Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

dimanche 24 juillet 2011

Marina Palm Alger



ELWATAN
Marina Palm est un ensemble d’ouvrages touristiques qui se trouve à Alger-Plage, dans la commune de Bordj El Bahri.

Bien que l’endroit connaisse un franc succès auprès des visiteurs, il n’a pas, pour autant, manqué de créer une polémique ardue. Tantôt ce sont les riverains qui s’en prennent à la structure en lui attribuant toutes sortes de malversations, tantôt ce sont les autorités locales qui la décrient en lui conférant des manquements graves à la réglementation. Oscillant entre l’avis des défenseurs acharnés et celui des détracteurs invétérés, le complexe poursuit ses activités en proposant aux familles, nombreuses à s’y rendre, un programme éclectique. Cela va de la piscine au trampoline, en passant par les aires de jeux pour les enfants et des parcelles de plage pour la baignade. Un restaurant, une cafétéria et une kheima assurent une restauration de qualité aux hôtes.
L’endroit est féerique et la présence des familles lui donne, en complément, une ambiance particulièrement conviviale. Alors que les enfants barbotent dans une piscine peu profonde, les adultes se donnent à cœur joie aux plaisirs d’une villégiature peu courante, car les lieux ne ressemblent à rien de déjà connu. L’originalité de Marina Palm lui a valu son émergence du lot d’autres lieux à vocation touristique, grâce à son agencement d’ouvrages représentant cinq palmes qui couronnent une allée de 180 m. Le site occupe une superficie qui avoisine les 4 ha et englobe un nombre d’infrastructures annexes, telles que des bassins d’aquaculture, un complexe de thalassothérapie, un gymnase et un observatoire panoramique de la baie d’Alger. Toutefois, nombre de critiques émanent du voisinage à l’encontre de ce projet.


Les habitants affirment à l’unanimité que «le prolongement de la terre ferme sur la mer a créé un déséquilibre dans la biodiversité, les courants marins étant déviés de leur trajectoire naturelle par une digue de 180 m, tout l’équilibre marin se trouve chamboulé. Les pêcheurs, dont le nombre avoisinait la trentaine, en sont les premières victimes. Ils ont dû arrêter leur activité». Par ailleurs, les habitants du quartier se disent «contraints de subir au quotidien les désagréments d’une situation qu’ils n’ont pas choisie. Les incessants va-et-vient des voitures et le bruit continuel d’une musique assourdissante a altéré notre cadre de vie», déplorent les riverains, qui ajoutent, «notre quartier a changé de vocation, depuis que ce club a ouvert ses portes. On est passé d’habitants de quartier résidentiel à habitants de cité populaire !». D’autres résidants des ruelles adjacentes au Marina Palm affirment que l’investisseur n’a pas obtenu les autorisations nécessaires pour la réalisation du projet.
Les riverains désapprouvent également le fait que des jeunes étrangers au quartier s’autoproclament gardiens des aires de stationnement mitoyennes au Marina Palm. Devant le portail, ces jeunes n’hésitent pas à utiliser la violence pour obtenir les 100 DA d’usage. Il est également regrettable de constater que sur les lieux, aucune présence policière n’est à signaler. Hormis les agents de la Marina qui sont retranchés à l’intérieur de la structure, la rue semble livrée aux délinquants qui imposent leur loi.

Au commissariat de police de Bordj El Bahri, nous avons tenté d’aviser les services de sécurité, qui ont enregistré notre plainte, après avoir fait objet d’agression par les gardiens illicites du parking. Sous couvert de l’anonymat, les policiers ont affirmé que les ruelles adjacentes à la Marina sont devenues des endroits où les délinquants régnent en maîtres des lieux. Outre ce problème de taille, un égout, se trouvant au ras de l’eau, déverse ses eaux usées à quelques mètres seulement du club. En dépit de l’existence d’une station de relevage, les services de l’APC n’ont pas jugé utile de raccorder cette canalisation à la station. «La plage a été autorisée à la baignade par on ne sait quel procédé miracle», assure les riverains, qui ajoutent : «En dépit du déversement des eaux usées dans les eaux de mer, les autorités ont donné l’aval pour l’exploitation de ce club.»

M. Bourayou, propriétaire du Marina Palm : «Tout est en règle»


Allant à l’encontre de ces déclarations, Rédha Bourayou, propriétaire du Marina Palm, dira : «Le projet a reçu l’aval des pouvoirs publics, et ce, après une étude minutieuse effectuée par les différents intervenants, à savoir les ministres du Tourisme, des Travaux publics, de l’Environnement et celui de la Culture. Nous avons obtenu toutes les autorisations pour le lancement du projet.» S’agissant du financement, le propriétaire ajoutera : «Je déplore les allégations rapportées par la presse affirmant que le projet a bénéficié de crédits bancaires. La Marina Palm est le fruit de mon effort financier personnel, car nous n’avons bénéficié d’aucun apport de ce genre. Le lot de terrain qui nous a servi initialement pour le lancement des travaux, je l’ai acquis en deuxième main.» S’agissant des plaintes des riverains, il dira : «Ces plaintes n’émanent pas de tout le voisinage. Ce sont trois ou quatre riverains qui sont derrière ces actions.» M.Bourayou, affirme que des actions de sabotage ont été menées par certains voisins. «Ils sont arrivés au point où ils ont déversé du mazout sur des palmiers que j’ai ramenés par avion de Dubaï.

Quant au nombre de fois où ils ont tenté de m’intimider, il reste incalculable.» Selon lui, il convient, «avant d’émettre des préjugés sur la mauvaise fréquentation du club, de poser la question aux familles qui, elles , sont aptes à démentir ces assertions» et d’ajouter : «Nous avons, dans une démarche allant dans le même sens, programmé une journée par semaine où il est question de réserver le club exclusivement aux femmes.» Aussi, le gérant assure, «que le nombre d’étrangers qui fréquentent le Marina est en nette progression, cela est dû certainement à la qualité des services d’une part et au climat sécurisant de l’autre». M. Bourayou conclura par lancer un appel aux pouvoirs publics : «Nous avons réceptionné une première partie des travaux, la deuxième consistera à installer dans, un avenir proche, des bungalows sur pilotis.


Pour l’accomplissement du projet, nous demandons moins de contraintes bureaucratiques et surtout qu’ils nous laissent travailler, car nous sommes convaincus que l’avenir est dans notre pays et non pas ailleurs.» Aussi impressionnante qu’elle parait de prime abord, cette structure touristique posséde des insuffisances au niveau des finitions. Aussi, beaucoup d’annexes prévues pour être réalisées initialement ont été supprimées. Il s’agit d’une galerie sous-marine, d’un aquarium, un puits mauresque, une fontaine romaine, une pergola de style douira.
Un théâtre pour les spectacles, des suites sur la terre ferme, centre d’accueil international et une crèche. Il a été prévu, à l’entrée du cardon romain, un arc de Caracalla orné de bas reliefs, des répliques des sites pittoresques comme le pont de Sidi M’cid de Constantine ainsi que le minaret de la Qalaâ de Beni Hammad.

Mr Saci Kheireddine

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