L'Allemagne a choisi d'investir en force en Algérie locomotive Algerie Europe 2012
La «locomotive» allemande en Algérie
L'Allemagne a choisi d'investir en force en Algérie. Mercredi dernier, l'Allemagne a signé, avec notre pays, un procès-verbal de coopération multisectorielle. Un premier contingent de 60 hommes d'affaires accompagnait la Secrétaire d'Etat au ministère fédéral allemand de l'Economie et de la Technologie, Mme Ruth Herks, qui a paraphé à Alger, le document avec notre ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi. Des opérateurs qui se disent «très intéressés» par les affaires qu'ils comptent faire en Algérie. Dans le domaine de la santé, de l'industrie, des énergies renouvelables, des travaux publics et bien entendu dans la formation. Vu l'ensemble des domaines concernés et le nombre des opérateurs allemands présents, on devine aisément que le montant des investissements doit être important. Très important. Il faut dire aussi que cette signature n'est intervenue qu'après une longue maturation des dossiers par les deux parties. Même si quelque 200 entreprises allemandes n'ont pas attendu la signature de l'accord de mercredi dernier pour s'être implantées dans notre pays, la deuxième session de la commission mixte qui a débouché sur ce dernier accord de coopération est passée à la vitesse supérieure. Conjoncture politique oblige, il aura fallu du temps pour parvenir à ce résultat. C'est ce qu'on peut comprendre lorsque Mme Herks dit avoir «pris des décisions courageuses» pour dynamiser les relations bilatérales entre son pays et l'Algérie. C'est en avril 2001 que le Président Bouteflika s'est rendu en Allemagne. C'était le premier chef d'Etat algérien à effectuer une visite officielle dans ce pays. Ce n'est que six années plus tard, en 2007, que le Président allemand Köhler atterrit à son tour à Alger. Il sera suivi l'année d'après par la chancelière Angela Merkel. Six mois après cette visite, l'accord algéro-allemand, relatif à la non-double imposition en matière d'impôts, est entré en vigueur. Plusieurs de ses ministres se succéderont durant deux années pour faire avancer le dossier de coopération. En décembre 2010, le Président Bouteflika se rend pour la deuxième fois en Allemagne. Visite au cours de laquelle fut annoncée la création de la commission économique mixte algéro-allemande qui sera constituée en mars 2011. C'est dire que la préparation de l'événement de mercredi dernier ne date pas, c'est le cas de le dire, d'hier. Un événement qui prend une plus grande importance dans ces moments de grave crise financière et économique que traverse l'Europe, sauf l'Allemagne qui est le seul pays épargné. Par cet important accord avec l'Algérie, les Allemands viennent, une nouvelle fois, de prouver la pertinence de leurs choix économiques et leur statut de «locomotive économique» européenne. Un statut reconnu par leurs voisins qui n'hésitent pas à les citer publiquement en modèle à suivre. La France est de ceux-là. Cette même France qui avait toute latitude d'investir massivement en Algérie mais qui à force de tergiverser se voit, aujourd'hui, ravir d'importantes opportunités d'affaires par l'Allemagne. Une tergiversation qu'on a du mal à comprendre quand on sait l'urgence qu'a la France à restaurer son économie. A vrai dire, c'est la politique en cours qui entrave et retarde sérieusement l'économie française. D'ailleurs, le directeur de la mission économique Ubifrance a reconnu, en marge du colloque algéro-français sur les services qui s'est tenu mercredi dernier, que «la fameuse règle des 51/49% (qui) faisait peur au début...n'est plus un problème pour les entreprises françaises». Il a justifié ce long retard par un «manque d'éclairage et d'explication». Les Allemands ont cet avantage de comprendre plus vite! L'EXPRESSION Par Zouhir MEBARKI
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