Adapter les villes aux besoins de mobilité
des personnes handicapées
des personnes handicapées
CONSTANTINE - L’adaptation des études techniques liées à l’urbanisme et à l’architecture aux besoins de mobilité et d’autonomie des handicapés doit constituer une "priorité", ont estimé mercredi à Constantine les participants à la 1ère journée nationale sur l’accessibilité des handicapés à l’espace public urbain.
Un "système urbain" adapté à la mobilité et au besoin d’autonomie des personnes aux besoins spécifiques permettrait à ces derniers d’accéder à l’emploi, aux administrations, aux services publics et à l’enseignement avec "moins de difficultés", a-t-on considéré au cours de cette rencontre organisée à l’université de Constantine.
Cependant, c’est la technologie qui a occupé une place prépondérante tout au long des débats, les participants au séminaire ayant estimé que la science offre aujourd’hui de nombreuses possibilités pour intégrer, aider et accompagner cette frange de la société "torturée" par le "perpétuel sentiment d’anxiété provoqué par l’incapacité physique".
Les difficultés rencontrées par les personnes aux besoins spécifiques pour accéder aux différents espaces publics urbains "peuvent être surmontées et gérées grâce aux progrès de la technologie moderne", a souligné dans ce contexte M. Abdelouahab Zaâtri du laboratoire d’applications des technologies appliquées de l’université Mentouri de Constantine.
Ce professeur d’électronique a indiqué à ce propos que l’Algérie possède toutes les compétences humaines nécessaires pour exploiter le savoir-faire qui a permis au physicien britannique Stephen Hawking de surmonter son handicap physique (une dystrophie neuromusculaire) et de défier la maladie dégénérative dont il souffrait.
Les contraintes de l’espace et ses obstacles, celles liées à une architecture "inappropriée", le coût élevé des prothèses actives et des chaises roulantes importées, le manque d’adaptabilité de ces dispositifs vis-à-vis des spécificités du handicap et du handicapé peuvent être surmontés à l’aide d’équipements d’assistance technique fabriqués localement et qui sont beaucoup moins coûteux au budget de l’Etat, a-t-il ajouté.
Des expérimentations effectuées par des universitaires algériens pour réaliser des outils d’assistance technique aux personnes handicapées ont été couronnées de succès et n’attendent que d’être valorisées et reconnues, a souligné le Pr. Zaâtri. Selon lui, la fructification et le développement du savoir- faire acquis en Algérie dans le domaine de la robotique et de la mécatronique ne pourront se réaliser qu’à travers la mise en place d’une "véritable politique d’aide technique aux personnes aux besoins spécifiques".
La réduction de l’incapacité gestuelle chez les personnes handicapées est "l’affaire de tous" car, nul n’est à l’abri de cette "blessure du corps et de l’âme" pouvant intervenir à n’importe quel moment et à n’importe qui, a indiqué de son côté le Pr. Farid Abdessalem du département d’électronique de la faculté de technologie de l’université de Batna. Ce spécialiste en électronique a estimé que la solution scientifique et technologique demeure "l’unique issue de secours" pour ces personnes afin qu’elles puissent mener une vie "relativement normale".
Les options technologiques mises aujourd’hui au service des handicapés dans le monde "doivent impérativement être appliquées en Algérie pour permettre aux 3.000 handicapés moteurs qui s’ajoutent chaque année au nombre des handicapés déjà recensés à travers le pays, de s’intégrer dans la société avec moins de complexes et de pression", a souligné, pour sa part, le Pr. Abdelhamid Kerbouche de la faculté des sciences psychologiques de Constantine.
L’assistance psychologique à ces personnes aux besoins spécifiques demeure insuffisante devant le désir pressant exprimé par ces personnes pour "s’autonomiser" et faire, par exemple, eux-mêmes leurs emplettes, a expliqué ce psychologue, ajoutant que l’handicapé est souvent "tourmenté" par le sentiment de trahison ou d’abandon par son environnement.
De son côté, le Pr. Alain Bruski, de l’université de Metz (France), a mis en exergue les progrès accomplis à l’échelle internationale pour venir en aide aux personnes handicapées. Il a fait le point sur l’impact de la technique dite des "3 dimensions" (3D) en tant que solution efficace et flexible au profit de ces personnes. "Les besoins de la personne handicapée ne se limitent pas à la seule possibilité d’ouvrir la porte seulement. C’est un ensemble de mouvements qu’il faut pouvoir faire pour assurer une réelle intégration dans la société", a ajouté le Pr. Bruski.
La relation aidant-aidé a été longuement débattue par les participants à ce séminaire organisé par l’université Mentouri à l’occasion de la journée nationale des handicapés, a-t-on noté.
Cette rencontre a été ponctuée par une séquence de sensibilisation animée par les services de la Gendarmerie nationale qui ont mis l’accent sur les dangers liés aux accidents de la circulation qui ne cessent de faire des handicapés et d’occasionner des coûts pour soins médicaux représentant 25% du budget du secteur de la Santé.APS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire