Le gouvernement algérien impose de nouvelles conditions à Lafarge
Initialement, la loi dite des 51/49 était destinée aux investisseurs étrangers voulant s’implanter en Algérie. Pour la première fois, elle sera appliquée à une entreprise de droit algérien, Lafarge Algérie. Après plusieurs mois de négociations, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, a annoncé, ce jeudi 10 novembre, que Lafargedans le projet de réalisation d’une cimenterie à Oum El Bouaghi. « Nous avons reçu, il y a un mois de cela, une correspondance de Lafarge où il affirme sa disponibilité à relancer le projet de la cimenterie de Sigus (Oum El Bouaghi ) sur la base d'un partenariat à 49 %‑51 % », a-t-il déclaré en réponse à une question orale d'un sénateur qui s'inquiétait sur l'avancement de ce projet. Une telle décision est une première car c’est Lafarge Algérie, une entreprise algérienne même si elle est à capitaux étrangers, qui réalisera le projet.
Lafarge n’a pas souhaité faire de commentaires. Selon nos informations, le gouvernement algérien veut associer des partenaires algériens à hauteur de 51 % à tous les futurs projets de nouvelles cimenteries Lafarge en Algérie. Actuellement, le groupe français possède deux cimenteries qu’il détient à 100 % : à Mascara et M’Sila. Elles ont été acquises lors du rachat par le groupe Lafarge de la société égyptienne Orascom Cement. Il détient 35 % de la cimenterie de Meftah, dans la wilaya de Blida, avec un contrat de management d’une durée de dix ans signé en 2008.
Le groupe français, via sa filiale algérienne, veut augmenter sa capacité de production pour répondre à la demande locale de plus en plus forte et éventuellement exporter dans l’avenir. Mais il devra le faire avec des partenaires algériens. Pour la future cimenterie d’Oum El Bouaghi, les négociations ont commencé depuis une semaine. « Nous avons entamé depuis une semaine les négociations pour une mise en œuvre prochaine du projet, qui nécessite une durée de réalisation de 12 à 16 mois », a expliqué Mohamed Benmeradi.Mais selon nos informations, les discussions pourraient buter sur le choix du partenaire algérien qui détiendra 51 %. Lafarge rechignerait à travailler avec des partenaires exclusivement publics. Il souhaiterait pouvoir choisir en partie ses futurs partenaires, de préférence issus du secteur privé. Mais le gouvernement algérien est souvent réticent à ce type de partenariat. Il y a quelques mois, il s’était opposé à la participation du groupe privé Cevital au projet d’implantation de l’assureur Axa en Algérie. Il avait imposé deux partenaires publics : le FNI et la BEA, qui détiennent 51 %. A moins que pour Lafarge, la prochaine rencontre entre Mohamed Benmeradi et Jean‑Pierre Raffarin, prévue avant la fin de l’année, ne débloque la situation. Samir Allam TSA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire