Où est placé l’argent de l’Algérie ? Depuis quelques jours, suite à la dégradation de la note souveraine des États‑Unis par l’agence de notation S&P, le débat en Algérie se concentre sur les placements algériens en bons du Trésor américain. Mais malgré les critiques et les inquiétudes concernant les avoirs algériens placés dans ce type de produits, le gouvernement et la Banque d’Algérie continuent d’observer le silence.
Pourtant, les experts sont unanimes : les bons du Trésor, malgré une dégradation de la note de la dette américaine, ne sont pas risqués. Certes, ces placements sont réalisés à perte, vu que les taux d’intérêts sont inférieurs à l’inflation. Cependant, cette situation n’est pas nouvelle. Cela fait plusieurs mois que le rendement réel des bons américains est négatif. Mais les sommes placées par l’Algérie seront intégralement récupérées à l’échéance des emprunts.
document du Trésor américain, à la fin mai 2011, l’ensemble des avoirs de quinze pays pétroliers placés en bons du Trésor américain s’élevait à seulement 229,8 milliards de dollars. Ces pays sont l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Libye, le Qatar, l’Irak, Oman, le Koweït, l’Iraq, l’Iran, Bahreïn, le Venezuela, l’Équateur, le Nigéria et le Gabon. La part de chaque pays n’a pas été précisée dans le document. Mais au mieux, elle s’élèverait à quelques dizaines de milliards de dollars. On peut donc en déduire que l’Algérie n’a pas pu placer plus d’un tiers de ses 173,6 milliards de dollars de réserves de change en bons du Trésor, soit environ 50 à 60 milliards de dollars dans le meilleur des cas.
Pourquoi donc le gouvernement observe‑t‑il un silence inexpliqué alors que la situation semble lui être favorable ? En réalité, la situation pourrait être beaucoup plus inquiétante. Selon un
Pourquoi donc le gouvernement observe‑t‑il un silence inexpliqué alors que la situation semble lui être favorable ? En réalité, la situation pourrait être beaucoup plus inquiétante. Selon un
D’importantes sommes placées dans des banques étrangères ?
Où se trouvent alors plus de 100 milliards de dollars qui constituent la différence entre les réserves de change et le montant placé en bons du Trésor américain ? Contrairement à des pays comme le Qatar ou les Émirats arabes unis, l’Algérie ne possède pas de fonds souverain. Elle n’a donc pas investi sur les marchés actions. Karim Djoudi, ministre des Finances, l’a d’ailleurs répété à plusieurs reprises : le marché actions est jugé trop risqué pour y placer une partie des réserves de change du pays. L’Algérie n’a pas non plus procédé à l’achat d’or pour renforcer ses réserves.
Selon des experts interrogés par TSA, il reste une dernière hypothèse : une bonne partie de nos réserves de change est placée dans des banques et des fonds d’investissements. Une opacité totale entoure ces placements et leur gestion. On sait seulement, par exemple, que Sonatrach a placé au moins deux milliards de dollars dans le fonds d’investissements américain Russel via la société Rayan Investment.
Or, les placements dans les banques et les fonds d’investissements sont nettement plus risqués que les bons du Trésor. Ces sommes sont en effet souvent investies par ces établissements dans des produits boursiers ou dans l’immobilier, des produits très sensibles aux effets des crises économiques.
Sans compter les risques liés à de probables faillites des banques et des fonds d’investissements dans lesquels ces sommes sont investies. Les banques restent fragiles après les crises de ces dernières années. Après la dernière crise, plusieurs grandes banques internationales ont été sauvées de justesse grâce à l’intervention des États. Mais ces États, eux‑mêmes lourdement endettés, n’ont plus les moyens de voler à leurs secours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire