Algerie Urbanisme 2011 , l’ingénieur, génie-civil ,l’architecte,protection de l’environnement 2011

L’urbanisme n’est pas seulement l’affaire de l’ingénieur en génie-civil et de l’architecte, mais une affaire à laquelle doivent participer plusieurs intervenants, pour construire un cadre bâti répondant aux exigences de qualité, d’esthétique, de fonctionnalité, de pérennité et de protection de l’environnement.

Et comme le résume si bien Derouiche Cherif, professeur en sociologie à l’université «L’architecte cherche le beau, l’ingénieur cherche le solide, l’économiste cherche le possible et enfin le sociologue cherche l’adapté. L’idéal est de mettre tout le monde en accord pour que le produit soit de qualité sur tous les plans.

 Mais sur le terrain cette vision connaît plusieurs dysfonctionnements et disparités du fait d’un urbanisme effréné.

Le secteur de l’habitat connaît dans notre pays, convient-on, un boom quasiment sans précédent que ce soit du point de vue historique, particulièrement à partir de 1962, date de recouvrement de la souveraineté nationale, ou bien en comparaison avec ce qui se réalise chez les pays voisins.
Cette croissance, soutenue et dynamisée en très grande partie par les investissements publics, est essentiellement le corollaire direct de la mise en œuvre des plans quinquennaux lancés par le Président de la République, dans la perspective évidente de juguler graduellement mais surtout définitivement la crise de logement, et partant, donner enfin corps ainsi qu’un sens réel au droit de chaque citoyen de jouir pleinement d’un logement décent, comme le consacre la Constitution. Les réalisations accomplies et les objectifs escomptés, notamment ceux tracés jusqu’à horizon 2014, par les autorités, dans ce segment, sont, si l’on peut dire, pharaoniques, dans la mesure où les programmes de logements déjà réceptionnés, ceux en phase d’achèvement ou encore les projets en voie de lancement se quantifient en centaines de milliers, soit en moyenne un million de logements tous les cinq ans.
Pour autant et d’une manière globale, le nouveau bâti traduit-il concrètement la volonté, maintes fois exprimée par les pouvoirs publics, de conférer à nos villes et localités rurales un visage moderne, tout en valorisant l’aspect architectural typiquement local ? Le logement neuf répond-t-il parfaitement, au moins partiellement, aux besoins spécifiques de la famille algérienne, que ce soit sur le plan socioculturel, fonctionnel, ou en ce qui concerne les mouvements des habitants ? Compte tenu de la crise de logement, est-on en train de se focaliser fondamentalement sur l’aspect quantitatif au détriment de la qualité, ou au contraire, les intervenants dans le secteur de l’habitat, les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les sociologues, pour ne citer que ceux-là, travaillent en étroite collaboration et en synergie afin d’offrir un produit convenable aux attentes des demandeurs de logement ? Afin d’apporter des éclaircissements à propos des enjeux et autres problématiques inhérents à la stratégie mise en place dans le secteur de l’habitat et de répondre, un tant soit peu, aux différentes interrogations que se pose le citoyen en ce sens, Derouiche Cherif, docteur d’Etat en sociologie et professeur à l’université de Blida, a bien accepter, chacun dans sa spécialité, faire part de sa vision et analyse relatives à la situation actuelle, notamment sur tout ce qui a trait à la conception et la construction des nouvelles cités ; étant donné que celles-ci abritent une partie non négligeable des programmes de logements réalisés.