Le premier Forum de partenariat Maroc-Algérie réunissant des représentants des secteurs privés des deux pays s’est tenu jeudi à Casablanca avec comme objectif de créer les synergies nécessaires à un développement économiques fructueux et un accroissement du volume des échanges entre les deux pays.
Initié par l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), ce forum d’une journée avait inscrit à son ordre du jour deux panels : « Vers le développement du partenariat économique et commercial entre le Maroc et l’Algérie » et « Comment tirer profit des opportunités et des complémentarités existantes entre les économies algérienne et marocaine ».
Ouvert par le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Abdelkader Amara, le forum a vu notamment la participation du côté algérien de Boualem M’rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Mohand Said Nait-Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Ali Bey Nasri, président de l’association nationale des exportateurs algériens (Anexal) et du côté marocain de Mohamed Tazi, président de l’Asmex, Driss Houat, président de la Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et des services et Youssef Rouissi, directeur de la Banque de financement à Attijariwafa Bank.
Des obstacles aux échanges commerciaux
Cette rencontre a été marquée par plusieurs interventions allant dans le sens de la dynamisation de la coopération bilatérale à travers un partenariat plus large et complémentaire dans l’intérêt des deux peuples et des deux pays. Dans son intervention, Boualem M’Rakach, président de la CAP a estimé que ce forum doit permettre « l’instauration d’un échange approprié » pour « réaliser des objectifs communs au regard de la conjoncture dans son ensemble ».
« C’est une approche collective que nous sommes appelés à mettre en place », a-t-il dit, estimant qu’il faut « mettre en exergue les importantes potentialités » que recèlent les deux parties « en rapport au constat de faiblesse des échanges bilatéraux ou régionaux enregistrés jusqu’à ce jour ».
Quant à Ali Bey Nasri, président de l’Anexal, il a fait un exposé chiffré sur les échanges entre les deux pays et des blocages qui empêchent les exportations algériennes vers le Maroc. Il a notamment indiqué que les exportations algériennes ont des difficultés à cause des barrières non tarifaires imposées par la partie marocaine en particulier l’instauration de droits de douane très élevés et le refus de la franchise douanière.
M. Nasri a ainsi appelé à la signature d’une convention tarifaire bilatérale et à la normalisation des normes et réglementations à savoir des accords de reconnaissances.
« Il faut adopter des règles d’origine identiques pour profiter des opportunités offertes par l’Union européennes (UE) qui permettent le cumul de l’origine », a-t-il déclaré avant d’appeler à une « synergie des deux pays pour faire jouer les avantages comparatifs pour une meilleure attractivité afin de mettre en œuvre les recommandations de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en matière économique ».
Ne pas faire du dossier du Sahara occidental un obstacle
De son côté, Mohand Said Nait-Abdelaziz, président du CNPA a déclaré qu’il est urgent d’opter pour une « approche critique des relations » entre les deux pays, de se « remettre en cause », de s’interpeller et de « dissocier les aspects positifs des aspects négatifs qui empoisonnent les relations », à savoir le dossier « ouvert depuis fort longtemps, celui du Sahara occidental ».
Il a ainsi réaffirmé que ce dossier « qui existait déjà lors du projet de l’union maghrébine en 1989 ne devrait pas entraver l’élaboration de projet unitaire, dès lors qu’il est désormais du ressort de l’ONU dont l’Algérie respecte les résolutions ».
M. Nait-Abdelaziz a conclu son intervention en notant que « vis-à-vis des relations bilatérales entre nos deux pays en particulier et celles du Maghreb en général nous ne pouvons que nous sentir interpellés par le retard pris et par l’état de léthargie dans lequel se trouve plongée l’édification du grand Maghreb ».
Intervenant à l’ouverture du Forum, le ministre marocain de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Amara a estimé que « s’il appartient aux responsables politiques d’ouvrir la voie par accords et autres conventions, il est du ressort des opérateurs économiques de trouver les moyens de consolider les relations partenariales et les échanges commerciaux et de leur donner un nouvel essor ».
Pour sa part, le président de l’Asmex, Mohamed Tazi a noté que l’intégration, qui a prouvé qu’elle est un support au développement et à la création de richesse, tardait à venir au Maghreb avant de relever que « les échanges restaient peu significatifs et peu diversifiés et les complémentarités existantes ne sont pas exploitées en soulignant que le commerce inter-maghrébin ne représente que 2 à 4 % des échanges globaux ».ÉCRIT PAR ALGÉRIE PRESSE SERVICE MAGHREB EMERGENT
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