Musulmans au pays de Mozart de Radia Boulmaâli projeté à la salle El Mougar à Alger
L’Autriche, l’exemple européen d’ouverture
Pays ouvert, l’Autriche respecte la liberté du culte au point d’autoriser le hidjab à l’école publique et l’appel de la prière à partir des minarets.
Ils sont 600 000 musulmans à vivre en Autriche, soit 6% de la population de ce pays d’Europe centrale. C’est la deuxième communauté religieuse après les catholiques et avant les luthériens. L’Autriche a reconnu l’Islam en 1911 par décision du Parlement. «Et, depuis cette date, beaucoup de travail a été fait pour l’intégration des communautés», a expliqué Radia Boulmaâli, réalisatrice de Musulmans au pays de Mozart.Ce grand reportage de 104 minutes, produit en 2011 à la faveur de la semaine autrichienne de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», a été projeté jeudi soir à la salle El Mougar à Alger. Radia Boulmaâli est journaliste à Canal Algérie. «L’ambassade d’Autriche a sollicité la télévision pour l’élaboration d’un travail sur la communauté musulmane vivant dans ce pays. J’avais une autre image de l’Autriche pensant que cet Etat, voisin de l’Allemagne et de la Suisse, était islamophobe. Or, l’Autriche se démarque du reste de l’Europe de par son modèle d’intégration», a expliqué Radia Boulmaâli.
Selon elle, les Allemands et les Français étudient l’exemple autrichien pour bien comprendre les mécanismes d’intégration. Dans le reportage, la journaliste a montré, avec des exemples concrets, la manière avec laquelle l’Islam est enseigné dans les écoles autrichiennes, des écoles où les filles musulmanes ont le droit de porter le hidjab sans aucune discrimination ni «campagnes» hostiles. L’Autriche, pays laïc également, semble être le contre-exemple de la France. La journaliste a rendu visite au Centre islamique de Vienne implanté au bord du Danube depuis 1978. Ici, la mosquée qui accueille des communautés venant de Turquie, des Balkans et des pays arabes est perçue comme «un symbole» d’une ville accueillante et amicale. Des mots utilisés par le maire de Vienne de l’époque.
L’Algérie a offert deux Mihrab (tribunes) à cette mosquée dont le minaret de 30 mètres est visible de loin. «Il attire de nombreux visiteurs dont des non-musulmans dans ce quartier nanti de Vienne», a expliqué la commentatrice. Selon le recteur, les touristes veulent tout savoir sur l’architecture du lieu du culte et le sens de chaque construction et chaque décoration. Annuellement, la grande mosquée de Vienne est visitée par plus de 20 000 touristes. L’Association cultuelle islamique représente l’ensemble des musulmans d’Autriche vivant dans les neuf provinces du pays. Elle est dirigée actuellement par l’Austro-Turc Fuat Sanac. Les responsables de l’association sont élus pour un mandat de cinq ans. Carla Amina Baghjati, Autrichienne convertie à l’Islam depuis 20 ans, est chargée de presse de l’association. Elle accueille chaque jour des enfants autrichiens qui veulent comprendre la culture islamique.
Radia Boulmaâli a accompagné les photographes Moulay Ahmed Belahoual, algérien, et Christian Wachter, autrichien, qui ont braqué leurs objectifs sur la réalité de l’Islam au pays de Wolfgang Amadeus Mozart.
Les œuvres des deux photographes ont été exposées à Tlemcen lors de la semaine culturelle d’Autriche. A l’Académie diplomatique (ex-Académie orientale) de Vienne, la journaliste a rencontré Karin Kneissel, grande spécialiste du monde islamique, qui a expliqué l’intérêt de l’ancien Empire austro-hongrois au Moyen-Orient et à l’Asie mineure. L’impératrice d’Autriche, Marie Thérèse, épouse de François Premier, connue par son libéralisme, avait à son époque, vers 1740, porté un grand intérêt aux langues orientales, y compris celle des Balkans.
Les œuvres des deux photographes ont été exposées à Tlemcen lors de la semaine culturelle d’Autriche. A l’Académie diplomatique (ex-Académie orientale) de Vienne, la journaliste a rencontré Karin Kneissel, grande spécialiste du monde islamique, qui a expliqué l’intérêt de l’ancien Empire austro-hongrois au Moyen-Orient et à l’Asie mineure. L’impératrice d’Autriche, Marie Thérèse, épouse de François Premier, connue par son libéralisme, avait à son époque, vers 1740, porté un grand intérêt aux langues orientales, y compris celle des Balkans.
Des dizaines d’années plus tard, la Bosnie Herzégovine, à domination musulmane, était annexée à l’Empire austro-hongrois. Après 1918, il y avait peu de musulmans dans la première République autrichienne, née après l’éclatement de l’Empire (la deuxième République est apparue après 1945), constitués de diplomates et de commerçants. Ce n’est qu’après la défaite du régime nazi que les musulmans sont revenus en Autriche (le pays a été rattaché à l’Allemagne hitlérienne pendant sept ans à partir de 1938). Le nazisme avait combattu toutes les minorités religieuses et ethniques.
L’Union des étudiants musulmans avait été constituée à la fin des années 1960 à Vienne. Depuis, les musulmans s’étaient organisés dans la souplesse et l’ouverture, facilitant leur intégration à la société autrichienne. L’Association cultuelle musulmane d’Autriche, qui revendique 100 000 membres, est considérée comme une organisation de droit public, principal interlocuteur des autorités autrichiennes pour toutes les questions liées au culte musulman. Contrairement à la Suisse voisine, l’Autriche n’interdit pas l’appel à la prière par le muezzin, mais les musulmans se sont entendus pour que l’appel en extérieur ne se fasse que pour la grande prière du vendredi. «Nous avons trouvé cette solution pour ne pas indisposer le voisinage», a expliqué le recteur de la mosquée de Vienne.
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