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Que sera le paysage énergétique de l’Algérie à l’horizon 2030 - 2050
Le Laboratoire de Valorisation des energies fossiles de l’Ecole nationale polytechnique a organisé hier la 16e Journée de l’Energie au Centre de Conférence de Sonelgaz à Ben Aknoun. Le thème de la journée est le suivant : « De la bougie à l’électricité durable : les défis à 2030 ». L’un des premiers conférenciers a été le responsable du Laboratoire, le professeur Chems Eddine Chitour avec son intervention intitulée « De la découverte du feu l’électricité, l’aventure humaine de l’intelligence ».Elle a pris l’allure de rappels historiques utiles. On peut apprendre que l’histoire de l’humanité est aussi celle de la maîtrise de l’énergie et de la découverte du feu puis de l’électricité. Si la découverte du feu s’est faite dit-on il y a près de 700.000 ans la découverte de l’électricité s’est faite il y a à peine un siècle et demi, a souligné le professeurs à l’endroit de l’assistance composée en majorité d’étudiants de Polytech ainsi que des décideurs à l’instar du P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa.
Il poursuit en disant qu’après plus d’un siècle d’augmentation importante de la production et de la consommation de pétrole, la Terre s’essouffle et la notion de pic de production, autrefois ignorée, s’impose comme une réalité inéluctable. Selon lui, cette tension se manifeste d’ores et déjà à travers le déploiement de techniques d’extraction demandant toujours plus d’investissements, d’énergie et de matériaux. Quid des énergies alternatives ? Il explique que même si elles sont développées à un rythme soutenu, elles ne pourront pas compenser le déclin de la production de pétrole, que ce soit en quantité ou en coût de production. Puis, il assène son verdict en déclarant qu’aucune solution de substitution aux carburants liquides n’est disponible à l’échelle de la demande, actuelle ou future.
« A l’avenir, nous disposerons fatalement de moins d’énergie et de ressources alors que nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre et que les pays émergents sont en phase d’industrialisation rapide », a-t-il prédit. Ces annonces n’ont pas laissé l’assistance de marbre. Un chercheur du Centre de développement des énergies renouvelables a mis l’accent sur la formation des ingénieurs, tout comme le P-DG de Sonelgaz ainsi que l’ancien chef du gouvernement, Smaïl Hamdani.
Certains intervenants ont préféré mettre l’accent sur les recherches orientées verts l’utilisation de la production de l’hydrogène en tant que vecteur énergétique de demain tout en précisant les enjeux pour l’Algérie. Ce fut le Docteur Mahmah du Cder qui a présenté une conférence sur le sujet.
Les technologies et le marché du photovoltaïque sont des sujets traités par le Pr Mourad Haddadi de l’Ecole Polytechnique. Le Dr Bourzeriba, DG de l’Aprue devait se pencher sur le futur de l’énergie en Algérie. Mais selon le professeur Chitour, les choses sont claires car « les limites physiques devraient déclencher une réelle transition de la société vers une diminution majeure de notre dépendance aux ressources non renouvelables, par un changement profond des comportements, de l’organisation du territoire et de l’économie ».
Qui consentira les investissements nécessaires ? Selon le P-DG de Sonelgaz, Nourredine Boutarfa, l’Algérie va investir 30 milliards de dollars pour produire 1200 megawatts en électricité supplémentaires par an d’ici à 2020.
Dans ce plan, les énergies renouvelables sont intégrées à hauteur de 40% mais en 2030. « Nous croyons fermement que la croissance et le développement de notre pays ne peuvent être envisagés sans un investissement massif dans le renouvelable, notamment le solaire », dit-il.
N.Bouterfa ajoute que le programme de 80 milliards de dollars, dont les deux tiers ont été affectés au développement des énergies renouvelables et un tiers pour la promotion de l’efficacité énergétique, permettra d’installer une puissance d’origine renouvelable de près de 21.000 MW entre 2011 et 2030. 10.000 MW seront dédiés à l’exportation pour autant que l’accès aux marchés européens sera rendu possible, que les financements extérieurs puissent être disponibles et que les risques de commercialisation soient partagés, a expliqué N.Bouterfa.
Par Ahmed Mesbah, L’Exprezzion
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