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Patrick le Berrigaud

lundi 22 octobre 2012

Enviroprocess Algérie maîtrise de l’énergie octobre 2012



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Enviroprocess

 espère développer le métier d’auditeur énergétique en Algérie malgré les difficultés

Lundi 22 octobre 2012
C’est une obligation prévue par la loi n° 99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’énergie : toutes les entreprises algériennes doivent réaliser un audit énergétique si elles dépassent un certain seuil de consommation d’énergie fixé par voie réglementaire. Enviroprocess s’est lancée sur le marché des études environnementales il y a quatre ans mais les conditions de travail sont laborieuses, se plaint son directeur général, Belkacem Madi, rencontré au Salon sur les énergies renouvelables, EnviroAlgérie meets Era 2012, qui s’est déroulé à Oran du 15 au 17 octobre 2012.
"On s’est retrouvé comme des médecins généralistes sans spécialistes, ni pharmacie". Tel est le constat amer dressé par Belkacem Madi, quatre ans après la création de sa société Enviroprocess, spécialisée dans les études environnementales (études d’impact, audit sur produits dangereux, audit énergétique, etc.). "Pour réaliser ces études, on dépend de l’analyse. Or, si les moyens d’analyse n’existent pas, on ne peut rien faire", poursuit le docteur en génie des procédés industriels, diplômé de l’Université de technologie de Compiègne (UTC, France).
L’obligation légale pour les entreprises dépassant un certain seuil de consommation énergétique de fournir une étude environnementale afin d’obtenir l’autorisation d’exploitation aurait pourtant dû aboutir au développement des métiers autour de l’expertise environnementale. Surtout que le Fonds national de la maîtrise de l’énergie (FNME) subventionne les audits énergétiques, ainsi que les études de faisabilité et l’investissement. "Mais, les circuits ne sont pas prêts, ce qui nous fait perdre beaucoup de temps", déplore Belkacem Madi, qui affirme n’avoir même pas d’interlocuteur direct auprès du ministère de l’Environnement.
Composée de trois associés et de deux salariés, Enviroprocess constitue une des entreprises pionnières dans le secteur. "Lors du lancement de la société, en 2008, pour devenir auditeur énergétique, j’ai dû suivre une formation auprès de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE)", explique Belkacem Madi. "A l’époque, nous avions lancé, avec les autres auditeurs et l’APRUE, un forum sur internet répertoriant les principales informations sur l’audit énergétique, car c’était tout nouveau", poursuit-il. En 2010, la société réalise l’audit énergétique de l’aéroport d’Alger, une première référence de taille.
Mais en 2011, le travail n’est pas au rendez-vous "à cause du manque de professionnalisme et de volonté politique" dans le secteur. "A la fin de l’année 2011, l’Etat a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour des audits énergétiques sur une vingtaine de sites industriels, mais cette initiative, à première vue louable, s’est soldée par un véritable fiasco à cause du prix dérisoire proposé", raconte Belkacem Madi. "Le prix moyen d’un audit pour une cimenterie est de cinq millions de dinars, car il faut être équipé d’appareils qui coûtent cher", explique-t-il. "Or, le prix de ces audits ne devait pas dépasser un million de dinar TTC !"
Compte tenu des difficultés à exercer correctement le métier d’auditeur énergétique, Enviroprocess s’oriente désormais vers d’autres types d’activités. En premier lieu, la dépollution. "Nous avons déjà signé un partenariat avec l’Ecole nationale polytechnique d’Alger et l’Université de Bab Ezzouar pour le traitement biologique des eaux usées", déclare son directeur général. Grâce à un partenariat avec l’entreprise de BTPH Ergosots, Enviroprocess s’implique aussi dans l’éco-construction. Enfin, avantage du Salon sur les énergies renouvelables, EnviroAlgérie meets Era 2012, qui s’est déroulé à Oran du 15 au 17 octobre, la société a rencontré une entreprise allemande avec laquelle elle devrait se lancer dans la climatisation solaire. Nejma Rondeleux, Maghreb Emergent

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