Who is Fatima? projeté à l'éspace Mille et une news à Alger
Voir au-delà des murs…
Who is Fatima ? (Qui est Fatima ?) est un documentaire produit à la faveur d’un projet du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar).
L’histoire de Fatima El Fihriya a servi de fil conducteur pour raconter la femme au Maghreb aux jeunes réalisatrices, Soumaya Ben Cheikh, Veronica Tronconi et Gabrielle Raimondi. Who is Fatima ? («Qui est Fatima ?») est un documentaire de 23 minutes produit par le The Center of Arab Woman for Training and Research (Cawtar, Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche), dont le siège est à Tunis, pour le projet «La promotion de l’image de la femme politique au Maroc, en Algérie et en Tunisie». Fatima El Fihriya avait fui son Kairouan natal, tombé aux mains des Aghlabides (Al Aghaliba), pour Fès. A l’époque, vers 824, l’émir Ziyadat Allah 1er était aux prises avec des insurgés arabes et berbères. En entrant à Ifriquiya (actuelle Tunisie) à la demande de la dynastie abasside, alors installée à Baghdad, Ziyadat Allah 1er avait détruit les murailles de Kairouan.
Pour détourner l’attention sur la révolte, il avait engagé ses troupes dans des combats victorieux contre les Byzantins en Sicile, Syracuse, Malte et Palerme. Plus tard, sous le règne de Abou Ibrahim, vers 856, Kairouan est devenu un grand centre des arts et des sciences au Maghreb. Seules Tlemcen, Béjaïa et Fès pouvaient rivaliser avec elle. La mosquée Zitouna à Tunis avait été achevée sous le règne des Aghlabides. A Kairouan, la Grande Mosquée, devenue un monument architectural, avait été réhabilitée à leur époque aussi. La famille de Fatima Al Fihriya était hostile aux Aghlabides, comme une partie des tribus berbères, décidait de quitter la ville.
Fatma bentou Mohamed Benou Abdallah Al Fihri, dont l’arrière-grand-père était Okba Ibn Nafie, le fondateur de Kairouan, avait déjà appris toutes les sciences, de l’astronomie à la théologie, auprès des meilleurs savants de la cité. A Fès, sous le règne d’Idriss III, la famille allait devenir riche grâce au commerce. Fatima Al Fihriya, qui devait porter plus tard le surnom de Oumou Al baninne (La mère des enfants), perdait son époux, puis son père. Mais, elle n’avait pas cessé d’étudier les sciences de la religion. Elle avait ensuite décidé, vers 859, de construire la mosquée Al Quaraouiyine pour en faire un lieu de savoir et de souvenirs. Au fil des siècles, Al Quaraouiyine devenait un lieu de rencontres et d’études pour des noms aujourd’hui entrés dans l’éternité, tels qu’Ibn Khaldoun, Al Idrissi, Ibn Rochd, Ibn Baja, Abou Madiène Al Ghouth et Ibn Hrizim. Al Quaraouiyine est aujourd’hui la seconde plus ancienne mosquée au monde, sa bibliothèque contient des trésors de manuscrits sur les sciences islamiques.
Le documentaire suit «le voyage» d’une journaliste algérienne du Maroc à la Tunisie. Durant le périple, la silhouette de Fatima Al Fihriya, dont le parcours intéresse la femme de presse, est toujours présente, comme pour assurer un lien avec un passé glorieux, un passé commun. Au Maroc, la journaliste fait la rencontre de la plasticienne Khabbaj, fondatrice de l’association culturelle Extra Murros. En Algérie, elle donne la parole à l’anthropologue Faïza Benhadid, qui lui parle des femmes de La Casbah d’Alger, «le cœur battant d’Alger». «Le mur emprisonne la femme. Ils nous disent votre royaume est à l’intérieur, alors que le véritable royaume est dehors», dit-elle.
En Tunisie, elle discute avec la jeune agricultrice, Yousra Ben Arab, qui a réussi à exporter l’huile d’olive qu’elle produit au Japon. Yousra Ben Arab est agroéconomiste, ingénieur en économie agricole et titulaire d’un master en politique agricole et stratégie agroalimentaire. «Je veux que l’huile d’olive tunisienne soit goûtée partout dans le monde», dit-elle. La Tunisie compte plus de 200 exportateurs d’huile d’olive et presque 500 000 femmes travaillent dans le secteur de l’agriculture. «Nous avons choisi un échantillon de femmes avec des profils variés sans orienter le choix. Il n’y a pas de prise de position. Les femmes ne sont pas assez visibles dans les médias.
Les journalistes recourent presque automatiquement aux hommes pour les consulter en tant qu’experts. Nous voulons changer ces pratiques à travers les formations du Cawtar», a indiqué Soumeya Ben Cheikh. Pour Inès Telili, assistante de communication au projet de Cawtar, le film vise à susciter le débat sur l’image de la femme dans les sociétés maghrébines et sur leur place dans les projets politiques. A noter enfin que ce documentaire a été projeté à Médéa, Annaba, Béjaïa, Tizi Ouzou et Alger.
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