Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

lundi 17 octobre 2011

Algerie 45 laboratoires nationaux algériens seront accrédités fin 2012

Sur les 2000 laboratoires exerçant dans divers secteurs d’activité, dont la mission est de délivrer des certificats de conformité, il n’y a qu’un seul qui est accrédité par l’organisme algérien d’accréditation (Algerac).

Il s’agit du laboratoire d’étalonnage et de métrologie. Cependant, 45 laboratoires nationaux algériens seront accrédités d’ici fin 2012 dans des domaines stratégiques comme la chimie, la pharmacie, la mécanique, la pétrochimie, la sidérurgie.
Cette action, selon N. Boudissa, directeur général d’Algerac, va constituer le premier réseau de laboratoires  algériens qui seront reconnus  au niveau national et même sur le plan international. Mais le constat n’est pas si reluisant, selon les propos de N. Boudissa, qui qualifie cette situation de plus que désastreuse, mettant ainsi en avant les périls qu’encoure l’économie nationale en raison de cette immense faille institutionnelle.
«L’Algérie est un pays importateur de technologie et de surcroît en devises. Il est impératif et même stratégique que l’Algérie ait des institutions de contrôle et de suivi très solides. A défaut, les impacts seront énormes sur la santé publique en pensant aux médicaments contrefaits, sur la sécurité routière et ce n’est pas toujours la vitesse qui tue, mais c’est parfois l’état du véhicule qui ne répond pas aux normes de sécurité», appréhende-t-il. A cet égard, le marché des pièces de rechange est très illustratif, selon notre interlocuteur, insistant ainsi sur la nécessité de délivrer, par un laboratoire algérien, un rapport de conformité,  avant même l’entrée d’une quelconque pièce, installation, équipement ou machine industrielle sur le marché national.
Un autre pont noir qui caractérise le domaine de l’expertise en Algérie est celui de la relative facilité de la pénétration, parfois, de pseudo-organismes ou pseudo-experts qui font du consulting, selon les propos de N. Boudissa, un marché juteux et à grands sous, alors que bon nombre d’entre-deux ne sont pas accrédités, comme cela se fait dans tous les pays du monde, par un organisme accréditeur qui représente en fait la souveraineté du pays en question.
«Il est temps de revenir aux normes des métiers de base dans certains domaines. On a dénaturé la raison d’être des normes de management de la qualité et des systèmes. Il y a lieu de bien distinguer entre les normes relevant du management de la qualité, de l’environnement, ISO 9000, ISO 14 000 et des normes touchant aux métiers de base.  Il faut assainir le milieu de l’expertise. Je vous donne un simple exemple : la norme ISO 9000 ou 9001 touche à la certification du système de management qualité (le SMQ), à la certification du système et non du produit.
Alors que les essais au niveau d’un laboratoire, par exemple dans le domaine du médicament, doivent répondre à la  norme ISO 17025. Nous avons aussi la norme ISO 17020 par rapport à  tout ce qui touche aux installations industrielles. Ces deux entités n’ont pas besoin de l’ISO 9000. Arrêtons, SVP, de faire de l’amalgame !», explique-t-il. «Une question qui se pose avec acuité.» Et d’ajouter : «Est-ce qu’il y a eu une politique d’évaluation des différents processus de certification et d’expertise en Algérie !? Jamais !». Le DG d’Algerac se demande, par ailleurs, pourquoi l’Etat n’a pas créé, comme il l’a fait pour les démarches de certification, un fonds d’aide matériel aux demandeurs d’une accréditation ?
Dans  ce sens, faut-il rappeler, le ministère de l’Energie et des Mines a pris en charge, à hauteur de 70%, que ce soit dans l’accompagnement ou la certification, des entités économiques ayant engagé une démarche volontaire de certification dans l’ISO 9001 ou l’ISO 14000. Si la certification produite a été confiée à l’Institut algérien de normalisation (IANOR), pour N. Boudissa, cela constitue une adéquation encore difficile à résoudre, sachant le manque flagrant de moyens financiers, matériels et le manque même de la capacité organisationnelle qui prévaut dans cet organisme qui est vivement appelé à procéder, en première phase, à la généralisation des normes nationales à tous les secteurs dits stratégiques. Le même cas se pose pour Algerac, affirme son DG, qui précise : «Le mois de novembre verra la venue d’experts internationaux qui vont évaluer Algerac pour la signature d’un traité de reconnaissance mutuelle. L’Etat est vivement interpellé à doter notre organisme de tous les moyens financiers, matériels et organisationnels».
Cette reconnaissance sur le plan international, espère ce responsable, va jouer un rôle décisif dans la protection de l’économie nationale contre toute intrusion intempestive qui, avance-t-il, coûte à l’Algérie un manque à gagner estimé à 300 millions d’euros en raison de la contrefaçon. Ceci, met-il en garde, va s’impacter inéluctablement sur la sécurité des usagers.      
Mohamed Abdelli elwatan

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