Algerie l'agriculture 2012
L'agriculture renaît de ses cendres
S'il y a un secteur vital qui ne fait (malheureusement) pas souvent la Une de l'actualité, c'est bien celui de l'agriculture. Pourtant toutes ses filières sont entrées dans une dynamique sans précédent et réalisent des performances jamais atteintes depuis l'Indépendance. Dernière performance rendue publique, dimanche dernier, par Rachid Benaïssa: la hausse de près de 47% de la production nationale de lait cru. De 390 millions de litres en 2010, la production est passée à 572 millions de litres en 2011. Et cela avec 26.000 vaches laitières en 2011 contre 25.000 en 2010. Soit avec seulement 1000 vaches laitières de plus. Le ministre explique cette hausse de production sans rapport direct avec le nombre de vaches par une «capacité de production renforcée». Ce qui veut dire en clair que les mêmes vaches ont donné plus de lait. Les raisons tiennent du traitement, de la technique d'élevage et du savoir-faire en plus, évidemment, des races bovines. Ce qui veut dire aussi que la filière est entrée dans une deuxième phase de performance. Après sa récente relance (on a envie de dire renaissance), la production laitière vient de passer au stade de la qualité. Une rapide évolution qui ne relève nullement du miracle mais bien d'un travail soutenu. Il faut reconnaître à Rachid Benaïssa d'avoir réussi là où tous ses prédécesseurs, depuis l'Indépendance, ont échoué. Il a réussi l'exploit de remettre en route, dans notre pays, l'agriculture qui était plongée dans un profond coma depuis des décennies. Car il n'y a pas que le lait qui «monte». Les céréales aussi. Même si, pour diverses raisons, la production record de plus de 61 millions de tonnes de blé en 2009 n'a pas pu être répétée depuis, le rendement à l'hectare est passé, lui, de 11 à 17 quintaux. Là aussi, c'est affaire de technique, de savoir-faire et d'efforts. On peut continuer dans les exemples comme la pomme de terre qui pose maintenant, avec ses productions inédites, un problème de stockage. Ceci ne veut pas dire qu'on est «sortis de la boue» comme on dit chez nous. Et ceux qui se font un malin plaisir de saisir les récentes hausses des importations de blé, de lait, etc. ne s'en privent guère. Sauf qu'ils savent, mais se gardent bien de le dire, que ces hausses sont liées à l'évolution démographique et la mise en place d'une nouvelle stratégie. En tout état de cause, même si le ministre reconnaît que «le chemin est encore long» pour atteindre l'autosuffisance alimentaire, il faut tout de même rappeler qu'il y a peu, tout le secteur était moribond. Dès lors qu'il est remis sur pied est déjà en soi une réussite. Ceci étant, traiter en détail de ce vaste sujet relève plus de la thèse universitaire que d'un article de presse. Pour se faire une idée de l'ampleur de la tâche, il faut savoir que la relance actuelle de l'agriculture s'inscrit dans une politique plus large qui est celle du Renouveau rural. Une politique dont l'objectif principal est de fixer les populations rurales. Pour ce faire, il faut rendre leur environnement plus attractif qu'il ne l'est. Une politique a plusieurs intervenants mais qui, pour l'instant, semble préoccuper le seul ministre de l'Agriculture et, faut-il encore le préciser, du développement rural. On l'a vu «déborder», entre autres, sur le secteur du commerce pour le stockage de la pomme de terre ou dans la distribution du lait. Il ne lui reste plus qu'à s'occuper de l'implantation d'agences bancaires, du transport scolaire des enfants d'agriculteurs, voire des liaisons Internet et Intranet nécessaires à la modernisation des exploitations agricoles. Pari extrêmement difficile à relever. Pourtant et à voir Rachid Benaïssa, imperturbable dans ses convictions et serein dans sa démarche, on est gagné par son optimisme. L'effet d'entraînement qu'il dégage est irrésistible. Notre agriculture avance! L'EXPRESSION Par Zouhir MEBARKI
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