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Patrick le Berrigaud

jeudi 10 novembre 2011

Alger patrimoine restauration de la Casbah d’Alger


La restauration de la Casbah d’Alger suspendue à la publication d'un décret

Le décret exécutif  relatif à l’application du plan de sauvegarde de la Casbah d’Alger n’a toujours pas été publié. Pourtant, ce plan a été officiellement adopté en avril 2011. « Nous n’avons toujours pas cet instrument juridique qui nous permet d’agir sur ce tissu urbain et d’aller vers la restauration. Les travaux d’urgence ont été faits. Le décret a été adopté par l’APW d’Alger mais les procédures sont longues. Le texte doit passer par le Conseil du gouvernement »a indiqué Abdelwahab Zekkar, directeur général de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, invité mercredi de la chaîne III de la radio nationale.  
Le secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger s’étend sur 105 hectares. Il est constitué de 1 816 maisons. « Depuis l’indépendance du pays, plusieurs bâtisses se sont effondrées en raison du laisser‑aller. Aujourd’hui, grâce à la loi sur le patrimoine, au décret de 2003 sur la mise en œuvre des plans de sauvegarde,  à celui de 2005 portant délimitation du secteur de la Casbah et aux efforts des spécialistes et de l’administration, les choses sont prises en charge sérieusement. Nous sommes obligés de passer par toutes les étapes. Si nous ratons une procédure, le plan de sauvegarde n’ira nulle part », a‑t‑il prévenu. 
 
Il a reconnu la nécessité d’agir vite. Mais, il a estimé nécessaire l’implication de la population. « Nous sommes prêts à agir sur et sous terre. Nous avons fait la simulation de tout ce qui va se faire. Il y a des fuites d’eau dans les sous‑sol en raison de l’existence de trois réseaux d’assainissement, l’un remonte à l’époque ottomane, l’autre à l’époque coloniale et le troisième est plus récent. Il y a un sérieux travail à faire dans les sous‑sol.  Le terrain est en pente, chaque maison s’appuie sur l’autre, un château de cartes. Il y a aussi des constructions illicites, notamment dans les terrasses », a‑t‑il indiqué.Le plan de sauvegarde est constitué de trois phasesLa première phase consiste à élaborer un diagnostic préliminaire et à engager des travaux d’urgence. La deuxième phase porte sur l’analyse typologique, historique, économique, sociael et logistique du secteur à sauvegarder. « La troisième phase, la plus importante, est la rédaction finale du plan avec rapport de présentation de 380 pages, des supports graphiques avec 60 cartes et un règlement d’urbanisme spécifique à la Casbah »a‑t‑il noté.
 
Ce règlement précise aux propriétaires des maisons la manière d’entretenir les bâtisses (couleur, menuiserie, formes). « Personne ne pourra faire ce qu’il veut à la Casbah. On a laissé faire. Pendant les années noires, l’État n’était pas là, il n’y avait aucun contrôle. Des maisons en béton armé ont été construites. Aujourd’hui, cela pose beaucoup de problèmes. C’est un curetage qu’il va falloir faire. Cela va faire très mal. Il faut que les gens le sachent. Mais, avec le résultat final, vous allez voir un corps vivant. Nous avons des architectes qualifiés. Ils sont au nombre de 55 au niveau national. Dix‑neuf bureaux d’études ont pris part aux travaux d’urgence. Nous avons une expertise et nous aurons besoin d’un apport extérieur mais avec des conditions. On pourra créer des entreprises mixes avec la règles du 51/49. Nous allons profiter de cette opération pour assurer des formations »a souligné Abdelwahab Zekkar. 
 
Il a annoncé que des négociations seront menées avec les propriétaires des maisons soit pour la reprise des bâtisses par l’État, soit pour la restauration. « On peut racheter le terrain et reconstruire à l’identique, autrement dit, refaire les maisons qui se sont effondrées »a‑t‑il dit, non sans évoquer les litiges avec les indus occupants. Abdelwahab Zekkar s’est félicité de la récente désignation de l’Algérie dans le Comité mondial du patrimoine de l’Unesco. L’Algérie est représentée par Mme Rachida Zadène.TSA  
 

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