Les Algériens de la Silicon Valley
Vers la création d’un réseau de partenariat
Le mécanisme qui doit permettre à la diaspora algérienne établie à la Silicon Valley, aux Etats-Unis, de contribuer au développement du pays est en train de se mettre en place.
Hier, ils étaient une trentaine de chercheurs et hommes d’affaires algéro-américains à assister, à l’hôtel Hilton d’Alger, aux travaux du premier forum sur le «Rôle de la diaspora algérienne établie aux Etats-Unis dans le développement économique de l’Algérie». Après les rencontres organisées depuis quelques années, grâce à la coordination entre l’ambassade d’Algérie à Washington et US-Algeria Business Council, le déplacement à Alger d’une trentaine de chercheurs et homme d’affaires pour le forum de deux jours semble être le point de départ d’un grand projet. Le message délivré par Smail Chikhoune, le président du Conseil d’affaires algéro-américain, a donné le ton à la réunion en déclarant que «les Algéro-Américains présents à ce forum sont les capitaines d’un important réseau de start-up de la Silicon Valley et ils sont déterminés à contribuer au développement de l’Algérie et à aider les jeunes à créer des start-up dans le secteur des nouvelles technologies».
L’un des fondateurs de l’Association Internationale de la diaspora algérienne, Farid Mohamed Mazouni, avec 30 ans d’expérience à la Silicon Valley, a expliqué la démarche en déclarant : «On a fait appel à nous,on est là et il est temps de redonner ce que l’Algérie nous a donné.» Il a résumé les trois stratégies choisies pour avancer : l’engagement des communautés, l’établissement de la relation et le développement des outils. L’Association qui compte déjà 100 membres, vise à créer un réseau de partenariat entres les diasporas algériennes à l’étranger et l’Algérie pour transférer le savoir-faire aux entrepreneurs et aux universitaires pour construire une économie émergente, forte et florissante, selon ses dirigeants. Noureddine Tayebi, chercheur et chef de projet à Intel Inc, résidant à la Stanford University, a expliqué le grand apport de la diaspora pour des pays qui ont émergé comme la Chine, l’Inde ou la Turquie. Dans ces trois pays, la création de partenariats stratégiques avec leur diaspora a été l’une des clés de leur succès.
Kamel Ounadjela, qui a retracé l’historique de la création de la Silicon Valley, a une usine de fabrication de composants pour l’industrie du solaire. Il a estimé que les clés du succès pour l’entreprise sont la propriété intellectuelle, le marché, l’adaptation au contexte, une équipe de talents et une main-d’œuvre appropriée. Pour sa part, le président de l’Association de la diaspora, Abdelwahab Rahim, a indiqué : «Notre devoir d’élite est d’offrir de nouvelles perspectives à la jeunesse de notre pays à travers des exemples et des rencontres avec notre intelligentsia.» Deux ministres se sont déplacés pour l’événement, dont Mohamed Benmeradi qui a appelé les participants à identifier «une démarche cohérente à l’effet de consolider la politique nationale de promotion de start-up et de créer un écosystème pour mettre en synergie tous les acteurs» et à établir une feuille de route et les grandes lignes d’un programme pour encourager les jeunes à créer des start-up dans des créneaux porteurs et à forte valeur ajoutée. La diaspora algérienne est estimée à 7 millions de personnes, dont 1,5 million d’universitaires. Moussa Benhamadi, pour sa part, a estimé qu’il fallait agir sur l’environnement car «sans un environnement pouvant répondre positivement au processus de développement du marché des TIC, il sera difficile à notre diaspora de prendre part activement au marché national».
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