Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

dimanche 31 juillet 2011

Alger racines patrimoine d’une ville ancienne 2011



La cause fondamentale du délabrement des habitations à Alger est l’absence totale d’une prise en charge du patrimoine immobilier. La loi 81-01 portant cession du patrimoine immobilier a vu la disparition de la fonction de concierge et autres syndics d’immeubles. Cette loi n’a pas permis la poursuite des actions élémentaires d’entretien. Ajoutez à cela, la faculté d’user et d’abuser de tout type de transformation que le citoyen a apporté au patrimoine devenu une propriété privée en l’absence totale des autorités. Le patrimoine immobilier d’Alger est en danger.
Ce patrimoine se trouve actuellement dans une fragilité qui risque, à la moindre secousse tellurique, de connaître une catastrophe.
Au premier arrondissement est attribué le quartier de la Marine (17,4 ha) dit aussi de l’ancienne Préfecture. Dans ce quartier au tissu ancien avec quelques voies élargies et bordées de hauts immeubles européens, une forte proportion de maisons anciennes subsistaient. Sa population fut européenne jusqu’au début du siècle dernier, puis remplacée petit à petit par des ruraux demandeurs d’emploi.
- Au second arrondissement dit de « La Casbah » est attribué le « Djebel » soit la ville haute. D’un tissu urbain et d’une architecture peu modifiés, ce quartier a été progressivement réapproprié par la population musulmane qui s’y replie jusqu’à l’indépendance.
- Au troisième arrondissement, le reste de la Médina, zone commerciale par excellence, malgré les grandes percées de la rue de la Marine, Bab-Azzoun, de Chartres, de la Lyre, Randon, de la place de Chartres et du Gouvernement, cette zone garde beaucoup de son parcellaire et de ses structures porteuses d’origine. Les Israélites s’y maintiendront, les Européens étant depuis 1900 progressivement remplacés par des ruraux.
Ces trois arrondissements sont en 1926 les plus surpeuplés d’Alger. Et les seuls investissements qui y seront faits à partir du début du siècle dernier seront uniquement des investissements municipaux : écoles, habitations bon marché... C’est avec le « plan d’embellissement de la ville d’Alger » commencé vers 1926-30, que la ville ancienne connaîtra ses derniers rebondissements. Ce dont nous héritons aujourd’hui.
S’il est vrai que la ville d’Alger a subi de fortes agressions externes, l’identité de la vieille ville est toujours bien reconnaissable. De sa silhouette, de son portrait toujours si important pour les villes maritimes, elle a gardé les grandes masses. Il y a aussi, et surtout, toutes ces maisons inscrites dans leur contexte d’origine qui, malgré les phénomènes de dégradation, représentent un formidable patrimoine architectural.
De la qualité de leur construction, de l’ingéniosité des solutions trouvées aux contraintes (de site, de climat, d’hygrométrie, de matériaux, de technologies, d’exiguïté) de leur adaptation à un certain mode de vie, de l’art de leurs constructeurs qui ne réside pas que dans le décor, des leçons restent à tirer pour l’avenir.

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