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Le Maghreb attire les investissements dans le secteur des énergies renouvelables
Samedi 3 mars 2012
Selon un rapport du cabinet Ernst & Young, la région du Moyen Orient et l’Afrique du Nord (MENA) va attirer d’importants investissements dans le secteur des énergies renouvelables en 2012. Globalement, le Maghreb est l’une des régions où il est plus intéressant d’investir dans les énergies renouvelables : le Maroc et la Tunisie occupent respectivement la 30e et 34e places du top 40 mondial où l’Algérie ne figure pas.
Le rapport d’Ernst & Young, intitulé, « Renewable energy country attractiveness indices », publié en février 2012, met en exergue le grand potentiel de la région dans le solaire et l’éolien, qui vont hisser le niveau de l’investissement dans ce domaine, et donne un aperçu, se basant sur les données de la fin 2011, sur le statut de chaque pays et son classement au chapitre des investissements dans l’énergie renouvelable.
Dans le top 40 des pays où il est le plus intéressant d’investir dans des projets d’énergie renouvelable, établi par le cabinet Ernst and Young, la région du Maghreb figure en bonne place. Mais, l’évaluation de l’attrait du Maghreb des investissements dans les infrastructures des énergies renouvelables, fait ressortir un classement pour le moins étonnant. Le Maroc occupe la 30e place dans le top 40 mondial, et la Tunisie arrive au 34e rang, tandis que l’Algérie n’y apparait pas, au même titre que la Libye et la Mauritanie.
Maroc : passer du statut d’importateur à celui d’exportateur
Le rapport établit une forte attractivité pour l’investissement dans le solaire au Maroc qui occupe la 9e place du classement avec la France, et la 31e pour l’éolien. « Sans charbon domestique ou réserves de pétrole, et une demande d’énergie qui devrait doubler d’ici 2020, le Maroc cherche activement des solutions de rechange pour répondre à ses besoins énergétiques actuels et futurs », souligne le document qui met en exergue l’engagement du Royaume à diversifier ses approvisionnements énergétiques et sa politique visant à encourager les investissements privés et étrangers dans le domaine des énergies renouvelables à travers l’ouverture du secteur de l’énergie au privé. L’objectif d’atteindre un taux de 42% de la production d’électricité issue des énergies renouvelables en 2020, en témoigne de la volonté du Maroc de sécuriser ses approvisionnement en énergie. « Etant le seul pays connecté au réseau européen, le Maroc a une excellente occasion de passer du statut d’importateur d’énergie à celui d’exportateur. Avec un excellent potentiel en énergie solaire et un potentiel significatif en énergie éolienne, le Maroc va devenir un fournisseur d’énergie pour l’Europe », explique E&Y, qui souligne le développement en cours de la première centrale solaire dans le cadre du projet Desertec qui devrait inclure l’exportation d’électricité vers l’Europe via l’Espagne.
Tunisie : un secteur attractif malgré l’instabilité politique
Selon le rapport, la Tunisie occupe la 12e place du classement en terme d’attrait pour l’investissement dans le solaire et la 33e pour l’éolien. « Malgré l’instabilité politique, les autorités tunisiennes se concentrent sur la promotion des investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Le gouvernement s’est fixé des objectifs ambitieux, mais il n’existe actuellement pas de mécanismes d’incitation pour l’investissement dans les énergies renouvelables », souligne le document qui relève que des interconnexions, encours de planification, avec l’Algérie, Libye et d’autres pays européens sont nécessaires pour atteindre les objectifs d’investissements dans l’énergie solaire et éolienne. Le rapport souligne, cependant, que divers obstacles d’ordre réglementaire et financier entravent le développement du potentiel éolien de la Tunisie qui reste néanmoins attrayante dans ce domaine. La production actuelle d’énergie à partir d’éoliennes est d’environ 114 MW. Le potentiel total est estimé à environ 1 GW. Les capacités existantes sont appelées à augmenter avec la centrale électrique de 190MW de Bizerte qui devrait être opérationnelle en 2013, ainsi que les investissements prévus dans le solaire thermique durant la période 2012/2013.
Algérie : cadre réglementaire progressiste qui tarde à se mettre en œuvre
Pour l’Algérie qui ne figure pas dans le top 40 des pays offrant les meilleures opportunités d’investissements dans le secteur des énergies renouvelables, le rapport d’Ernst and Young souligne néanmoins que « le cadre législatif de l’Algérie pour le secteur des énergies renouvelables est l’un des plus progressistes dans la région MENA ». Toutefois, poursuit le document, les retards dans sa mise en œuvre ont freiné la croissance de la part des énergies renouvelables dans les ressources énergétiques du pays. L’Algérie demeure attachée à ses objectifs ambitieux de produire 20% de ses ressources énergétiques issues des énergies renouvelables d’ici à 2030, souligne-t-on. L’Algérie prévoit la production de 22.000 mégawatts d’ici à 2030, à partir des énergies renouvelables. Ce qui représente 40% de l’énergie issue des ressources renouvelables. La moitié de ces ressources est destinée à l’exportation. Un financement global de 120 milliards de dollars sera nécessaire pour la réalisation de cet objectif. Le potentiel éolien est relativement faible, mais plusieurs projets éoliens d’une capacité de 10 MW à 20 MW sont prévus, à petite échelle, au cours des trois prochaines années dans le nord du pays. L’Algérie dispose par contre d’un fort potentiel d’énergie solaire, qui reste sous-exploité si ce n’est la mise en exploitation de la centrale hybride de Hassi R’mel.
Le Magreb Emergent
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