Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

lundi 26 mars 2012

Algérie bassins solaires 2012


Portail Algérien des ÉNERGIES RENOUVELABLES 

 L’Algérie bien placée pour développer des bassins solaires

Lundi 26 mars 2012
Selon Fawzi Fardeheb, chercheur algérien en architecture et construction (Sustainable Architecture, Green Buildings) , installé à Los Angeles, aux Etats Unis depuis plus de 30 ans, la sévérité des problèmes doit amener l’Algérie, même si le pays est producteur de pétrole, à se tourner vers les énergies renouvelables pour tenter de diversifier son approvisionnement énergétique,
C’est ce qu’il a déclaré en substance à notre quotidien, en marge du forum sur "le rôle de la diaspora algérienne établie aux Etats-Unis dans le développement économique en Algérie", organisé à Alger les 20 et 21 mars dernier.
Dans une contribution intitulée "Energies renouvelables et architecture en Algérie : un lien indispensable pour le Futur", ce chercheur qui a réalisé sa thèse d’architecture en Algérie, sur un village solaire de Biskra, durant les années 80, a souligné que ces formes d’énergies comprennent l’énergie solaire thermique et photovoltaïque, des stations hydro-électriques et éoliennes pour l’approvisionnement en électricité, le pompage de l’eau et d’autres applications agricoles par le séchage solaire ; la conversion de micro-organismes de plantes pour biomasse pour en extraire des produits énergétiques tels que le méthanol et l’éthanol ; le chauffage et le rafraîchissement des habitations par des procédés naturels.
Ces technologies énergétiques sont, dit-il, suffisamment développées pour pouvoir être adoptées en Algérie pour la seule raison que ce pays se trouve entre le 35 degré sud parallèles dans la zone ensoleillée.
Chacune de ces technologies, comme la cuisinière solaire, l’eau chaude sanitaire, le séchage solaire, désalinisation solaire et bassins solaires, a été utilisée avec succès dans plusieurs pays en voie de développement et certains pays arabes. "Et l’Algérie est bien placée géographiquement pour développer des bassins solaires" fait-il remarquer. Mais elles n’ont jamais été testées à une aussi grande échelle, a-t-il précisé.
A long terme, des villes nouvelles peuvent être créées, a-t-il ajouté, dans le désert pour absorber les quelques millions d’habitants qui surpeuplent les villes, quand on sait que seulement 10% du territoire est actuellement occupé.
"Du fait que le prix de l’électrification est très élevé et qu’une petite partie de la population est connectée au réseau électrique national, l’utilisation des énergies renouvelables permettrait de pourvoir aux besoins énergétiques de ces communautés" a-t-il indiqué.
M Fawzi Fardeheb poursuit dans son analyse que durant les dernières décennies, le planning de communautés dans notre pays et dans d’autres pays arabes a toujours consisté en "un transfert de plans venus des pays industrialisés" avec de larges boulevards, des villes axées sur la circulation de véhicules avec des bâtiments hors d’échelle, dépendant tous d’une technologie moderne utilisant l’air conditionné, le béton, le verre et l’acier.
Les villes traditionnelles des pays arabes constituent, selon lui, un exemple valable d’aménagement du territoire et de l’adaptation à l’environnement géographique et au climat.
"Ces exemples pourraient se traduire directement par des principes fondamentaux de création de nouvelles communautés.
Il faut espérer que les architectes et les urbanistes des pays arabes ne négligent pas les facteurs religieux, culturels, économiques et sociaux qui ont contribué à établir ces anciennes villes pour leur permettre de devenir aussi prestigieuses qu’elles l’étaient il y a 200 ou 300 ans" recommande-t-il dans sa communication d’analyse et de recherche.
Ainsi, poursuit-il, à l’échelle urbaine, il faut viser un objectif majeur : l’adaptation aux conditions climatiques locales.
"Ceci s’accomplit par la création d’une structure urbaine compacte, une orientation conçue pour maximiser l’ensoleillement en hiver et s’en protéger en été ; des avenues ombragées et l’introduction de végétation autour de la ville pour la protection contre les vents de sable" explique-t-il le procédé.
La ville comportera, affirme l’expert, des maisons à un, deux, ou trois niveaux maximum ; la distance accessible à pied "ne sera pas supérieure à un kilomètre pour décourager l’utilisation de la voiture".
Le nombre de bâtiments et services devra répondre aux besoins de la communauté.
Néanmoins les besoins de base incluent un hôpital, un marché, une école d’enseignement primaire et secondaire, une mosquée, des bains publics, un centre culturel, des bâtiments administratifs nécessaires, des terrains de sport et des jardins publics. "Il faut éviter des avenues en ligne droite."
L’aménagement des espaces verts doit commencer de préférence au début de la phase de construction, pour que la végétation puisse jouer son rôle de régulateur thermique dés que les maisons sont occupées." Selon son analyse, le style architectural doit s’inspirer donc des habitations traditionnelles à patio, répondant à deux besoins majeurs : l’un se rapporte à l’adaptation complète au climat local et l’autre au respect total de la vie privée des habitants.
"Leur densité devra être telle que ces habitations se protégeront mutuellement du soleil, de la poussière, des vents chauds et de l’éblouissement solaire.
Ces groupements permettront ainsi une atmosphère intime et une échelle humaine indispensable à ces sociétés dans lesquelles les contacts sociaux sont si importants" recommande-t-il pour éviter les vastes espaces ouverts pour des raisons, dit-il, climatiques et pour minimiser l’usage de la voiture.
Fawzi Fardeheb recommande, dans le cas algérien, de développement des énergies renouvelables, la prise en considération de certains paramètres comme l’inventaire des besoins énergétiques et l’évaluation de la quantité d’énergie nécessaire à chaque activité et la fourniture de données nécessaires sur les sources et usages de ces énergies.
L’expert algérien a également souligné l’intérêt pour les responsables de connaître les capacités de chaque technique utilisée (ressources matérielle et humaine) et la mise en place de système d’information et mécanismes pour une connaissance optimale de l’utilisation des énergies renouvelables.
Meziane Atmani, Le Maghreb

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