Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

jeudi 23 juin 2011

Alger assises nationales de l’urbanisme 2011


Assises nationales de l’urbanisme : Création de nouvelles instances publiques spécialisées
el moudjahid Quotidien Algerie
Les nombreux participants aux assises nationales de l’urbanisme, dont les travaux ont débuté hier au Palais des nations, étaient unanimes à voir en cette rencontre une opportunité pour sortir avec des recommandations pertinentes qui fassent véritablement avancer les choses dans un domaine où les carences et dysfonctionnements sont source de souffrances et de tensions pour les citoyens. La contribution des experts, universitaires, élus des assemblées (APC, APW, APN), cadres des administrations et des ministères présents en force à ces assises, les premières du genre depuis l’indépendance, traduit la prise de conscience de la société vis-à-vis de la problématique de l’urbanisme, a indiqué M. Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme à l’ouverture des travaux. Ces assises organisées sous le haut patronage du Président de la République et conformément à ses orientations ont pour objectif à la lumière des propositions qui seront présentées à l’issue des travaux en plénière et dans le cadre des quatre ateliers, l’amélioration du cadre du bâti dans le sens d’assurer les fonctionnalités, la continuité, le respect de l’esthétique et de l’environnement, a relevé M. Moussa. L’état des lieux décrit par les intervenants est source de préoccupations avec le règne de la laideur, l’extension des bidonvilles, et des constructions illicites, l’absence d’infrastructures nécessaires (parkings, espaces pour la culture et les loisirs, métro, etc.), la clochardisation des biens publics, la violence urbaine, la pollution excessive... Le ministre a tenu à fustiger cette incapacité à réaliser ce qui ont fait les autres en matière d’urbanisme. Pourtant ça n’exige pas de technologie mais seulement de la rationalité dans la vision et le rapport à l’environnement, fera remarquer M. Moussa. C’est vrai qu’il y a eu une accumulation de déficits tout au long des années de la tragédie nationale qui a vu un exode massif vers les agglomérations urbaines pour fuir le terrorisme, les conséquences de l’ajustement structurel dans les années 90, la paupérisation dans les zones rurales poussant à la recherche d’emplois dans les villes. Aujourd’hui nous sommes dans une période de rattrapage, a noté le ministre qui a tenu toutefois à faire remarquer que tout n’est pas sombre, citant des améliorations dans nombre de domaines. Il y a un mieux dans les équipements qu’on livre, c’est une réalité. Depuis deux ans il y a eu du changement puisqu’on en vient enfin à commencer d’abord par viabiliser (voirie, assainissement réseaux VRD) avant de construire. J’ai tenu à ce que les VRD soient considérés comme partie intégrante de la construction. Pour améliorer les choses, il faut la contribution de tous les intervenants, l’urbanisme et l’affaire de tous, soulignera M. Moussa lors du point de presse. Le citoyen doit s’impliquer en appliquant la loi, notamment en matière d’achèvement des constructions.
Les problèmes sont complexes. Un problème peut surgir au niveau du cadastre, le règlement des litiges d’expropriation pour cause d’utilité publique, et la question de l’indemnisation. La réalisation de l’ambitieux programme de réalisation de logements (plus de 1.200.000 logements à l’horizon 2014 et 900.000 habitations rurales pour la même période) implique la prise en considération de tous les facteurs garantissant une vie digne aux citoyens (réalisation des infrastructures et services d’accompagnement : écoles, lycées, centres de santé, poste, commerces, marché, police...).
D’autres aspects comme les risques industriels, la prévention des catastrophes naturelles, la protection de l’environnement exigent une attention sérieuse. Il convient d’agir avec méthode, la planification qui tient compte des besoins est incontournable. Les instruments de planification, les POS (plans d’occupation des sols), les PDAU (plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme) doivent être mis en œuvre par les APC dont c’est la prérogative, note M. Moussa. Le nouveau code communal doit inciter les communes à s’occuper de leur urbanisme local. Outre l’actualisation des textes législatifs et réglementaires indispensable, le renforcement des ressources humaines au plan du contrôle (1.200 agents sont habilités à constater les infractions, ce qui est insuffisant), des bureaux d’études en amont et en aval : architectes, urbanistes, mais également des spécialistes en économie, droit, sociologie s’avère impératif. Il y a lieu de sensibiliser les jeunes à s’orienter vers ces métiers d’avenir. Il y a un projet de création d’une école nationale de l’habitat et de l’urbanisme. Dans le sillage des décisions de la Tripartite, l’Etat est disposé à accompagner le diplômés universitaires en matière de création de bureaux d’études, a précisé le ministre. La création de l’agence chargée de l’urbanisme, comme lieu d’accumulation des connaissances, est un pas important qui ne manquera pas d’avoir des retombées positives. Il importe cependant de s’ouvrir sur les innovations et les évolutions qui se font jour dans le monde, tirer profit des expériences des autres. C’est ainsi qu’on réussira dans la démarche de modernisation à l’heure de la compétitivité et de l’attractivité.
L’exposé de M. Clouche, qui a présenté l’expérience d’un certain nombre de grandes villes en France et dans le monde où ont été mis en œuvre des projets de modernisation pour l’amélioration du cadre de vie notamment, l’accent mis sur la dotation en infrastructures et équipements de transport a été suivi avec un grand intérêt.
En dehors de l’importance de construire massivement et qualitativement, il convient aussi d’avoir des espaces expérimentaux, des zones-pilotes a suggéré cet expert dont le bureau d’études conseille les collectivités locales.
M. BRAHIM

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