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Le Groupement des professionnels des énergies renouvelables exige le recours aux compétences nationales
Lundi 26 août 2013
Sid-Ali Mokhfi est le président Groupement des industriels et des professionnels des énergies renouvelables (Giper), une association regroupant les professionnels de l’industrie du photovoltaïque, qui avait tenu son assemblée constitutive en novembre 2011, à Alger.
Cette association professionnelle a pour objectif de constituer "une force de proposition pouvant orienter les pouvoirs publics dans leurs décisions relatives à la mise en œuvre de l’ambitieux Programme national des énergies renouvelables (PNR)".
Pour M. Mokhfi, ce regroupement permettra également de soulever les problèmes qui entravent le développement des énergies du futur. Les entreprises privées qui participent aux appels d’offres relatifs aux projets des énergies propres constatent des lenteurs dans le traitement de leurs dossiers, pourtant conformes aux cahiers des charges.
L’association ambitionne aussi de défendre l’éthique dans le secteur et met en garde contre le recours systématique aux étrangers "alors que la compétence existe en Algérie". L’idée de la création de Giper, qui regroupe déjà une centaine d’opérateurs ainsi que des chercheurs et des scientifiques, a été la lancée lors d’une table ronde sur le développement des énergies renouvelables, organisée en septembre 2011, au siège du journal électronique Algeria-Invest à Alger.
Vous êtes le président du Giper, ou Groupement des industriels et des professionnels des énergies renouvelables. Quelles sont les missions de cette organisation non gouvernementale ?
Je peux dire d’emblée que le Giper n’est pas exclusivement dédié aux patrons, aux industriels. C’est une association qui prend en charge, certes, le secteur des industries des ENR, mais elle reste un petit peu différente des autres organisations patronales. Je crois que nous sommes l’une des rares unions professionnelles d’Algérie, voire de la région du Maghreb et même en Afrique, à prendre en charge les ENR. Ceci étant dit, nous avons l’ambition, somme toute légitime, de contribuer au développement de la production industrielle locale et tout ce qui touche de près ou de loin les énergies renouvelables. Nous estimons que nous avons un rôle important à jouer pour booster ce créneau de l’économie du pays.
Quelle est la composante de l’organisation que vous présidez ?
Le Giper est composé de chefs d entreprises installateurs et producteurs de tout type de procèdes énergétiques, de chercheurs, d’universitaires, d’experts en économie, de juristes. En somme, tout profil en rapport avec les ENR a sa place au Giper. Je peux vous dire qu’il y a même des journalistes spécialisés dans l’économie verte au sein de notre organisation. Nous voulons ratisser large afin de doter notre organisation de compétences et de savoir-faire.
Vous devriez certainement avoir un programme d’actions. Voulez-vous nous énumérez dans ce sens les axes principaux ?
Nous avons défini un programme d’actions qui comporte plusieurs axes principaux. En premier lieu le volet communication et tout ce qui en découle comme la valorisation de l’information économique, l’expertise de la filière en Algérie ; la mise en place d’une veille éthique et déontologie… Par ailleurs, nous dotons nos instances de plusieurs structures thématiques qui sont en rapport avec le savoir et la connaissance. Autrement dit, nous travaillons beaucoup sur le volet des ressources humaines, la formation, l’accroissement des compétences, le développement commercial, c’est-à-dire la compétitivité des entreprises, ou encore la mise en place d’actions multiples sur les métiers et le savoir-faire liés aux ENR. Outre la défense des intérêts moraux et matériels de la filière, et bien sûr un statut d’interlocuteur des pouvoirs publics, notre but en somme est de contribuer à diffuser une culture générale en matière d’énergies renouvelables au sein de toutes les entreprises, publiques et privées.
Quelles sont les actions que vous avez menées à ce jour ?
Nous avons organisé plusieurs rencontres et réunions d’information et de sensibilisation sur des thématiques à caractère technique, réglementaire, organisationnel etc. Il s’agit en fait de préparer un tableau de bord visant à mettre la filière sur les rails. Notre ambition est de nous greffer au programme national des ENR que les pouvoirs publics ont mis en branle en 2011, (Programme ENR 2011-2030), et ce, en accompagnant bien sûr, les grandes entreprises d’Etat à qui on a confié les commandes du programme. Nous avons un programme très intéressant pour l’économie de notre pays à soumettre aux institutions et ministères. Ceci dit, nous avons énormément travaillé pour mettre en place un dispositif de veille technologique et réglementaire, dans le secteur des ENR bien entendu. Et avons aussi préparé et travaillé sur le volet de la formation professionnelle, car avons constaté un déficit flagrant et sans précédent en Algérie, dans le domaine de la plomberie, le chauffage, la charpenterie etc. Ce sont des métiers absolument incontournables dans le secteur des ENR. Nous nous devons de les réhabiliter au risque de voir notre Programme 2011-2030 échoué car il serait impossible d’importer encore de la main-d’œuvre d’exécution.
Le Giper est depuis plus de deux ans en attente d’agrément. S’agit-il d’un blocage d’ordre bureaucratique ?
Actuellement, notre association subit des problèmes d’ordre administratif. Nous avons déposé notre demande d’agrément il y a plus d’une année, au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. En vain. Les services de cette institution nous ont signifié qu’ils avaient perdu certains documents. Je ne crois pas qu’il y ait une volonté délibérée de refuser l’agrément au Giper, mais cette situation de blocage bureaucratique nous empêche d’avancer. Malgré cela, nous ne chômons pas. Nous activons sur le terrain tout en respectant les lois en vigueur. J’estime que nous sommes en adéquation avec les orientations du gouvernement en ce qui concerne le développement des ENR en particulier, et du développement économique global en Algérie. Notre but est de contribuer au développement de l’Algérie, dans la mesure où le pays dispose de capacités réelles en matière de production, de gestion et de modernisation du secteur des énergies renouvelables.
Les entreprises adhérentes au Giper ont-elles la compétence pour s’incruster au Programme national des ENR 2011-2030 ?
Absolument. Au Giper nous sommes près d’une centaine de PMI-PME résolues à se placer sur le marché. Ce sont des entreprises qui n’ont rien à envier à beaucoup d’entreprises étrangères que certains veulent présenter comme indispensables pour entamer des chantiers en Algérie. Non c’est faux. Nous avons de la compétence dans pas mal de créneaux y compris dans la production industrielle (Panneaux photovoltaïques, composants électriques, verrerie. etc.). Nous estimons être éligibles dans la stratégie de développement globale des ENR voulue par l’Etat et souhaitons accéder au rang de ceux qui œuvrent réellement à développer notre pays et à le préserver.
Les portes du Giper sont-elles toujours ouvertes pour les autres PME en rapport avec les ENR ?
Bien entendu. Notre objectif est de faire adhérer toutes les entreprises privées qui activent dans le domaine. Cela ne fera que renforcer notre position sur le plan des décisions au niveau des ministères et institutions publiques. Nous avons les capacités pour la conception et la fabrication de produits innovants, économiquement attractifs et pouvant représenter des solutions durables à la problématique énergétique, et ce, sur tout le territoire national. En favorisant la fabrication du panneau, de la batterie stationnaire, de l’onduleur, et en permettant un développement tous azimuts de la formation, nous aurons à ce moment atteint les normes requises pour faire démarrer réellement l’industrie des ENR. Au Giper nous avons des propositions à faire dans ce sens là. Ce n’est que bénéfique pour notre économie nationale.
Pensez-vous que les PME algériennes ont la capacité de réaliser des centrales solaires de 20 à 50 MW comme il est prévu dans les cahiers de charges du programme national ?
Je vous dirais que certaines ont effectivement la capacité de réaliser des centrales de ce volume. Et si d’autres seraient incapables de les faire, il reste que le problème financier se pose avec acuité. Il ne faut pas oublier que des centrales de ce type nécessitent un gros financement que seules les banques peuvent supporter. C’est un problème de fonds. Le programme actuel préconise des centrales solaires dans certaines wilayas du pays ayant une puissance de 20 à 50 mégawatt. Quelle est donc l’entreprise privée en Algérie qui possède les moyens financiers pour réaliser une centrale de 20 méga, sachant que le coût prix d’une centrale solaire de ce type est de 160 millions de DA (16 milliards de centimes), et que le nombre de panneaux solaires pour 1 seul méga est de 4000 unités de 250 w ?! En un mot, les PME algériennes ont la compétence mais manquent de fonds faute d’un secteur bancaire fiable, alors que Sonelgaz, à qui on a confié le programme possède les fonds mais dont les compétences dans les ENR sont quasi inexistantes.
Et la solution ?
Elle très simple. Il suffit juste d’apporter les correctifs salutaires dans les cahiers de charges en renforçant le rôle du privé national dans un le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, et à la clé l’avantage de réaliser des merveilles entre opérateurs nationaux. Dans les appels d’offres, on a l’impression que seuls les étrangers sont concernés. Les opérateurs privés sont victimes d’ostracisme flagrant. Le programme des ENR est une bénédiction pour le pays qui veut se doter d’une infrastructure énergétique de 22 000 mégawatt d’ici à 2030. Si on confie 10 000 mégawatt, c’est-à-dire la moitié de la production totale en énergie solaire, cela équivaut à produire 400 millions de panneaux solaires en Algérie. Vous vous rendez compte de l’impact qu’il y aura sur la création d’emploi et à la plus-value industrielle ? Cela se réalisera Inchallah mais à la seule condition : Que les autorités décident de nous sortir de cette spirale d’autodestruction qu’est l’importation. Ce serait une folie que de recourir à des étrangers pour nous fourguer des panneaux solaires de piètre qualité. Ce serait une folie que d’aller acheter ailleurs ces produits.
M. Mokhfi vous êtes aussi chef d’une entreprise censée réaliser en 2012, la première usine photovoltaïque privée en Algérie. Qu’en est-il de ce projet ?
Le projet accuse malheureusement un immense retard pour des raisons financières. Ceci dit, notre usine devrait voir le jour Inchallah dès que notre dossier de financement aura reçu l’accord d’une banque étatique à laquelle nous avons soumis le projet. Toujours est-il que nous sommes optimistes quant à l’attention réservée par les pouvoirs pour cette usine. Nous comptons recevoir une réponse dans quelques semaines.
Propos recueillis par Sid Ahmed Sahnoun, Le Chiffre d’Affaire
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