Le FMI sollicite l'aide de l'Algérie
L'Algérie s'est dite prête à examiner la demande du FMI adressée aux économies avancées de participer au financement de la reprise économique mondiale.Le Fonds monétaire international (FMI) sollicite le soutien financier de l'Algérie.
En janvier, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a demandé 500 milliards de dollars pour financer des prêts aux économies émergentes et aux pays en développement. Lors d'une réunion organisée le 19 avril avec le Groupe intergouvernemental des Vingt-Quatre sur les affaires monétaires internationales et le développement (G-24), dont l'Algérie est membre, le FMI a demandé aux "économies avancées" de l'aider à "rétablir la stabilité et mettre en oeuvre des programmes d'ajustement fiscal crédibles et durables".
"Cette demande a été faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers pour accroître les ressources de l'institution de Bretton Woods afin de lui permettre d'accorder des prêts aux pays qui en ont besoin", a déclaré le ministre algérien des Finances Karim Djoudi lors d'une récente déclaration.
L'Algérie fera connaître sa position sur cette demande avant la prochaine assemblée générale annuelle du FMI et de la Banque mondiale, prévue à Tokyo en octobre, a-t-il précisé.
Cette demande de la part du FMI témoigne d'un inversement de tendance positif de la situation algérienne, a déclaré le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, le 26 avril. Lors de la parution de son livre consacré à la transition algérienne depuis une situation d'économie émergente, Temmar a expliqué que le pays était passé du statut d'emprunteur du FMI dans les années 1990 à celui de prêteur net.
La semaine dernière, le G-20 s'est engagé à verser plus de 430 milliards de dollars de ressources supplémentaires au FMI. Ce dernier compte sur les pays du G-24 pour apporter les fonds complémentaires.
Pour l'heure, l'Algérie étudie la demande du FMI.
Djoudi a précisé à cet effet que son pays devra "évaluer dans le détail les conditions dans lesquelles cette offre sera proposée".
"Nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer", a ajouté le ministre.
Cette demande du FMI est motivée par la situation financière confortable acquise par le gouvernement algérien ces dernières années, qui dispose de réserves de change estimées à 205,2 milliards de dollars, selon le dernier rapport du FMI.
L'Algérie est passée du statut de pays en cessation de paiement, dont les réserves de sécurité ne dépassaient pas un mois, comme ce fut le cas entre 1984 et 1994, à celui d'un pays disposant de réserves à même de couvrir ses besoins sur cinq ans, a rappelé l'économiste Abdelmalek Serrai dans les colonnes d'Algérie News.
"Ce changement positif est dû aux mesures économiques mises en œuvre par l'Algérie pour rembourser par anticipation les dettes du pays", a-t-il expliqué.
Si elle est acceptée par Alger, cette proposition pourrait s'avérer bénéfique pour le pays, sur un plan à la fois diplomatique et économique."Le fait que le FMI sollicite l'Algérie donnera plus de poids à notre pays, notamment dans les négociations internationales. C'est également une opportunité économique et financière de rentabiliser les réserves de l'Algérie", a-t-il souligné.
Certains estiment cependant que les excédents algériens devraient être investis ailleurs.
L'économiste Abderrahmane Mebtoul a apporté une réponse bien plus mesurée. Il a en effet expliqué à Magharebia que, dans la mesure où le pays a investi près de 90 pour cent de ses réserves à l'étranger, plus précisément dans des banques américaines et européennes, il lui sera difficile d'aider le FMI.
Pour lui, il pourrait s'avérer plus sage d'investir localement.
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.
Par Mouna Sadek pour Magharebia à Alger – 04/05/12
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire