Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

samedi 22 octobre 2011

Algerie les assises d’une révolution énergétique

Portail Algérien des ÉNERGIES RENOUVELABLES  

Les assises d’une révolution énergétique
Samedi 22 octobre 2011
Pays pétrolier et gazier, dont les gisements de Hassi R’mel, de In Salah ou les ports de Bethioua ou Skikda sont connus à l’échelle planétaire, l’Algérie a également pris de sérieuses options dans les énergies renouvelables pour les mettre au service du développement socioéconomique avec, toutefois, une dimension environnementale et écologique encore plus marquée avec ce recours aux énergies propres.
Le visiteur du Salon international pour la promotion des énergies propres essentielles au développement durable, que la ville d’Oran a abrité durant trois jours, s’en est bien rendu compte puisque une quarantaine d’entreprises algériennes, qui activent dans ce nouveau secteur , y étaient alignées. Certes, même si le point d’orgue de ce salon était la promotion des investissements et l’encouragement au partenariat, ce salon a aussi grandement contribué à faire connaître les expériences des pays participants dans leur utilisation de ces énergies propres. De nombreux experts et chercheurs algériens, dont certains sont venus des wilayas de l’Est et du Centre à leurs propres frais, ont fait le déplacement pour "voir"… Preuve, si l’en est, de l’importance pour le potentiel intellectuel algérien d’une manifestation pareille. Sur une surface de 7.000 m², 70 exposants algériens et étrangers, tous des professionnels dans ce secteur en plein essor, ont mis en exergue des solutions énergétiques, globales ou segmentées avec de nombreuses conférences pointues et plusieurs démonstrations. L’un des organisateurs de ce salon nous a confirmé ce qu’on annonçait déjà dans notre édition précédente : le choix d’Oran pour fixer la tenue de ce salon. Un choix réfléchi, nous dit-on, au vu du poids et de l’importance de cette ville dans le commerce mondial des énergies fossiles, la présence sur son territoire de grands complexes industriels et l’habitude prise par cette ville d’abriter des événements internationaux dans divers domaines, y compris et surtout énergétiques. Ceci sans compter l’attrait touristique de cette ville aéroportuaire.
Solutions énergétiques, solutions business
L’objectif de ce salon, dont le succès foudroyant est indéniable, est d’être une interface incontournable entre les opérateurs et les pouvoirs publics, favoriser un partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères en vue de développer leurs expériences en matière d’exploitation des ressources naturelles renouvelables, notamment dans l’industrie, l’agriculture et l’hydraulique. Ce salon, qui n’est qu’à sa seconde édition, a vu pourtant la participation d’entreprises et de pays qui présentent de solides références dans le domaine : la Pologne, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche… Ceci avec, bien sûr, la présence active d’entreprises-phare en Algérie boostées par un programme national qui prévoit en vingt ans la production de 22.000 mégawatts d’électricité à partir des énergies renouvelables. De ces pays, c’est la Pologne pour sa seconde participation qui a aligné le plus grand nombre d’entreprises, vingt en tout, présentes au salon, prospectrices en Algérie. Une présence en force encouragée par la présence, le jour de l’inauguration du salon, du vice-ministre de l’Environnement à Oran. Maciej Kowalski, du service de la promotion du commerce et des investissements de l’ambassade de ce pays, nous évoque, à ce titre, un projet du ministère de l’Environnement de son pays qui vise à accompagner les entreprises polonaises intervenant dans le domaine des énergies propres à investir le marché international. Ce projet appelé Green Evo assure financements, conseils et aides à l’exportation aux entreprises intégrées à ce programme.
Une révolution en cours
L’Algérie a son programme des énergies renouvelables. Une évaluation financière a été faite pour le concrétiser : 120 milliards de dollars. L’Algérie prendra en charge le financement de la moitié de ce programme pour alimenter le marché local d’ici à 2030 (soit environ de 60 milliards de dollars).
Ce plan du renouvelable est scindé en trois phases. La première, qui court jusqu’à 2013, sera une période de réflexion, d’études et de lancement de projets-pilotes. La seconde commencera dès la fin du programme quinquennal en cours : les premières installations verront le jour. La troisième phase, la plus longue, sera celle de la production industrielle à grande échelle. Une démarche graduelle, sage, pour éviter les erreurs de la précipitation. Ce programme est dévoilé dans ses grandes lignes. Il s’agit de produire 12.000 mégawatts destinés au marché algérien d’ici à 25 ans. 2.000 mégawatts seront produits à partir de l’énergie éolienne, 2.800 mégawatts seront produits grâce au solaire photovoltaïque et 7.200 mégawatts en utilisant le solaire thermique, tandis que 10.000 autres mégawatts seront destinés à l’exportation pour se placer sur ce marché très prometteur et aussi trouver les sources de financement grâce à ces ventes.
Le vent et le soleil, deux sources d’énergie
En gros, selon le patron de Sonelgaz, "d’ici à 2030, environ 40% de la production d’électricité destinée à la consommation nationale sera d’origine renouvelable." A noter, qu’actuellement, cette électricité est produite exclusivement à partir du gaz. On devine alors, au-delà des volumes financiers nécessaires, le formidable défi qui attend les Algériens pour réussir en moins d’une génération une révolution technologique et culturelle. L’Algérie, (comme pour la gestion de l’eau ou pour le développement des technologies dans divers secteurs) n’a ni tabou, ni complexe (pour reprendre l’expression d’un membre du gouvernement) pour faire appel à l’expérience étrangère, promouvoir un partenariat et lancer les germes pour une maîtrise graduelle du processus de production et de distribution.
On peut citer quelques exemples qui montrent cette tendance. Le groupement allemand Centrotherme et Kinetics engagé pour la réalisation d’une usine de modules photovoltaïques pour le compte de Rouiba Eclairage, une filiale de Sonelgaz. La future usine, la première en Afrique, aura une capacité de 100 à 120 MW/an à partir de 2012. 65 centrales solaires photovoltaïques et solaires thermiques, de fermes éoliennes et de centrales hybrides vont, par ailleurs, participer d’ici 2030 à la modification de la base énergétique du pays. Une expérience pilote existe déjà à Hassi R’mel où une centrale électrique d’origine hybride (solaire et gaz) fonctionne près d’un gisement de gaz naturel. Cette centrale produit 150 MW dont 25 mégawats à partir de l’énergie solaire. A noter que l’Université des sciences technologiques d’Oran (USTO), l’université de Saïda et l’Unité de recherche sur les énergies renouvelables en milieu saharien d’ Adrar sont partenaire dans un projet avec un groupe japonais pour réaliser la première station expérimentale photovoltaïque dénommée "Sahara Solar Breeder". La première pierre d’un projet qui semble, à l’heure actuelle, relever de la science fiction : une autoroute énergétique à travers les déserts du monde. Cette jonction entre les universités et le monde de l’énergie renouvelable existe depuis un moment. Pour preuve, il existe tout un programme de recherche impliqué dans cette aventure de l’éolien et du solaire. De nombreuses conventions sont signées entre les entreprises du ministère de l’Energie et des Mines et des instituts et laboratoires de recherche universitaires. L’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie travaille sur un programme de diffusion et d’industrialisation du chauffe-eau solaire, le Centre de recherche et développement dans l’électricité et le gaz — sur l’électrification rurale, le Centre d’engineering de l’électricité et du gaz — sur la diffusion des kits photovoltaïques…
M. Koursi

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