Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

vendredi 19 août 2011

Alger Urbanistes, architectes et sociologues unanimes : un code de l’urbanisme pour baliser l’acte de bâtir

ALGER- Les cadres et experts de l’urbanisme, architectes et sociologues, qui ont participé aux quatre ateliers des premières assises nationales de l’Urbanisme, ont formulé lundi des recommandations devant conduire à la réussite d’un "projet urbain" national intégré et cohérent.
C’est ainsi que les participants à l’atelier sur l’adaptation de la réglementation de l’urbanisme, qui a réuni à lui seul près de 400 participants, ont appelé à associer l’ensemble des spécialistes et de la société civile à l’élaboration du premier code de l’Urbanisme en Algérie. "L’Algérie n’a pas de code de l’urbanisme jusqu’à présent.
Nous avons commencé à réfléchir sur l’élaboration d’un manuel didactique utilisable par le juge, le citoyen, le bureau d’études, le journaliste, l’enseignant, et l’étudiant", selon l’Inspecteur général de l’urbanisme et de la construction.
Ca sera "un instrument souple entre les mains de toute personne qui s’inquiète sur les modalités de gestion de l’acte de bâtir", a-t-il ajouté. L’élaboration de ce code devrait tenir compte des dispositions de l’ensemble des branches du droit relatif à l’urbanisme : droit civil, aménagement du territoire, droit de la propriété, protection de l’environnement, forêts, littoral, tourisme et agriculture, selon les recommandations du même atelier.
Les experts ont également appelé à utiliser le droit de préemption des collectivités locales pour récupérer les terrains urbains dans le cadre de la restructuration ou la rénovation des quartiers et à la prise en charge, par le cadastre, des inscriptions de la conservation foncière au fur et à mesure des affectations des sols aux projets.
L’intégration des schémas de traitement des déchets ménagers dans les études du plan directeur d’aménagement et de l’urbanisme (PDAU) et du plan d’occupation des sols (POS), figure parmi les recommandations.
Il a été également préconisé d’imposer des cahiers de charges de performance pour la sélection des bureaux d’études chargés de l’urbanisme auxquels il faudrait exiger le respect des délais. La mise en place d’une police communale a été enfin souhaitée.
Sur ce point, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa a rappelé que la création de la police communale a été "proposée en 2006 lors de la réunion des walis et c’est là qu’elle devrait être discutée", tout en soulignant qu’"elle sera, sans doute, un outil supplémentaire pour mieux encadrer l’urbanisme" en Algérie.
Les participants à l’atelier sur "le développement de la cohérence urbaine comme outil de la qualité du cadre bâti", ont quant à eux, insisté sur la mise en place d’un cadre permanent de concertation intersectorielle avec la participation de la société civile pour la réussite du projet urbain intégré. M. Moussa a pointé du doigt, lors de la séance de clôture des assises, le manque de communication dans le secteur.
"Nous avons un sérieux problème de communication (...) j’ai écouté durant cette rencontre des opérateurs du domaine (de l’urbanisme) solliciter le gouvernement pour la mise en place de dispositifs déjà existant", s’est-il indigné.
"Nous avons échoué à communiquer avec la société civile mais nous allons utiliser tous les moyens, y compris nos radios locales et notre site web, pour réussir cette communication", a-t-il dit en se félicitant de la parution du premier bulletin d’information spécialisé "Ettâmir", distribué lors des assises.
Les autres recommandations ont porté sur l’institution de la "maîtrise d’ouvrage déléguée" pour tout projet intégrant des réalisations relevant de plusieurs secteurs, la promotion de la maîtrise d’£uvre en urbanisme, l’intégration dans les études d’urbanisme des études de transport et de circulation et la réactivation des organes de régulation foncière urbaine.
Le respect "strict" des spécificités locales en terme d’architecture, de matériaux de construction, du contexte socioculturel et des données climatiques et géographiques et l’élaboration de projets urbains pilotes ont été vivement recommandés.
L’atelier sur "la régénération urbaine comme outil de revitalisation des fonctions urbaines", a insisté sur l’émergence d’une maîtrise d’oeuvre spécialisée à tous les niveaux, la mobilisation de financements mixtes, la résorption de l’habitat précaire, l’intégration des tissus informels dans les espaces urbains et la formation d’une main d’oeuvre aux métiers du bâtiment et de la ville.
Quant à l’atelier sur l’aménagement rural intégré, il a débouché sur un appel commun à utiliser cet aménagement pour freiner l’exode en implantant les infrastructures sociales au bénéfice de la population rurale afin de corriger les disparités territoriales.
Il a été également suggéré la conception de typologies d’habitat rural inspirés des modèles anciens mais intégrant les technologies modernes.
Les participations ont aussi appelé à l’accélération du parachèvement du cadastre national.
Ces recommandations, qui viennent enrichir celles des trois assises régionales de l’urbanisme, sont "d’une extrême importance et constituent une feuille de route complète pour enclencher un processus de changement positif de nos espaces urbains et ruraux", s’est réjoui M. Moussa.
"Maintenant le déclic est provoqué chez la société et c’est à elle de prendre en charge ce projet", a-t-il lancé .

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