Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

samedi 1 octobre 2011

Algerie investissements hôteliers

Les projets lancés totalisent une capacité d’accueil de l’ordre de 65 540 lits, mobilisent quelques centaines de milliards de dinars en investissement et génèrent plus de 26 423 postes d’emploi.  La commission chargée de l’étude des projets hôteliers a examiné 78 dossiers d’investissements touristiques. Pour l’investisseur, la réussite d’un projet passe évidemment par sa rentabilité économique

Plusieurs opérateurs ont décidé d’investir dans l’hôtellerie et les structures d’accueil.La nouvelle vision s’inscrit dans une démarche partenariale fondée sur une confiance partagée et des engagements mutuels du public et du privé. Au titre de ce partenariat, les investisseurs concernés s’engagent à mobiliser les moyens de financement nécessaires à la réalisation de leurs projets dans les délais souscrits, veiller au respect des lois et règles relatives aux normes d’urbanisme, d’environnement et de la qualité et s’inscrire dans une dynamique d’amélioration de la qualité des services dans les établissements touristiques et hôteliers. Mais au-delà des bonnes intentions, certains investisseurs rencontrent des problèmes liés essentiellement à la rareté du foncier et à la difficulté d’accès aux crédits bancaires. Où en est-on ? Eclairage.
Le gouvernement a compris que grâce à la promotion de l’investissement, il est désormais possible d’atteindre les objectifs tracés visant à poser les jalons d’un tourisme à même d’absorber la demande interne et satisfaire les marchés extérieurs. Smaïn Mimoune, ministre du secteur, a déclaré, lui-même, à plusieurs reprises, qu’il  faut changer de vision à l’égard des investisseurs, de manière à les considérer comme des partenaires dans l’édification du tourisme national, en leur garantissant un soutien dans la réalisation de leurs projets. Mais pour relancer les chantiers, il est nécessaire d’aplanir toutes les difficultés auxquelles pourraient faire face les investisseurs ou celles retardant la réalisation de leurs projets d’investissement.
L’investissement touristique est souvent cantonné au simple rôle de financement. Il s’agit, en réalité, plus d’une démarche regroupant plusieurs phases : étude, négociation, réalisation, gestion. Celles-ci vont de l’idée du projet à sa réalisation concrète, de la région où le projet devrait s’implanter à la construction de l’établissement touristique sur un terrain précis. L’investissement touristique est donc plus complexe à définir que le simple apport de capitaux : il fait généralement intervenir de nombreux acteurs qui s’organisent en système au sein duquel chacun a sa place.
Les acteurs privés, même s’ils élaborent leur propre stratégie de développement (business plan), réagissent à des stimuli externes généralement voulus par les gouvernements, tels que la nouvelle stabilité politique d’un pays, un environnement favorable à l’investissement (incitations fiscales par exemple) et une stratégie politique engageante pour le tourisme. Les projets d’investissements touristiques sont très nombreux actuellement et il est souvent difficile de s’orienter dans cette diversité. Le projet peut concerner une construction simple, comme la création d’un hôtel ou bien le développement d’un site dans son ensemble. Pour l’investisseur, la réussite d’un projet passe évidemment par sa rentabilité économique.
Le schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT) horizon 2030, dont l’approbation en Conseil de gouvernement date de février 2008, fait de la relance de l’investissement touristique un axe prioritaire dans la mise en tourisme de l’Algérie et fixe, à ce titre, comme objectif intermédiaire la réalisation de 75 000 lits de capacités supplémentaires d’hébergement à l’horizon 2015. 
Evaluation de l’état d’avancement
S’agissant des investissements en infrastructures hôtelières, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a recensé, depuis l’avènement du SDAT au 30 juin 2011, 610 projets privés dont 29 sont achevés et 353 sont en cours de réalisation. Le reste des projets sont en cours de lancement. Ces projets totalisent une capacité d’accueil de l’ordre de 65 540 lits, mobilisent quelques centaines de milliards de dinars en investissements et génèrent plus de 26 423 postes d’emploi. Dans le cadre de sa mission d’accompagnement et de facilitation des projets d’investissements touristiques, le ministère a organisé, en janvier dernier, une journée d’étude sur la relance de l’investissement touristique créant ainsi l’occasion de mettre en contact direct les investisseurs, les banquiers et les experts du domaine. Une commission chargée de l’étude des plans des projets hôteliers a été installée le 29 mars dernier.
A fin juin 2011, elle a examiné 78 dossiers d’investissements touristiques dont 27, totalisant une capacité de 2944 lits, ont bénéficié d’un accord de principe sans réserve au premier examen. Ce nombre ira crescendo à la faveur des mesures d’appui aux investissements décidées par le Conseil des ministres du 22 février 2011 et transcrites dans la LFC 2011.  D’autres actions ont été entreprises. Il s’agit du développement d’une offre foncière en adéquation avec la demande à travers l’engagement de travaux d’aménagement et de viabilisation des zones d’expansion touristiques et d’opération de reconstruction, de protection et d’assainissement du foncier touristique.
D’autre part, il faut citer l’opération de modernisation du parc hôtelier qui vise, selon le ministre du secteur, «non seulement la réhabilitation et la modernisation des infrastructures hôtelières publiques dans l’objectif de les aligner sur les normes internationales en matière de prestation à la clientèle, mais aussi l’extension de leurs capacités d’accueil et la création de nouvelles prestations». Globalement, elle a concerné, outre le tour operator ONAT, 61 structures hôtelières et vise à rénover, en profondeur, les unités hôtelières concernées dans l’objectif de les faire monter en gamme et les rendre plus attractives au management et prises de participation par des groupes internationaux.
Dans le détail, l’opération concerne 11 hôtels du Sud dont 2 (Mehri de Ouargla et Mzab de Ghardaïa) sur fonds de développement du Sud et les 9 autres (Les Zibans/Biskra, Louss/El Oued, Oasis/Touggourt, Djanoub/Ghardaïa, El Boustène/El Menea, Gourara/Timimoun, Touat/Adrar, Antar/Béchar, Tahat/Tamanrasset) sur l’enveloppe de 2 milliards de concours définitif allouée par l’Etat. Il y a aussi 5 établissements hôteliers dont les travaux sont soit achevés (hôtels El Djazaïr/Alger, Kerdada/Boussaâda, Les Zianides/Tlemcen et Les Andalouses/Oran) ou en voie d’achèvement (El Aurassi/Alger dont la réception est prévue avant la fin de 2011 pour un coût de rénovation de 66 millions d’euros). Sont concernés aussi 45 autres structures hôtelières et l’ONAT.
Le programme relatif y a été examiné et validé par le conseil des participations de l’Etat le 24 mars dernier. Celui-ci est d’un coût global de 49,358 milliards de dinars, dont 10,211 milliards de dinars au titre des extensions et prestations nouvelles et 771 millions de dinars au titre du programme de formation du personnel aux métiers de l’hôtellerie et aux TIC et concerne toutes les filières. Le parc hôtelier national est riche de 92 000 lits. Le gouvernement a opté depuis un certain temps pour la formule «contrat de management» pour attirer les groupes internationaux. La chaîne Accor a été la première à s’implanter par l’enseigne Sofitel.
Des contrats de management aux rénovations des hôtels
Le Sofitel Alger a ouvert ses portes en 1992. Premier hôtel d’un groupe international, Sofitel est le premier contrat de management signé en Algérie. Un contrat jugé, par les responsables de l’Entreprise gestion touristique (EGT) Centre, de
«positif, qui a permis une amélioration des services atteignant un taux d’occupation de 80% et la formation du personnel». L’hôtel Mercure Alger-aéroport a ouvert en mars 2000. Cet établissement est le fruit d’un contrat de gestion entre la chaîne et l’EGT Centre.
Le représentant de la chaîne Accor a exprimé sa joie après l’ouverture de l’hôtel Ibis Oran Les falaises . Il a rappelé  que la chaîne Accor est déjà présente en Algérie depuis 20 ans, plus précisément depuis 1992. «Nous n’avons jamais douté de notre présence dans ce pays et nous envisageons la réalisation de 3600 chambres en Algérie», dira-t-il.

