Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

dimanche 26 février 2012

Algerie secteur de la pêche 2012


Algérie – Le secteur de la pêche cumule les contre-performancesAprès plus de dix années de réformes, le secteur de la pêche en Algérie n’arrive toujours pas à garantir le minimum prescrit par la FAO en matière de consommation annuelle de poissons par habitant. Les 8 à 10 kg/hab/an promis relèvent du rêve, car le secteur, qui n’arrive pas à se moderniser, prend de l’eau de toutes parts, même si les résultats des prises en 2011 sont en hausse de 10% par rapport à 2010.


Les captures de poissons restent faibles en Algérie, et les méthodes de pêche y sont encore artisanales. La production halieutique enregistrée en 2011 est de l’ordre de 104.000 tonnes. Même si elle est en hausse de 10% par rapport à celle de 2010, selon le bilan du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, elle reste insuffisante. En tout cas bien en deçà des prévisions et des niveaux de 170.000 tonnes atteint au milieu des années 2000. Selon les chiffres du département de Abdellah Khanafou, la production des petits pélagiques (sardine, anchois,...) a augmenté de 8.600 tonnes en 2011 soit de 12% par rapport à 2010). Par contre, celle des grands pélagiques, comme le thon et l'espadon, a enregistré une chute vertigineuse de 34,77%, passant de 1.304 tonnes en 2010 à 851 tonnes en 2011. Rappelons que la pêche au thon a été au centre d'un scandale en 2010 où l'Algérie s'était vue retirée son quota par la Commission Internationale pour la Conservation des Thons Atlantique (ICCAT), pour n’avoir pas atteint son quota de pêche officiel attribué par cette Commission.

Objectifs non atteints

De l'aveu même du ministre, la pêche en Algérie, qui n'a jamais été tournée vers l’exportation ni vers l’autosuffisance, reste modeste, artisanale et peu orientée vers une modernisation ni de la flottille ni des méthodes de captures. L’Algérie est le pays du Maghreb où le secteur halieutique affiche les plus faibles performances. Autant dire que, comparativement au Maroc et à la Tunisie, mais aussi à la Mauritanie où la pêche est un secteur industriel très actif, la production halieutique algérienne reste très en deçà des standards internationaux. En moyenne, ce sont entre 100.000 et 110.000 tonnes pêchées chaque année sur un potentiel accessible estimé à 220.000 tonnes. Mais, cela ne suffit pas pour répondre aux objectifs tracés par l’Etat, qui veut que l’algérien consomme en moyenne entre 8 à 10 kg de poisson par an. En réalité, seulement 25% des ressources halieutiques maritimes sont exploitées, selon un bilan du syndicat national des marins-pêcheurs. L’Algérie n’exporte que de très faibles quantités de crustacés, à hauteur d’un million de dollars par an. Pour développer la filière, l’Etat a mis en place en 2000 un programme intégré pour améliorer la production halieutique et la porter à 274.000 tonnes à l’horizon de 2020. Ce programme, intitulé "Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture", devait permettre de relancer le secteur. Mais, douze ans après, il s’avère que la situation de la pêche n’a pas été améliorée, malgré les investissements consentis.

Des politiques, pour quel résultats ?

« Le développement du secteur doit passer automatiquement par la modernisation de la profession, qui est un acteur économique très important », a récemment le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. En fait, de la « modernisation de la profession » de pêcheur il en est question depuis quelques années déjà. Mais les résultats sont les mêmes. Selon M. Khanafou, « le secteur a initié, dans ce cadre, un projet de coopération technique avec la FAO pour la création d’un observatoire social et économique de la pêche » et l’administration a reçu des « instructions fermes » pour prendre en charge les difficultés des professionnels. Déjà, près de 5 000 marins-pêcheurs ont été indemnisés pendant la période du repos biologique. En outre, quelque 450 projets de fermes aquacoles figurent dans l’agenda du secteur. Mais, cela permettra-t-il pour autant de relancer la pêche, et rendre le poisson à la portée d’une majorité d’algériens ?Après plus de dix années de réformes, le secteur de la pêche en Algérie n’arrive toujours pas à garantir le minimum prescrit par la FAO en matière de consommation annuelle de poissons par habitant. Les 8 à 10 kg/hab/an promis relèvent du rêve, car le secteur, qui n’arrive pas à se moderniser, prend de l’eau de toutes parts, même si les résultats des prises en 2011 sont en hausse de 10% par rapport à 2010.


Les captures de poissons restent faibles en Algérie, et les méthodes de pêche y sont encore artisanales. La production halieutique enregistrée en 2011 est de l’ordre de 104.000 tonnes. Même si elle est en hausse de 10% par rapport à celle de 2010, selon le bilan du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, elle reste insuffisante. En tout cas bien en deçà des prévisions et des niveaux de 170.000 tonnes atteint au milieu des années 2000. Selon les chiffres du département de Abdellah Khanafou, la production des petits pélagiques (sardine, anchois,...) a augmenté de 8.600 tonnes en 2011 soit de 12% par rapport à 2010). Par contre, celle des grands pélagiques, comme le thon et l'espadon, a enregistré une chute vertigineuse de 34,77%, passant de 1.304 tonnes en 2010 à 851 tonnes en 2011. Rappelons que la pêche au thon a été au centre d'un scandale en 2010 où l'Algérie s'était vue retirée son quota par la Commission Internationale pour la Conservation des Thons Atlantique (ICCAT), pour n’avoir pas atteint son quota de pêche officiel attribué par cette Commission.

Objectifs non atteints

De l'aveu même du ministre, la pêche en Algérie, qui n'a jamais été tournée vers l’exportation ni vers l’autosuffisance, reste modeste, artisanale et peu orientée vers une modernisation ni de la flottille ni des méthodes de captures. L’Algérie est le pays du Maghreb où le secteur halieutique affiche les plus faibles performances. Autant dire que, comparativement au Maroc et à la Tunisie, mais aussi à la Mauritanie où la pêche est un secteur industriel très actif, la production halieutique algérienne reste très en deçà des standards internationaux. En moyenne, ce sont entre 100.000 et 110.000 tonnes pêchées chaque année sur un potentiel accessible estimé à 220.000 tonnes. Mais, cela ne suffit pas pour répondre aux objectifs tracés par l’Etat, qui veut que l’algérien consomme en moyenne entre 8 à 10 kg de poisson par an. En réalité, seulement 25% des ressources halieutiques maritimes sont exploitées, selon un bilan du syndicat national des marins-pêcheurs. L’Algérie n’exporte que de très faibles quantités de crustacés, à hauteur d’un million de dollars par an. Pour développer la filière, l’Etat a mis en place en 2000 un programme intégré pour améliorer la production halieutique et la porter à 274.000 tonnes à l’horizon de 2020. Ce programme, intitulé "Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture", devait permettre de relancer le secteur. Mais, douze ans après, il s’avère que la situation de la pêche n’a pas été améliorée, malgré les investissements consentis.

Des politiques, pour quel résultats ?

« Le développement du secteur doit passer automatiquement par la modernisation de la profession, qui est un acteur économique très important », a récemment le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. En fait, de la « modernisation de la profession » de pêcheur il en est question depuis quelques années déjà. Mais les résultats sont les mêmes. Selon M. Khanafou, « le secteur a initié, dans ce cadre, un projet de coopération technique avec la FAO pour la création d’un observatoire social et économique de la pêche » et l’administration a reçu des « instructions fermes » pour prendre en charge les difficultés des professionnels. Déjà, près de 5 000 marins-pêcheurs ont été indemnisés pendant la période du repos biologique. En outre, quelque 450 projets de fermes aquacoles figurent dans l’agenda du secteur. Mais, cela permettra-t-il pour autant de relancer la pêche, et rendre le poisson à la portée d’une majorité d’algériens ? MAGHREB EMERGENT ÉCRIT PAR BOUALEM ALAMI
 

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