Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

jeudi 26 janvier 2012

RENCONTRE EURO-ALGERIENNE DES ECRIVAINS 2012


4e RENCONTRE EURO-ALGéRIENNE DES ECRIVAINS

Une thématique. Dix-huit auteurs algériens et européens. Des expériences personnelles pour étayer des propos et autres affirmations sur un sujet tant de fois abordé.

“Quiconque revendique une identité plus complexe se retrouve marginalisé” (Amin Maalouf). C’est autour de ce sujet, dont la thématique générale est “les Identités plurielles”, que s’est ouvert la 4e rencontre euro-algérienne des écrivains, à 9h30, à l’hôtel El-Djazaïr. Organisée par la délégation de l’Union européenne, cette manifestation, qui se termine aujourd’hui, s’articule autour de quatre axes : “le lieu, l’appartenance et le moi”, “l’appropriation des langues et la transmission des imaginaires”, “l’identité et la pratique culturelle, transfert des modèles identitaires” et “l’appartenance unique à l’ère de la mondialisation”. à propos du premier point, Fatima Oussedik, (sociologue), Salim Bachi (écrivain) et Anouar Benmalek (écrivain) ont abordé le sujet des identités plurielles selon leurs propres expériences, sous la modération d’Amin Zaoui. Dans son intervention, “Identité et Hors lieu”, F. Oussedik a déclaré : “Nous sommes tous traqués par la question : qui sommes-nous ?” Et d’ajouter que la question sur l’identité n’est pas “une impasse”, ni “meurtrière”, elle est somme toute légitime. Elle exprime la peur d’être dépossédé de soi. D’où cette référence aux autres et à l’entourage. “La référence identitaire nous parle donc d’un moi collectif qui est une synthèse”, affirme-t-elle. Pour étayer ses propos, elle donne comme exemple sa vie, lors de la décennie noire, et de son “mal Algérie”. Il en découle que le moi est “tributaire” de son appartenance et du lieu dans lequel il a évolué. Une idée qu’elle a développée à travers le personnage de “le Horla” de Guy de Maupassant et de faire une parallèle avec la Casbah d’Alger, lieu commun et de référence pour le “moi” des Algérois et Algériens.
De son côté, Salim Bachi, dont l’intervention avait pour titre “à la recherche d’Ulysse”, prend également exemple sur lui pour donner son avis sur la pluralité identitaire. Son parcours est un exemple illustrant bien l’intitulé de cette rencontre. Il résume l’identité à trois éléments : lieu de naissance, appartenance et origine. “Des mots qui reviennent souvent chez beaucoup de personnes au point que cela en devient invraisemblable.” Il prend pour exemple la langue française qui est composée de beaucoup de mots d’origine arabe. Ce qui montre que l’identité de la langue est également plurielle... Pour lui, chacun a ses repères mais qui sont restreints. Poussant les recherches, l’on peut tomber sur des surprises (bonnes ou mauvaises). Comprendre que les trois éléments énoncés par Salim Bachi sont imbriqués, indissociables.
Lui succédant, Anouar Benmalek affirme que “l’identité unifie ce qu’elle identifie”. Et de poursuivre : “Nous ne sommes vraiment nous que si nous nous opposons aux autres.”
Selon lui, l’identité est considérée comme un prétexte à ne pas être soi. La sienne (identité) qui est plurielle (père algérien, mère marocaine, grand-mère suisse…), un exemple édifiant, n’est pas souvent un cadeau, car, comme il l’a souligné, “quand il y a de l’intolérance, ces identités plurielles deviennent négatives”. Et d’affirmer que sa quête est “d’être un homo sapiens parmi tant d’autres”.
En outre, le Roumain Valeriu Stancu (écrivain, journaliste et traducteur), l’Algérien Chawki Amari (écrivain, romancier et chroniqueur), la Finlandaise Elina Hirvonen (écrivaine, documentariste et journaliste) ont abordé cette thématique mais à travers la littérature qui est, selon Chawki Amari, “une façon de rendre visible l’invisible”. L’auteur ne peut vivre en dehors de la réalité qui l’entoure. Ce qui transparaît dans beaucoup d’écrits. L’intervenant roumain attribue cela à la poésie qui est pour lui un moyen de se libérer et de se retrouver. Identités plurielles ou identité singulière ou personnelle ? Les deux sont indissociables. Il faut connaître l’une pour cohabiter, voire dompter l’autre. Avec le temps on se forge son ou ses identités, selon un environnement, un lieu, passé ou nouveau, et des assomptions d’arrière-plan, partagées entre acquis et inné, qui servent d’indicateurs.

A I  LIBERTE

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