En partenariat avec Djillali Mehri, l’homme d’affaires algérien, Accor semble avoir trouvé le bon filon pour étendre son royaume. Après Alger, les enseignes du groupe poussent comme des champignons à Oran, Tlemcen et bientôt à Constantine avec un Novotel et un Ibis.
Les marques sont l’autre grand atout de Accor, seul acteur présent sur les cinq segments de marche : depuis hotelF1 en France, Motel 6 aux Etats-Unis et Etap Hotel sur le très économique, en passant par Ibis et all seasons sur l’économique ou Novotel et Mercure pour le milieu de gamme, jusqu’a Pullman et MGallery sur le haut de gamme et Sofitel sur le luxe. Avec une segmentation très fine, il est bien armé pour répondre aux attentes toujours plus précises des clients.

Les différents projets du partenariat Accor-Mehri répondent à plusieurs objectifs définis par le SDAT, a savoir atteindre une capacité de 75 000 lits de qualité pour satisfaire la demande de la clientèle nationale et internationale exigeant des produits haut de gamme, et délocaliser l’offre hôtelière qui se concentre actuellement essentiellement dans 6  wilayas. En effet, actuellement, seules Alger, Annaba, Oran, Tlemcen, El Oued, Aïn Temouchent disposent d’une capacité d’accueil de plus de 2000 lits. «Le délai de réalisation de 4 hôtels par an, que nous nous sommes fixé au départ, s’est vite heurté à l’absence de disponibilité immédiate de terrains d’assiette appropriés», a souligné Mehri.
Par conséquent, les délais de réalisation seront incontestablement plus longs que prévu, sans pour autant remettre en cause le programme affiché. Pour l’heure, dira-t-il «nous ouvrons au public un hôtel de type Ibis 3 étoiles à Oran de 150 chambres et un autre à Tlemcen de 125 chambres. Ces deux hôtels s’ajoutent à celui d’Alger que nous avions inauguré en février 2009, auxquels viendront se joindre, dès le mois de septembre prochain, deux autres hôtels à Constantine de type Ibis et Novotel de 288 chambres au total ».

 
Kamel Benelkadi Elwatan

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