Jean-Marie Dauger. Président du Conseil des chefs d’entreprises France-Algérie
«Les investisseurs décident d’une implantation selon des critères»
Président du conseil France-Algérie du Medef international, Jean-Marie Dauger insiste sur le potentiel du partenariat entre les entreprises des deux pays.
Au cours de la visite qu’il a effectuée à Alger en décembre dernier, il constaté la progression du nombre d’entreprises de l’Hexagone qui s’intéressent à l’Algérie. Un marché qui a ses forces et ses faiblesses.
Au final, c’est à l’entreprise, elle-même, que revient la décision de s’engager ou non.
- On assiste depuis quelques mois à un regain d’intérêt de la part des entreprises françaises pour le marché algérien. Intérêt reflété par la multiplication aussi bien des réunions bilatérales à haut niveau que des missions de prospection du marché. Qu’est-ce qui motive cet intérêt aujourd’hui précisément ?
L’Algérie est un pays de 35 millions d’habitants situé à deux heures d’avion de Paris. C’est aussi un pays qui affiche un taux de croissance de 4%. C’est donc un marché large et proche. L’Algérie bénéficie aussi d’importantes réserves de change et d’une balance commerciale excédentaire. C’est un marché qui a ses forces et ses faiblesses et qui donne toutes les raisons pour faire beaucoup de choses. Tous ces éléments font de l’Algérie un marché naturellement attractif pour la France. L’Algérie est le troisième partenaire commercial de la France hors OCDE, après la Chine et la Russie.
- Il est clair que l’Algérie représente actuellement un marché intéressant d’un point de vue commercial. Cependant, les Algériens souhaitent aujourd’hui favoriser un engagement et des investissements plus importants de la part des entreprises françaises…
Il y a des intentions d’investissement et un réel potentiel de partenariat. L’intérêt que les entreprises françaises portent au marché algérien n’est pas centré exclusivement sur l’exportation ; elles ont également manifesté leur intérêt pour produire en Algérie. Au cours de nos dernières visites avec le Medef international à Alger, nous avons été surpris par la progression de la présence des entreprises françaises en Algérie et de la coopération technologique entre les deux pays.
Les entreprises de l’Hexagone font de la France le premier investisseur étranger en Algérie. Les 450 entreprises françaises présentes en Algérie contribuent à 30 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Cela reflète une véritable volonté de travailler en Algérie et de développer le made in Algeria. Ceci étant, dans une économie mondialisée, les investisseurs décident d’une implantation selon divers critères, comme la profondeur du marché ou l’environnement financier. Et les entreprises françaises disposent aujourd’hui de plusieurs options.
- Justement, les Français ont eu à plusieurs reprises à se plaindre de la réglementation régissant l’investissement ainsi que l’environnement des affaires. Toutefois, le discours a changé depuis quelque temps. Pourquoi ?
Les investisseurs aiment la stabilité de la réglementation. Et la règle des 51/49% a marqué un changement. Mais les visites que nous avons eu à effectuer ces derniers mois en Algérie nous ont permis de comprendre les raisons qui ont conduit les autorités algériennes à prendre ces décisions. Nous avons compris les craintes concernant une fuite des capitaux et la possibilité que la balance des paiements soit exposée, dans ce contexte.
Les entreprises ont compris le nouvel environnement appliqué et nous avons appris à y travailler. Concrètement, au final c’est toujours à l’investisseur qu’il revient de décider de s’implanter, d’investir et de travailler dans un pays.
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