Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

mercredi 24 août 2011

Algerie CNUCED

Rapport de la Cnuced : Baisse de 17% des IDE en Algérie
L ’environnement des affaires en Algérie demeure toujours aussi peu propice à l’investissement privé.

Dissuadés par une réglementation rigide et des procédures suradministrées, les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon. D’ailleurs, le bilan de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement est sans appel. Tandis que les flux mondiaux ont connu une légère reprise (5% en 2010), le volume des IDE en Algérie en 2010 estimés à 2,291 milliards de dollars a baissé de 17% par rapport à 2009 et a même enregistré une baisse par rapport à son niveau de 2008. 
Les relents de crise économique ne peuvent expliquer à eux seuls les piètres résultats enregistrés par l’Algérie, vu que le rapport de la Cnuced sur les flux d’IDE dans le monde précisent que les pays en voie de développement ont réussi dans un contexte de faible reprise à aspirer près de la moitié des flux de capitaux et qu’ils sont à l’origine d’un nombre record d’investissements, notamment en direction des pays du Sud.  L’Algérie n’a donc pas été en mesure d’orienter une partie de ces capitaux au profit de son développement industriel. En cause, le climat des affaires, qui reste très contraignant, valant au pays d’occuper le 136e rang parmi 183 pays du classement Doing Business 2011 publié par la Banque mondiale.
Les aménagements introduits en 2009 sur le code de l’investissement et particulièrement la règle des 51/49, expliquent en partie ce recul. Toutefois, c’est l’environnement général des affaires qui demeure hostile à toute forme d’entrepreneuriat. Selon les données répertoriées par la Banque mondiale, la création d’une entreprise sollicite 14 procédures pour un délai de 24 jours et coûte en moyenne 34,4% du revenu par habitant. Ce qui coûte en effort largement plus que la moyenne enregistrée dans la région Mena (Afrique du Nord et Moyen-Orient).
Au cours de la dernière tripartite tenue au mois de mai dernier, le gouvernement avait reconnu les obstacles auxquels font face les investisseurs dans les domaines foncier, bancaire ou encore ceux liés à l’infrastructure, et s’est engagé à revoir sa copie.  De fait, les investissements sur le budget de l’Etat, estimés à plus de 16 milliards de dollars au premier semestre 2011 dominent largement, créant par la même occasion une croissance artificielle. Pour les six premiers mois de l’année, le gouvernement a annoncé une hausse substantielle des IDE lesquels auraient atteint près de 7 milliards de dollars.
Une annonce qui pourrait inciter à l’optimisme ? Pas si sûr. Au-delà de la domination du secteur de l’énergie et des mines, les chiffres avancés par les autorités pourraient trouver leur explication dans le fait que le gouvernement s’appuie sur les déclarations d’investissement introduites auprès de l’Agence nationale pour le développement de l’investissement (ANDI).
Quant à la question de savoir si ces projets ont bel est bien été concrétisés, il faudra attendre la clôture de l’exercice pour voir les flux de capitaux liés aux IDE répertoriés par la Banque d’Algérie.

 
Mr Melissa Roumadi ELWATAN

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