Il est le doyen des «banjoïstes» algériens
Cheikh Namous honoré à Tizi Ouzou
Un hommage a été rendu, mardi 20 mars, au doyen des musiciens algériens, Cheikh Namous, à la maison de la culture Mouloud Mammeri l C’est une initiative de l’association Les amis de la rampe Louni Arezki, de La Casbah d’Alger, en partenariat avec la direction de la culture de Tizi Ouzou.
Le programme tracé pour la circonstance comportait, outre une exposition de coupures de presse et de photos retraçant l’itinéraire artistique de ce pionnier du banjo, un entretien direct avec lui, animé par Lounis Aït Aoudia, une projection vidéo, ainsi qu’un spectacle, en présence de plusieurs chanteurs, dont Abdelakader Chercham, Mehdi Tamache, Nacer Mokdad, Kamel Fardjalah et Kanouni Boualem. «C’est un hommage à l’endroit d’un repère de la culture algérienne, plus précisément du patrimoine musical. Il y a une année, nous lui avons rendu hommage à Alger, mais comme c’est une mémoire vivante, nous avions voulu le happer au temps, de manière que nous ayons un témoignage vivant d’un siècle de culture du patrimoine musical algérien. Cheikh Namous a vécu à une époque historiquement charnière. Il a connu le rôle de résistant qu’a assumé l’artiste algérien. Nous ne devons pas oublier ces pionniers», nous dira Lounis Aït Aoudia, président de l’association Les amis de la rampe Arezki Louni.
Cheikh Namous, de son vrai nom Mohamed Rachidi, est né le 14 mai 1920 à La Casbah d’Alger où il a grandi. Armé de son banjo, il a pu se frayer une place dans l’orchestre de Sridek Abderrahmane, mais l’apothéose, selon ses dires, aura été sans doute sa rencontre avec El Hadj El Anka. Namous tracera son chemin en côtoyant des noms de l’envergure de Sanaou, Aziouez Lebhiri, Abderrahmane Zerdi, El Hadj Mrizek et El Hadj Menouer. Au début des années 50, il intègre la station kabyle de la radio sous la direction de Cheikh Noureddine, «un artiste complet qui s’est sacrifié corps et âme pour l’art et la culture et qui m’a mis le pied à l’étrier avant de me titulariser en 1953», reconnaît Namous.
A l’indépendance, Namous se fera un plaisir de répondre aux sollicitations d’El Ankis, Amar El Achab et surtout Dahmane El Harrachi «que j’ai lancé au banjo». Et d’ajouter : «Nous sommes devenus inséparables. N’oubliez pas que je suis harrachi et j’habite Diar El Djemaâ depuis 1961.» Virtuose de renom et de talent, Cheikh Namous a travaillé avec de nombreux chanteurs kabyles, comme Cherifa, Cherif Kheddam, Djamila, Akli Yahiatène, Arab Bouyazgarène. Malgré le poids des ans, ce repère de patrimoine musical chaâbi garde toute sa lucidité. Longue vie Cheikh !
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