Algerie Europe coopération durable

Algerie Europe coopération durable
Patrick le Berrigaud

vendredi 25 novembre 2011

Algerie Alsace Europe PME coopération


L’Algérie, nouvel Eldorado des PME alsaciennes ?

D’un côté, en Algérie, un grand marché avec de gros besoins ; de l’autre, en Alsace, des petites entreprises en quête de débouchés. Cette semaine, à Alger, la CCI d’Alsace a fait se rencontrer les uns et les autres.

Peut-on échapper à la crise en prenant l’avion ? Il existe, sur l’autre rive de la Méditerranée, un monde où l’on parle plus croissance que récession ; où l’on songe plus à construire l’avenir qu’à préserver le présent ; où grâce aux hydrocarbures, l’État a de l’argent plutôt que des dettes. Et ce monde, l’Algérie, entretient depuis de longues années des relations économiques avec l’Alsace.
« Avec nous, ce n’est pas le triple, mais le double A ! », s’amuse l’entrepreneur Charles Elias, symbole vivant de ces liens (lire ci-contre), présent tout au long de la mission de prospection que la Chambre de commerce et d’industrie de la région Alsace (CCIRA), présidée par Jean-Louis Hoerlé, vient d’organiser à Alger avec une dizaine de PME.
Certes, ce monde, parce qu’il est réel, n’est pas idéal. Les moins viennent compenser les plus. Mais si l’on en croit ceux qui, comme Elias, ont l’expérience des affaires en Algérie, la balance entre avantages et désavantages penche résolument du bon côté.
« Le contexte législatif est difficile, mais les gens sont faciles », témoigne un homme d’affaires français rencontré dans un restaurant. « C’est un marché très intéressant, mais un pays compliqué », résume de son côté Laurent Kosman, responsable export de Soprema (étanchéité) pour le bassin méditerranéen. Leader mondial de sa spécialité, Soprema a créé en 2005 une filiale en Algérie. Elle y a glané de très beaux marchés, comme l’aéroport d’Alger et le ministère des Affaires étrangères.
Sur le plateau positif de la balance figurent un marché énorme (plus de 400 milliards de dollars d’investissements publics sur dix ans…) et le fait de partager non seulement la même langue, mais aussi, le plus souvent, les mêmes normes réglementaires. Côté négatif, les lois algériennes ont des airs volontiers protectionnistes (sur les marges, le capital…). En outre, poursuit Laurent Kosman, « elles changent souvent et les procédures sont lourdes, il y a toujours des surprises… J’ai une personne à temps plein dans mon équipe algérienne rien que pour sortir les conteneurs. Pour se lancer, il faut des gens sur place, un réseau. »
Pays très étatique (héritage du socialisme de Boumedienne), dédaignant le tourisme, à l’inverse de ses voisins marocain et tunisien, l’Algérie est, pour le novice, d’un abord compliqué. Les habitants semblent beaucoup plus accueillants que leur pays, où les incessants barrages policiers et les mesures de sécurité à l’entrée des hôtels rappellent que la menace terroriste est toujours prise très au sérieux. Par certains aspects, l’endroit évoque les pays de l’Est avant la chute du mur…
Mais la volonté d’ouverture est réelle, car le pays a compris l’absolue nécessité de diversifier son économie. « Il faut chercher du boulot où il y en a. Et dans ce pays, il y a un fort potentiel », promet Charles Elias. « On trouve ici les grands chantiers qu’on ne fait plus en France », renchérit Orlando Coccorullo, de Buecher & fils. « Dans le bâtiment en tout cas, c’est un marché rentable et l’approche est qualitative, conclut Laurent Kosman. Au Maroc, la première question que l’on me pose, c’est : ‘‘Combien ça coûte ?’’ En Algérie, c’est : ‘‘Comment on fait techniquement ?’’ »
Les Alsaciens ont de vrais atouts, mais ils ne doivent pas traîner. La Chine a déjà raflé beaucoup de grands projets. Et en ce moment, en Algérie, les délégations étrangères ne cessent de défiler…
par Textes  : Mr Hervé de Chalendar ALSACE .fr

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