Algerie Europe coopération durable

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Patrick le Berrigaud

lundi 25 juillet 2011

Algerie gestion difficile de l’espace côtier


La gestion de l’urbanisation du rivage s’avère complexe. Le changement de limite DPM en 2004 a en effet placé en position d’illégalité un certain nombre de maisons, initialement implantées en parfaite conformité avec le tracé de 1912. Des extensions récentes se sont faites sans permis de construire. Sur les principales plages d’Aïn el Turck, il est fréquent que ne soit pas respectée la distance de retrait des constructions par rapport au trait de côte et nombre de maisons empiètent totalement ou partiellement sur la bande DPM. Cette occupation est, au regard des textes juridiques en vigueur, illégale et contribue à la fragilité de l’écosystème côtier.

14En Algérie, les espaces en contact avec la mer sont réglementées, à la fois, par la loi littorale (02-02) du 5 février 2002, la loi d’urbanisme et d’aménagement du territoire (90-29) du 1er décembre 1990 et la loi domaniale (91-454) du 23 novembre 1991. Cette législation interdit l’urbanisation sur une bande de territoire de cent mètres de largeur, à partir du rivage et de trois cents mètres, en cas de fragilité de l’écosystème littoral. La largeur est calculée horizontalement à partir du point des plus hautes eaux, normalement matérialisé par des bornes. Ces bornesreprésentent en même temps la limite terrestre du DPM. Des constructions ou des activités nécessitant la proximité immédiate de l’eau peuvent toutefois être autorisées. Les restrictions énoncées par ces instruments juridiques devraient normalement assurer une occupation équilibrée et maîtrisée du rivage. Cependant, les dépassements constatés sur les plages d’Aïn el Turck, montrent l’inverse. Les difficultés d’application de ces outils posent la question des stratégies d’acteurs locaux en matière d’appropriation du rivage. Certes les dépassements peuvent tenir au décalage temporel entre l’urbanisation ancienne de la baie et l’apparition relativement récente des outils d’aménagement et de protection. Ils peuvent également relever de la faiblesse ou l’absence de la culture maritime imputée à la réappropriation de la ville, après l’indépendance en 1962, par les Algériens venus pour l’essentiel des zones intérieures. Ils s’expliquent toutefois principalement par les pratiques mises en œuvre à l’échelle locale.

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