Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

jeudi 24 mai 2012

Algerie pratiques de gestion challenges 2012


Pratiques de gestion

Quels challenges pour l’Algérie ?


C’est le thème d’un débat organisé lors des travaux du 11e Symposium international de MDI Algiers Busines School,  portant sur le risque de gouvernance et le management, tenu dimanche dernier à l’hôtel Hilton.
Les avis et interventions des membres du panel “Quels challenges pour l’Algérie”, venus de différentes régions du monde, avec de hauts spécialistes en management, ont été unanimes à dire à l’issue de ce débat  que l’Algérie qui entame une nouvelle orientation de politique économique basée sur l’ouverture vers les marchés extérieurs, ne doit pas négliger ce volet stratégique Il s’agit de  dégager une bonne visibilité et une bonne gestion de ce risque majeur pour le salut de notre  économie et la santé de ses entreprises.
Le champ est vaste et complexe. Mais par où commencer ? Y-a-t-il des priorités et des axes privilégiés ? C’est à ces questions que le panel s’est attelé à répondre succinctement en donnant un éclairage et des propositions pertinentes.

Américanisation ou globalisation ?
Sur le thème de la globalisation, dominée par une américanisation à outrance des concepts et des méthodes, le débat demeure ouvert car il n’est pas spécifique à l’Algérie. Des pays aussi puissants parmi les membres influents de l’Union européenne subissent de  plein fouet la domination américaine en étant non seulement influencés, mais carrément attelés à la charrue nord-américaine, véritable tête pensante en matière de management et de gouvernance.
L’interconnexion croissante des marchés et des économies au niveau mondial favorise l’intégration de concepts juridiques venus d’ailleurs, note le chercheur belge Christophe Collard de EDHEC Business School en observant que la plupart des “transplants juridiques” sont aujourd’hui d’origine nord-américaine.  Assiste-t-on, s’interroge-t-il  à une américanisation du droit des affaires ou plus simplement à la mondialisation du droit lui-même, source d’harmonisation du cadre juridique permettant de s’adapter à un environnement – notamment économique – en constante évolution (et régulièrement en crise).

Retards et défaillances
Ce volet apparaît dans la problématique complexe soulevée par la crise financière internationale récente et de la dette publique. Jos de Neve, expert au  Complexity and Management Institute de Bruxelles a tenté de cerner la difficulté intrinsèque des problèmes posés par la gestion de cette crise de grande ampleur. Loin de n’être qu’une question philosophique ou épistémologique, l’auteur nous démontre à quel point cette notion de complexité des évènements de crise doit être gérée de manière systémique en s’inspirant des théories convergentes de modélisations  qui tiennent compte de la rationalité limitée des individus dans leur approche des problèmes globaux. Une façon d’échapper aux dangers négatifs de l’américanisation de la globalisation des concepts.
C’est dire qu’en matière de gouvernance et de management, l’Algérie qui s’ouvre presqu’entièrement au reste du monde, tant vers les pays occidentaux que les nouvelles puissances de l’Asie et des pays émergents, doit se situer en faisant preuve d’adaptation et d’originalité au risque d’être balayée et broyée par la machine infernale de la globalisation en raison de son économie désordonnée et sans repères. Ceci dans tous les domaines, y compris les domaines prioritaires comme ceux des droits de l’homme et le risque entreprise, le volet sanitaire et alimentaire, le système bancaire et les modes de gestion et de management de nos banques.   

Dégager des priorités
Dans ce contexte, des défaillances et des retards sont constatés avec des effets négatifs probants si rien n’est entrepris pour prévoir les risques, dégager des stratégies et apporter des solutions. Les intervenants ont pris des cas concrets tels le secteur des banques. Pour Kamel Driss de City, il propose que des réformes et même des refontes sont nécessaires en Algérie pour moderniser et faire évoluer les fondements qui régissent les relations entre les conseils d’administration, assez rigides et bureaucratiques, et les conseils de direction désorientés et livrés  à eux-mêmes avec des pouvoirs exorbitants. Dans le domaine des entreprises et sa structure, le professeur Tamin propose la levée des contradictions dichotomiques du système algérien renfermé sur lui-même avec des structures familiales assez  limitées et réticentes à l’ouverture et l’adaptation universelle basée sur le système boursier.
Abordant le volet des normes et de la qualité dans le secteur agroalimentaire, le professeur Hakim Hammoudi, de l’INRA de Paris, a  noté  le retard pris dans cette branche en Algérie notamment au regard de sa valeur ajoutée à l’économie et son importance   stratégique en matière de sécurité alimentaire ainsi que sa vulnérabilité face aux risques sanitaires. La responsabilité est d’ordre public et privé, dit-il, pour régler les problèmes de défaillance par rapport aux normes de qualité et d’incapacité à réformer ce système de protection du consommateur et à l’adapter aux évolutions en proposant l’organisation de filières puissantes de production selon des systèmes de gestion adaptés et sortir des sentiers battus. Il y va de notre survie alimentaire, une fois que nous aurons consommé notre rente pétrolière.

LIBERTE Par : Smaïl BOUDECHICHE 
S. B

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