Evaluation du secteur de l’habitat : Du rêve à la réalité
Les données qui ressortent de l’évaluation du secteur de l’habitat à l’occasion de l’audition du Président de la République en même temps qu’elles suscitent l’espoir chez le citoyen de pouvoir accéder dans un temps plus ou moins proche à ce précieux bien qu’est le logement montrent toute la détermination des pouvoirs publics à relever le défi. L’envergure du programme de construction de logements pour le quinquennat 2010-2014 et les moyens financiers mobilisés ne manquaient pas d’impressionner l’Algérie n’ayant jamais vu depuis l’indépendance la planification de tels objectifs qui ont été d’ailleurs revus à la hausse puisque 450.000 unités ont été rajoutées au programme initialement retenu consistant en la réalisation de 2 millions de logements tous types confondus à l’échéance 2014.
Un programme certes ambitieux mais qui reste réaliste et à notre portée, soutiennent les responsables du secteur, pas le moins du monde décontenancés par les interrogations soulevées par certains sur la capacité à réussir l’objectif dans les délais impartis, compte tenu des faibles capacités de nos entreprises du BTP et d’autres éléments sujets à problème habituellement dont notamment la disponibilité des matériaux de construction (ciment, sable, rond à béton...). L’évaluation du chemin parcouru depuis 2010 constitue une opportunité pour voir comment avancent les choses et si la logistique nécessaire sur les différents plans est de nature à rassurer quant à la capacité à mener à bon port les projets. Les données fournies par le département de l’Habitat incitent à l’optimisme au vu des performances enregistrées dans la réalisation de logements et notamment dans tout ce qui touche à l’environnement qui conditionne la bonne marche des chantiers : disponibilité des financements, achèvement des études, assiettes foncières, travaux de VRD... Ce bilan d’étape fait apparaître que 70% du programme prévu d’être livré à l’horizon 2014 a été mis en chantier et le nombre de logements livrés durant le premier semestre de l’année 2011 a atteint 255.000 logements alors que 557.000 logements sont en cours de construction. Autres éléments positifs relevés, la viabilisation des sites, les PDAU (plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme) et POS (plans d’occupation des sols) qui se poursuivent à un rythme régulier, alors qu’en matière d’assiettes foncières environ 10.000 ha pour les besoins de la réalisation de plus de 500.000 logements ont été dégagés au profit de 22 wilayas suite à une décision prise en juillet dernier. Réussir la course contre la montre suppose de faire face à tous les obstacles en mettant les moyens qu’il faut. Si les entreprises nationales disposent d’avantages dans les appels d’offres, il sera fait recours aux entreprises étrangères, notamment chinoises, chaque fois que de besoin. Les mesures de soutien décidées par l’Etat au profit des promoteurs immobiliers et des citoyens (bonification des taux d’intérêt des crédits, prix du foncier avantageux) ne manqueront pas de dynamiser l’activité du secteur du BTP, secteur connu pour ses effets démultiplicateurs sur le reste des activités (quand le bâtiment va, tout va !) contribuant à la hausse de la croissance et à la création d’emplois. L’Etat veille à accompagner cette dynamique pour répondre à la demande en main-d’œuvre qualifiée dans les métiers du bâtiment. Outre la formation au niveau des centres de formation professionnelle qui ont bénéficié d’actions de modernisation, le ministre du Travail, M. Tayeb Louh, compte développer l’opération de distribution des véhicules-ateliers pour les métiers de plombier, électricien et autres métiers manuels après la récente opération à Tipasa. Les opérateurs publics devront accorder à ces jeunes une partie des commandes de sorte à leur garantir un plan de charges dans la phase de démarrage. Le programme de logements accorde aussi une place au logement rural ainsi qu’à l’éradication de l’habitat précaire. Il s’agit de donner une assise à la stratégie de renouveau rural dont l’amélioration du cadre de vie est un élément essentiel pour la fixation des populations qui seraient tentées par l’exode mais aussi contribuer à l’élimination des fléaux inhérents à l’environnement des bidonvilles.
M. BRAHIM EL MOUDJAHID
M. BRAHIM EL MOUDJAHID
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