Le canon Baba Merzoug est aussi l’affaire du ministère de la Défense
La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a appelé, lors d’une visite hier au palais royal d’El Mechouar à Tlemcen, à une mobilisation de tous pour récupérer le canon Baba Merzoug d’Alger pris durant la période coloniale par les Français.
Baptisée «La consulaire», le canon, une pièce d’artillerie de 7 mètres de long et de douze tonnes, avait été installé à Brest par les militaires français. Selon la ministre, la mobilisation concerne autant le ministère des Affaires étrangères que celui de la Défense nationale ainsi que la société civile. «C’est un véritable combat. Lorsqu’il avait été pris, Baba Merzoug était un bien militaire. Ce n’était pas un bien culturel. Pour le récupérer, on ne peut appliquer ni la loi algérienne ni la Convention de l’Unesco sur le patrimoine culturel», a-t-elle souligné. Ce n’est qu’une fois restitué que le canon pourrait être classé bien culturel. «Les Français ne veulent pas le restituer maintenant. Comme a dit Aboubakr Belkaïd, les seuls combats perdus sont ceux qu’on ne mène pas.
J’ai de l’espoir tant qu’il y a des Algériens qui se battent. Il faut bien se battre, avoir de son côté tous les éléments du droit. En France, des millions de personnes pensent qu’il y a eu un pillage commis par la colonisation et qu’il existe des biens qu’il faut restituer», a déclaré la ministre. Khalida Toumi a indiqué que la loi 98/04 sur le patrimoine culturel précise les procédures pour classer un bien culturel (inspirée de la Convention de l’Unesco de 1972). Une commission nationale des biens culturels appuyée par des experts est chargée d’étudier tous les dossiers. Elle a révélé que son ministère, avec l’aide de celui de la Défense, va déterrer des canons ensevelis par le maréchal Louis de Bourmont lors de la conquête d’Alger en 1830. «Ce chef militaire avait affronté une résistance avant l’invasion d’Alger.
Une fois entrés dans la ville, lui et ses hommes avaient pris et enterré des canons pour signifier leur victoire. Nous allons à la faveur des festivités du cinquantenaire de l’indépendance, réériger ces canons pour la symbolique», a-t-elle souligné. Elle a annoncé que l’Algérie souhaite classer la vieille ville de Tlemcen parmi le patrimoine mondial de l’Unesco. Un travail est mené en ce sens depuis deux ans. Elle a indiqué que la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», clôturée mercredi soir, a permis de réaliser onze nouvelles infrastructures et d’engager 90 projets de restauration du patrimoine architectural et culturel.
Par ailleurs, Mme Toumi a annoncé que la nouvelle salle de cinéma Djamel Chanderli de Tlemcen sera versée au répertoire de la Cinémathèque algérienne. «Cette salle avait été la cible d’un attentat terroriste en 1994. C’est donc la victoire de la culture sur l’ignorance», a-t-elle noté. Selon elle, le ministère de la Culture mène actuellement une procédure judiciaire pour récupérer une autre salle, celle de l’ex-Luxe pour en faire un théâtre, qui sera baptisé Cheikha Tetma, la première femme à avoir osé chanter l’andalou en public à Tlemcen au siècle dernier. «Cheikha Tetma, comme Kateb Yacine, Mustapha Kateb ou Keltoum, est un patrimoine commun à tous les Algériens », a-t-elle dit.
Fayçal Métaoui ELWATAN
Le canon Baba Merzoug est aussi l’affaire du ministère de la Défense
La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a appelé, lors d’une visite hier au palais royal d’El Mechouar à Tlemcen, à une mobilisation de tous pour récupérer le canon Baba Merzoug d’Alger pris durant la période coloniale par les Français.
Baptisée «La consulaire», le canon, une pièce d’artillerie de 7 mètres de long et de douze tonnes, avait été installé à Brest par les militaires français. Selon la ministre, la mobilisation concerne autant le ministère des Affaires étrangères que celui de la Défense nationale ainsi que la société civile. «C’est un véritable combat. Lorsqu’il avait été pris, Baba Merzoug était un bien militaire. Ce n’était pas un bien culturel. Pour le récupérer, on ne peut appliquer ni la loi algérienne ni la Convention de l’Unesco sur le patrimoine culturel», a-t-elle souligné. Ce n’est qu’une fois restitué que le canon pourrait être classé bien culturel. «Les Français ne veulent pas le restituer maintenant. Comme a dit Aboubakr Belkaïd, les seuls combats perdus sont ceux qu’on ne mène pas.
J’ai de l’espoir tant qu’il y a des Algériens qui se battent. Il faut bien se battre, avoir de son côté tous les éléments du droit. En France, des millions de personnes pensent qu’il y a eu un pillage commis par la colonisation et qu’il existe des biens qu’il faut restituer», a déclaré la ministre. Khalida Toumi a indiqué que la loi 98/04 sur le patrimoine culturel précise les procédures pour classer un bien culturel (inspirée de la Convention de l’Unesco de 1972). Une commission nationale des biens culturels appuyée par des experts est chargée d’étudier tous les dossiers. Elle a révélé que son ministère, avec l’aide de celui de la Défense, va déterrer des canons ensevelis par le maréchal Louis de Bourmont lors de la conquête d’Alger en 1830. «Ce chef militaire avait affronté une résistance avant l’invasion d’Alger.
Une fois entrés dans la ville, lui et ses hommes avaient pris et enterré des canons pour signifier leur victoire. Nous allons à la faveur des festivités du cinquantenaire de l’indépendance, réériger ces canons pour la symbolique», a-t-elle souligné. Elle a annoncé que l’Algérie souhaite classer la vieille ville de Tlemcen parmi le patrimoine mondial de l’Unesco. Un travail est mené en ce sens depuis deux ans. Elle a indiqué que la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», clôturée mercredi soir, a permis de réaliser onze nouvelles infrastructures et d’engager 90 projets de restauration du patrimoine architectural et culturel.
Par ailleurs, Mme Toumi a annoncé que la nouvelle salle de cinéma Djamel Chanderli de Tlemcen sera versée au répertoire de la Cinémathèque algérienne. «Cette salle avait été la cible d’un attentat terroriste en 1994. C’est donc la victoire de la culture sur l’ignorance», a-t-elle noté. Selon elle, le ministère de la Culture mène actuellement une procédure judiciaire pour récupérer une autre salle, celle de l’ex-Luxe pour en faire un théâtre, qui sera baptisé Cheikha Tetma, la première femme à avoir osé chanter l’andalou en public à Tlemcen au siècle dernier. «Cheikha Tetma, comme Kateb Yacine, Mustapha Kateb ou Keltoum, est un patrimoine commun à tous les Algériens », a-t-elle dit.
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