parce que les PME  de Bad-Wurtemberg sont intéressées à investir en Algérie et installer des unités de production. Elles sont capables d’aider à l’industrialisation et à la diversification de l’économie algérienne. Il faut en discuter.
Vous souhaitez un assouplissement  de cette règle ?
Oui, mais je tiens à souligner que c’est du ressort des autorités algériennes. Cependant, vu d’Allemagne, notamment du Bad-Wurtemberg qui est la région la plus industrialisée d’Allemagne, qui a le tissu de PME le plus développé, c’est une question majeure. Néanmoins, je prends avec moi beaucoup d’impressions très favorables à l’investissement en Algérie, notamment un potentiel énorme. Je voulais simplement dire les choses comme elles sont. C’est important. La deuxième question qui nous préoccupe, mais je pense qu’il y a de la souplesse dans l’exécution des lois, c’est la question des appels d’offres. Pour les PME et les bureaux d’études, il est préférable d’avoir des petits lots, compartimentés. J’ai attiré l’attention des responsables sur cette question. Cela peut ouvrir de fortes possibilités pour les autorités algériennes et pour les PME allemandes. L’Algérie a tout intérêt à tirer profit des compétences et des technologies offertes par nos PME. C’est dans l’intérêt de l’Algérie d’être plus souple  dans le cadre de l’ouverture de ses marchés aux PME. Cela vaut aussi bien pour la règle des 51/49% que pour la procédure des marchés publics. Les deux questions sont liées. La question est de savoir si l’Algérie veut profiter pleinement de ses compétences.
En collaboration avec l’Association d’amitié germano-arabe et l’Association des employeurs du Bad-Wurtemberg, l’ambassade d’Algérie en Allemagne a organisé à Stuttgart, le 13 novembre 2012, une journée d’information sur les investissements en Algérie, quelle est votre appréciation du climat des investissements en Algérie ?
Le climat des affaires est favorable aux investissements directs étrangers. La participation assez élevée à la journée d’information de novembre dernier nous a montré l’importance du marché algérien. La rencontre a été un vrai succès. À notre surprise et celle des organisateurs, il y avait une grande participation des entreprises allemandes. Par ailleurs, dès que nous avons annoncé notre déplacement en Algérie, plusieurs entreprises et institutions ont manifesté le désir de nous accompagner. Ce qui démontre leur intérêt pour le marché algérien. C’est pourquoi je parle d’une redynamisation et de l’élargissement des relations économiques entre les deux pays. Nous avons une longue tradition. Presque tous nos interlocuteurs nous ont rappelé l’époque des années 1970. Il y a une belle tradition. Nous sommes accueillis à bras ouverts en Algérie.  

Le Land du Bad-Wurtemberg est caractérisé par une forte présence d'entreprises technologiques de différents secteurs tels que la construction automobile, la construction mécanique et l'électrotechnique, quel pourrait être l’apport de ces entreprises pour l’Algérie ?

Les entreprises peuvent apporter leur savoir-faire, équiper l’industrie algérienne. On peut vous ouvrir l’accès à nos instituts de recherche, notamment la recherche appliquée. J’ai appris que le ministère de l’Industrie gère un fonds de compétitivité. Ce fonds pourrait être un outil de coopération en matière de recherche appliquée.
Parce que nos instituts sont capables de réaliser des projets de recherche avec des entreprises algériennes sur des sujets précis, pour résoudre un problème très précis.  Nous avons une longue tradition en matière de formation professionnelle, en alternance. À travers l’installation des entreprises allemandes en Algérie, on peut aider à développer dans les entreprises un système de formation professionnelle plus orienté vers la pratique.LIBERTE


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