Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

jeudi 22 septembre 2011

Algerie bonne gouvernance et valorisation du savoir

Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert international en management stratégique
Certains journalistes de la presse publique et indépendante m'ont demandé mon avis sur les résultats de la tripartie du 28 mai 2O11 et son impact sur l'entreprisse algérienne. Ma réponse et que  certaines  décisions prises sont certes louables, mais  n'auront  un effet positif sur économie algérienne qu'à cinq conditions dialectiquement liées.
Il faut être réaliste, les pratiques sociales contredisant  à la fois la phraséologie politique pompeuse et les discours démagogiques qui ne portent plus, les Algériens exigeant, surtout après certaines récentes  révélations internationales d'accusation sorties de capitaux et de corruption, au plus haut niveau, de leurs dirigeants. Intox ou vérité, un démenti s'impose en urgence si l'on veut attirer les investissements porteurs. La bonne gouvernance (la moralité des dirigeants) et la valorisation des compétences  conditionnant la mobilisation de la population  et notamment  de la jeunesse sont les  conditions sine qua non du développement durable en cette ère de mondialisation.

1. Première condition, la prise en compte du cadre concurrentiel mondial n'oubliant jamais que l'Algérie évolue au sein d'une économie ouverte (coût et qualité) et que les entreprises algériennes publiques  et privées sont caractérisées par la faiblesse de leur management stratégique. Celle-ci est plus importante au niveau du secteur privé dominé par les entreprises familiales à plus de 8O%, et dans les entreprises publiques avec des interférences du politique sans contrat précis en matière
d'efficience pourtant prévu par la loi sur l'autonomie des entreprises publiques.

2.Deuxième condition, la levée des contraintes de l'environnement interne, la bureaucratie qui  freine tout investissement porteur à plus de 5O%, la léthargie du système financier, expliquant que les réformes  souvent annoncées sont différées, le foncier non résolu à ce jour devant être accompagné de toutes les utilités (VRD) et du système socio-éducatif souvent inadapté.

3. Troisième condition, le problème de la sphère informelle, produit de la bureaucratie, contrôlant  4O%  de la masse monétaire en circulation, 65%  des segments  utiles, dont  les filières  fruits et légumes, viandes rouges et blanches, poisson  et à travers l'importation de textiles et chaussures. Il  existe des relations dialectiques  entre la logique rentière  (98%  des exportations provenant  des hydrocarbures  et important 75%  des besoins  des entreprises  et des ménages) et  la sphère informelle , uneconcurrence déloyale  vis-à-vis des producteurs  de richesses entretenant des relations  diffuses avec certains importateurs extérieurs, expliquant la faiblesse des entrepreneurs tant étrangers que nationaux  investissant à long terme et ce, malgré une dévaluation du dinar qui aurait dû dynamiser les exportations  hors hydrocarbures. Cette situation explique également  la dominance  du cash et la corruption qui  se socialise. Aussi, les indicateurs officiels  du taux de croissance et du taux de chômage sont largement biaisés, tout étant irrigués par les hydrocarbures avec  la dominance  des  emplois temporaires rentes fictifs, sans compter les sureffectifs dans les
administrations  et les entreprises publiques.

4. Quatrième condition, les mesures annoncées comme la préférence nationale  de 25%, la bonification des taux d'intérêts autant que les subventions (compression artificielle  de l'inflation)  ne peuvent être que  transitoires, une nation ne distribuant que ce qu'elle a préalablement produit si elle veut éviter la dérive, pouvant assisterà une redistribution de rente à l'ensemble des couches  de la société sans contreparties productives, et  que voilent transitoirement les réserves de change non pas dues au génie  et à la gouvernance internemais aux hydrocarbures qui vont à l'épuisement entre 16-25  ans en termes  de rentabilité  financière  et  compte tenu des nouvelles mutations énergétiques mondiales. L'important déficit budgétaire prévu par la loi de finances complémentaire 2011,  plus de 33% du PIB (plusde  55 milliards de dollars) correspondant  à un cours  du pétrole de 12O dollars minimum est insoutenable à moyen terme. Avec 2OO milliards de dépenses publiques entre 2OO4/2OO9  (aucun  bilan à ce jour) et 286 programmés, dont  136  de restes à réaliser des programmes  de 2OO4/2OO9, le taux de croissance officiel  a été en moyenne de 3%, alors qu'il aurait dû dépasser les 10% montrant une mauvaise allocation des ressources financières. A cette tendance lourde,  il ya le  risque  de l'épuisement du fonds  de régulation (évalué à 4 800 milliards de dinars au 1er janvier 2O11- un dollar équivalant à environ 75 dinars au cours officiel)  et  d'une spirale inflationniste conduisant à  fois à la concentration du revenu national  au profit d'une minorité rentière et à la détérioration du pouvoir d'achat  de la majorité  avec des tensions sociales de plus en plus aiguës.

5.La cinquième condition qui constitue la synthèse à  avoir l'urgence  d'une cohérence  et visibilité dans la marche  de  la réforme globale liant Etat de droit, démocratie  et  réformes économiques, en fait  la refondation  de l'Etat algérien pour une société plus participative  et citoyenne  qui permettra l'épanouissement  de l'entreprise  algérienne et préparer  le défi de demain l'après-hydrocarbures  pour une population qui passera  de 36,3 millions en 2O11  à plus de 5O millions  dans 2O/25 ans sans
hydrocarbures.

A.M.

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