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Les chercheurs souhaitent être impliqués dans la mise en œuvre de la politique énergétique
Lundi 26 mars 2012
Des universitaires algériens ont souligné dimanche que les pouvoirs publics sont invités à associer et impliquer davantage la communauté scientifique et académique nationale dans la mise en œuvre des politiques énergétiques nationales et aussi pour contribuer à relever les différents enjeux qui s’imposent en la matière.
"L’Algérie doit faire face aujourd’hui à des défis très importants dans les différents domaines liés à l’énergie et le volet recherche-développement constitue un facteur majeur pour pouvoir relever ces défis", a affirmé Toufik Draoui, de l’Université de Bechar, en marge d’un séminaire sur l’énergie, organisé par l’Université de la science et de la technologie Houari Boumediene d’Alger (USTHB).
L’optimisation de l’exploitation des sources fossiles pour répondre à la demande interne et externe, le développement des énergies renouvelables comme source alternative ainsi que l’exploration et l’exploitation des sources non conventionnelles sont ainsi les principaux défis auxquels l’Algérie devra faire face à moyen et long termes, indique M. Draoui.
Ainsi, cet universitaire qui dirige des travaux de recherche appliquée dans le domaine de l’efficacité énergétique dans la construction, a mis l’accent sur la nécessité d’établir et de renforcer les liens de coopération entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise.
Selon lui, les différents travaux et études menés ces dix dernières années, particulièrement dans les applications et procédés relatifs à l’économie de l’énergie et l’exploitation des énergies alternatives telles le solaire, l’éolien, la biomasse et la géothermie, pourraient constituer une bonne référence aux laboratoires de recherche relevant des compagnies opérant dans le secteur de l’énergie notamment Sonatrach et Sonelgaz.
Il a, dans le même sens, déploré le fait que plusieurs de ces recherches "ont échoué dans les archives des universités sans être mises en application, alors qu’elles sont à la page par rapport aux avancées technologiques réalisées en la matière".
S’agissant du programme national de développement des énergies renouvelables, M. Draoui a estimé que l’objectif fixé de former 3.000 chercheurs dans ce segment pour les deux prochaines décennies nécessite, justement, "une plus grande complicité entre les sphères, institutionnelle, académique, technologique et économique".
Dans cette optique, le monde de la recherche est appelé à suivre de près tout progrès scientifique et technologique réalisé sur l’échelle mondiale, tandis que les pouvoirs publics devraient adapter et ajuster le cadre réglementaire et législatif pour permettre l’introduction et l’utilisation appliquée dans le marché national de ces technologies, alors que les établissements chargés d’exécuter le programme, et à leur tête le groupe Sonelgaz, sont invités à miser sur la communauté scientifique nationale pour apporter la réponse à leurs besoins en matière de recherche et développement, a expliqué M. Draoui.
De son côté, Nabila Louai, de l’Université de Batna, a noté le fait que le programme national de développement des énergies renouvelables, focalisé sur le solaire et l’éolien, n’a pas pris en considération les autres potentialités alternatives et abondantes en Algérie, comme la géothermique, l’hydraulique, le biogaz et même l’utilisation des déchets dans la génération de l’énergie.
Le potentiel algérien de ces sources demeure très important et nécessite seulement d’être "bien identifié à travers des études adéquates dans le cadre d’un partenariat technique entreprise-université", a-t-elle souligné.
D’une manière globale, Mme Louai a mis l’accent sur la nécessité pour les pouvoirs publics de repenser les objectifs visés par le programme national des énergies renouvelables et les moyens arrêtés pour atteindre ces objectifs en tenant compte de toutes les potentialités existantes en matière de ressources mais aussi en incluant les chercheurs dans l’identification et l’exploitation efficiente de ces ressources.
Organisé par l’USTHB, le séminaire technique de ce dimanche a pour objectif de "créer des liens entre chercheurs et de constituer un espace d’échange d’informations susceptibles d’être utilisées aussi bien par des chercheurs universitaires qu’industriels", a affirmé, à l’ouverture des travaux, le président du comité d’organisation de la rencontre, Rabah Dizene.
Plusieurs communications techniques sont programmées pour ce séminaire et portent, entre autres, sur l’efficacité énergétique, la combustion, les énergies renouvelables et les installations énergétiques hybrides.
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