Algerie Europe coopération durable

Algerie Europe coopération durable
Patrick le Berrigaud

lundi 10 octobre 2011

Algerie énergie de demain dans son programme et développement du pays

D’une manière exemplaire, l’Algérie ambitionne de se développer dans le secteur des énergies renouvelables et confirme sa volonté à placer cette énergie de demain dans son programme et développement du pays. L’Algérie a fixé un taux de pénétration des énergies renouvelables dans le bilan électrique national de 40% à l’horizon 2030.
En termes de réalisations sur la filière énergies renouvelables et efficacité énergétique, ces dernières ont concerné notamment l’électrification au solaire photovoltaïque de 18 villages, Illizi, Tamanrasset, Tindouf... dans le grand-sud, le lancement de deux projets, respectivement la diffusion des lampes basse consommation et le projet de développement du marché “chauffe-eau solaire” (CES), qui ont démarré en 2010. Aussi, en projets pilotes, la mise en service de la centrale hybride thermo-solaire (ISCC) d’une capacité de 150 MW/25 solaire de Hassi-R’mel à 500 km d’Alger.
Ailleurs, le manque de courant est source de désarroi. Pour la jeune fille qui doit renoncer aux cours du soir ; pour le médecin qui ne sait comment conserver ses médicaments ; pour l’industriel qui voit sa production brusquement arrêtée... Et nombreuses sont aussi les régions du monde où l’électricité n’existe pas du tout. On y dépend des combustibles liquides ou du charbon pour se chauffer ou faire la cuisine. La pollution qui en résulte est dangereuse pour les familles logées dans des maisons rudimentaires, et elle nuit au climat.
La diffusion de fours et d’appareils plus modernes au rendement énergétique amélioré peut représenter un pas en avant. Elle fait économiser à ces familles du temps et de l’argent, leur permet de respirer un air plus sain, tout en limitant les rejets atmosphériques nocifs.
L’énergie, c’est de l’espoir. L’espoir du développement économique et d’un avenir meilleur. Avec ses partenaires, la Norvège œuvre à lancer une initiative internationale sur l’énergie et le climat, destinée à faire progresser l’accès à l’énergie, et à limiter dans le même temps les rejets polluants générés par la production énergétique des pays en voie de développement. Cette initiative sera présentée à Oslo, les 10 et 11 octobre lors de la conférence intitulée “Energy for all - financing access for the poor” (L’énergie pour tous – finançons l’accès à l’énergie pour les plus pauvres). Cette manifestation est organisée par la Norvège et l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Une délégation algérienne fera partie des participants.
Aujourd’hui, 1,4 milliard d’hommes vivent sans électricité, soit 20% de la population mondiale. Beaucoup de pays sont, en outre, exposés à des coupures de courant régulières, du fait d’une surcharge des réseaux et d’une utilisation insuffisamment efficace. L’amélioration des systèmes énergétiques profite à tous, favorise l’économie et assainit l’environnement.
“L’énergie pour tous” est un objectif capital. Son enjeu est loin de se résumer à l’image de l’ampoule électrique au plafond de chaque habitation, ni de la prise où recharger un téléphone portable. Il s’agit de créer de l’emploi, de faire avancer l’économie dans les pays démunis et de donner aux médecins les moyens d’utiliser des équipements et des produits d’importance vitale. Il s’agit aussi de permettre aux populations de cuisiner d’une nouvelle manière, et dans de bonnes conditions d’hygiène. On chiffre à l’heure actuelle à 1,5 million le nombre annuel des accidents domestiques au cours desquels des personnes – essentiellement des femmes et des enfants – trouvent la mort en préparant le repas pour leurs proches.
Pouvoir garantir l’accès à l’énergie pour tous les individus comme pour l’industrie, suppose une action programmée sur 10 à 20 ans. Au cours de cette période, la consommation électrique ne manquera pas d’augmenter, mais l’utilisation du courant se fera de manière beaucoup plus efficace. Si la progression vers cette meilleure efficacité énergétique n’est pas planifiée, les rejets de gaz à effet de serre augmenteront inévitablement.
Pour parvenir à une accessibilité plus durable de l’énergie, des efforts seront nécessaires sur de nombreux plans. De la part des pays en voie de développement eux-mêmes, qui devront donner la priorité aux investissements concernés et préparer le terrain. De la part des entreprises privées, qui devront repérer les possibilités nouvelles. De la part des pays riches et des grandes institutions mondiales. Et de la part des ONG, qui pourront à la fois contribuer à l’information dans ce domaine, et aux mesures concrètes en faveur de l’accès à l’énergie et de la rentabilisation des modes de consommation.
La Norvège souhaite prendre la tête de ce mouvement. Nous participerons au financement d’installations énergétiques dans d’autres pays. Ce financement sera lié aux résultats obtenus du point de vue de la diffusion des services énergétiques et de la réduction, voire de la suppression des rejets de gaz à effet de serre à l’échelle du pays concerné. Nous ferons en sorte que les entreprises et le monde de l’économie investissent dans l’approvisionnement en énergie des pays démunis.
Si ces pays eux-mêmes, les bailleurs de fonds, les institutions internationales et le secteur privé se regroupent pour mettre l’énergie à leur ordre du jour commun, le but pourra être atteint.
La volonté politique est l’une des conditions du changement, et plus d’un exemple montre que le changement appartient au possible. Nous avons donc l’espoir de réussir dans cette entreprise. Avec la perspective de l’énergie pour tous, s’ouvre à chacun l’espoir d’un avenir meilleur. Ensemble, nous pouvons y parvenir.
E. S.
(*) Ministre norvégien de l’Environnement et du Développement
Liberté

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire