Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

mardi 13 mars 2012

NEW YORK NATIONS UNIES politiques du monde arabe en débat 2012


Conseil de sécurité : les bouleversements
 politiques du monde arabe en débat
NEW YORK (NATIONS UNIES) - Le Conseil de sécurité a tenu lundi une réunion consacrée aux bouleversements politiques qui ont secoué nombre de pays arabes, où la crise syrienne a prédominé les débats entre les membres de cet organe de décision de l’ONU.
Dans son intervention, le ministre russe des Affaires étrangères, M. Serguei Lavrov, a indiqué que si son pays suit avec intérêt les processus démocratiques en Egypte, en Tunisie et en Libye, il considère, par ailleurs, que ’’l’ingérence extérieure qui utilise des forces militaires ne fait qu’augmenter la menace de prolifération illicite d’armes et, de ce fait, met en danger la stabilité de la région’’.
’’Nous devons tirer des conclusions de la situation en Syrie’’, a-t-il ajouté, expliquant que certaines mesures, comme l’imposition de sanctions unilatérales, qui génèrent des difficultés économiques et des tensions sociales, risquent de continuer à propager le conflit au lieu de promouvoir le dialogue.
Tout en soulignant que les autorités syriennes portent une ’’énorme part de responsabilité’’ dans la situation actuelle, il a, cependant, affirmé que ces autorités sont désormais confrontées, non pas à des personnes non armées, mais aux ’’forces libres syriennes’’ et à des groupes extrémistes comme Al-Qaida qui ont récemment commis ’’de graves crimes terroristes’’.
’’Si nous voulons sincèrement mettre un terme à la violence, il ne faut pas discuter pour savoir qui est le premier responsable, mais plutôt chercher à suivre des approches réalistes’’, a recommandé le ministre russe.
Il a énoncé cinq principes à suivre dans ce cadre : faire cesser la violence de toute origine, établir des mécanismes de contrôle impartial, éviter toute ingérence extérieure, établir un accès humanitaire sans entrave à tous les Syriens et fournir un appui clair à la mission de M. Kofi Annan pour lancer un dialogue politique.
’’Nous sommes prêts à accepter la résolution du Conseil comme elle avait été préparée, mais malheureusement pas celle qui avait été soumise au vote’’, a-t-il fait valoir. Le chef de la diplomatie russe a ensuite appelé à ne pas prendre le ’’Printemps arabe’’ comme prétexte pour affaiblir l’attention portée sur la question palestinienne.
Il a estimé que le potentiel de conflit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord resterait élevé tant qu’on ne parviendrait pas à un règlement global. Pour sa part, la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a déclaré que tous les mouvements démocratiques dans les pays arabes répondaient aux aspirations des populations pour leurs droits.
’’Nous savons que ces révolutions ne sont pas les nôtres mais, en tant que communauté internationale, nous disposons des ressources et des capacités de soutien à ces changements pacifiques’’, a-t-elle ajouté.
Concernant la Libye, Mme Clinton a assuré de sa détermination à continuer de soutenir le gouvernement, notamment face aux dangers liés à l’extrémisme et à la persistance de groupes armés dans le pays. ’’Le succès de la Libye ne sera pas illustré par la mort d’un dictateur mais bien par le succès de la transition vers une société démocratique et pacifique’’, a-t-elle souligné.
Mme Clinton a ensuite déploré que le Conseil de sécurité ne soit pas parvenu à condamner la violence en Syrie, estimant que le respect de la souveraineté ne devait pas se traduire par le silence
De son côté, le représentant de la Chine à l’ONU, M. Li Baodong, a estimé que l’évolution de la situation au Moyen-Orient avait des incidences majeures sur l’économie mondiale, dont le relèvement sera difficile sans la stabilité de la région, ainsi que sur la paix dans le monde.
’’Les raisons des troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont multiples, et appellent à une vision intégrée de la part de la communauté internationale’’, a-t-il soutenu.
’’Les souhaits et les exigences des populations de ces pays doivent être respectés’’, selon lui, rappelant que la responsabilité première de la situation au Moyen-Orient ’’incombe aux populations de ces pays, qui doivent régler leurs différends par des moyens pacifiques’’.
Le représentant chinois a également appelé au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays de la région, se disant opposé à toute intervention militaire extérieure et estimant que les sanctions ou la menace de sanctions ne permettaient pas de créer les conditions propices au règlement des différends.
En outre, ’’aucune partie ne peut interpréter une résolution du Conseil de sécurité de manière partielle et sélective’’, a-t-il insisté, refusant toute ingérence dans les affaires extérieures ’’sous des prétextes humanitaires’’.
Concernant la Syrie, il a indiqué que la situation est ’’très complexe’’ et qu’elle ne pourra pas être réglée rapidement, tout assurant que la Chine n’appuyait pas une partie plus que l’autre dans le pays et était prête à assumer ses responsabilités pour parvenir à un règlement politique rapide de la situation.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, ’’la Chine appuie la création d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967’’. Le représentant de l’Inde, M. Hardeep Singh Puri, a, pour sa part, plaidé pour le respect des principes de souveraineté nationale, d’indépendance politique et d’intégrité territoriale, et a appelé aussi à éviter toute action basée sur une interprétation sélective ou partielle du mandat des Nations Unies.
En outre, il a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution du problème israélo-arabe, dont le problème israélo-palestinien : ’’Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser ce problème se figer en raison de la préoccupation internationale sur d’autres développements dans la région’’, a-t-il insisté.APS

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